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La revue de presse mensuelle et gratuite sur la forêt et la nature

Entre le chêne et l’humain, c’est une longue histoire. Depuis l’Antiquité, les chênes – sessiles et pédonculés – ont été favorisés par l’humain. Une bonne compréhension de l’écologie des chênes permet de mieux en guider la gestion.

Quatre thématiques sont abordées dans l’article.

1. Certains petits rongeurs contribuent au succès d’une régénération naturelle. Par exemple, les mulots sylvestre et à collier enfouissent des glands dans le sol, ce qui les protègent de la dessiccation, du gel intense et des autres consommateurs tels que le sanglier ou les cervidés. Le fait de laisser des houppiers cassés et les rémanents de coupe au sol offre une protection aux mulots et également au semis (effet « cage »).

2. Certains oïdiums auraient un effet sur la compétitivité des jeunes chênes.

3. Les chênes gérés selon une sylviculture d‘arbre-objectif, avec un houppier très développé et récoltés lorsqu’ils ont une grosse dimension, offrent des conditions propices à une régénération naturelle.

4. Le chêne présente un autre atout intéressant : il a la capacité de réorganiser son houppier en cas de mise en lumière importante (tempête, exploitation des hêtres voisins, etc.). On parle de descente de cime. C’est un atout écologique important, surtout dans le contexte actuel où les arbres doivent faire face aux changements climatiques. Et la descente de cime n’affecte pas la qualité de la bille de pied.

En février 2023, le parc à grumes de Wallonie fête son cinquième anniversaire. Cette vente de grumes de très haute qualité, issues de forêts publiques a débuté en 2019. Elle a fait l’objet de cinq années de test. Le 22 février dernier, la ministre Céline Tellier a officialisé la pérennisation de ce mode de vente, qui a montré ses nombreux atouts. La vente sur parc à grumes permet, entre autres, de valoriser la qualité des arbres wallons et le savoir-faire des agents du DNF, elle favorise un circuit court et les prix de vente sont  chaque année très élevés. Ce succès montre également l’intérêt d’une sylviculture favorisant la production de bois de qualité et de grosses dimensions.

Cette année encore, les cinq régions participant à la « Vente internationale des feuillus précieux » ont connu des prix de vente très élevés. En Wallonie, la hausse du prix des chênes est de 30 % avec un prix moyen 1 738 €/m³. Le record de prix de vente revient à nouveau cette année à un chêne ardennais, qui atteint 4 394 €/m³. Les autres essences proposées à la vente ont également reçu des prix élevés, notamment un érable vendu à 2 579 €/m³ à un trancheur.

Produire de l’hydrogène vert à base de bois… c’est bientôt une réalité en Suisse ! Un principe peu gourmand en électricité, uniquement à partir de matières premières renouvelables. Par un processus de thermolyse, le bois est décomposé en molécules de carbone et d’hydrogène. La méthode est indépendante du type de bois employé, ce qui fait que tous les bois indigènes sont éligibles au processus de fabrication. 

La première usine de ce type devrait être en service au printemps 2024 et produira 450 tonnes d’hydrogène vert par an. Elle réservera sa production pour des entreprises locales dans un premier temps. L’hydrogène sera transporté par gazoducs à basse pression. 

 Le procédé en entier présente un bilan carbone très positif. Au contraire de la combustion, le carbone n’est pas libéré dans l’atmosphère. Produit de manière durable, l’hydrogène vert est extrêmement prometteur par sa faible consommation en électricité. Le recyclage des produits dérivés issus de l’économie forestière et de l’industrie contribue également à l’impact positif du projet.

 

Ce nouveau numéro des Rendez-Vous Techniques de l’ONF synthétise les résultats scientifiques relatifs au fonctionnement des peuplements mélangés. 

 La première partie présente tout d’abord une description des différents types de mélanges, suivie de leurs effets sur la biodiversité, sur la résistance des peuplements face aux attaques biotiques et face aux contraintes abiotiques (accès à l’eau, à la lumière, aux nutriments). Et finalement, elle se penche sur le lien entre les mélanges et la productivité.

 La seconde partie concerne les chênaies : quels choix sylvicoles, quelles provenances ?

La conservation des résidus d’exploitation, à savoir les houppiers, les branches et brindilles, sous forme de bois mort pourrait être une méthode permettant d’augmenter à la fois la biodiversité et les taux de prédation sur les insectes nuisibles dans les forêts gérées. En effet, celles-ci sont généralement peu diversifiées et il a été démontré que le bois mort augmentait la diversité des espèces étant donné qu’il est une ressource essentielle pour de nombreux organismes. De plus, on prévoit que les forêts gérées souffriront à l’avenir d’une plus grande fréquence d’épidémies d’insectes.

Dans le cadre d’une étude scientifique réalisée dans des forêts de pin sylvestre en Suède, l’effet de l’enlèvement et de l’ajout de bois mort sur la diversité et l’abondance des arthropodes et sur les taux de prédation a été analysé. L’effet, à la fois pour la biodiversité des arthropodes généralistes et pour la lutte contre les ravageurs, s’avère plus complexe qu’attendu, et l’étude déduit que trois aspects peuvent être attribués à cette complexité : le groupe d’arthropodes spécifique ciblé, le stade de vie spécifique de l’insecte ravageur, et finalement les composants inhérents au bois mort, tels que l’âge. Ces résultats soulignent la nécessité d’étudier ces effets plus en profondeur, et en particulier l’effet du bois mort au cours du cycle de vie d’un insecte nuisible.

L’Office économique wallon du bois publie son baromètre de l’activité au sein de la filière bois. Le 4ᵉ trimestre 2022 est principalement marqué par une tendance à la baisse sur de nombreux marchés mais des niveaux qui restent élevés dans l’absolu, étant donné leurs niveaux de départ très élevés.

Dans les petites et moyennes scieries résineuses, l’offre en gros bois d’épicéa diminue ce qui maintient les prix à un niveau soutenu, voire les tire à la hausse. Dans les grosses scieries industrielles, l’offre en bois est marquée par une légère baisse et des prix relativement constants. La chute des prix constatée au début de la saison des ventes n’a été que passagère. Le marché du sciage à l’exportation connaît une diminution tant en termes de demande que de prix. On retiendra le fort ralentissement du marché chinois, l’inflation, les prix de l’énergie et la hausse des taux d’intérêt. Autant d’incertitudes qui planent sur les mois à venir.

S’agissant des bois feuillus, l’offre en chêne enregistre une faible diminution. Les prix demeurent quant à eux constants, voire en légère perte de vitesse. Globalement, les professionnels regrettent la baisse constante du volume de chêne mis en vente dans les forêts soumises. La demande en sciages de chêne est constante, mais les prix sont à la hausse. Les transformateurs tentent malgré tout de répercuter les surcoûts énergétiques et les indexations salariales auprès de leurs clients. La demande en connexes feuillus et en bois de chauffage reste stable et importante.

Le Wood Wide Web désigne les réseaux souterrains de racines et de mycorhizes. De nombreuses publications s’intéressent et vulgarisent les rôles de ces réseaux dans l’alimentation des plus jeunes arbres ou encore dans la communication en cas d’attaques de ravageurs. Ces affirmations qui ont régulièrement été publiées dans différentes publications de vulgarisation sont fortement remises en question. Une étude publiée dans Nature Ecology & Evolution examine ces messages largement médiatisés.

La symbiose entre mycorhizes et racines n’est pas remise en question mais bien leurs autres supposées fonctions. Récemment, l’idée que ces réseaux aident les plus jeunes arbres à croître a été largement répandue. Cependant, les informations scientifiques à ce sujet sont encore très peu étayées et plusieurs facteurs confondants peuvent biaiser les résultats, ce qui mène à surestimer les bénéfices de ces réseaux.

L’idée selon laquelle les arbres, parfois d’essences différentes, communiquent entre eux et mutualisent des ressources a pris naissance dans une étude publiée par le journal Nature en 1997. À l’aide de marqueurs radioactifs il a été démontré qu’il existait des échanges de carbone entre douglas et bouleaux. Ces échanges pourraient bénéficier aux plus jeunes arbres qui ne peuvent réaliser une photosynthèse optimale sous l’ombre de leurs aînés.

Certains scientifiques, dont certains auteurs de l’article ayant lancé l’hypothèse du Wood Wide Web, précisent que d’autres explications ont été négligées et pourraient remettre en cause non pas l’existence mais les fonctions de ce réseau qui ont depuis été largement vulgarisées dans certains ouvrages ou conférences.

L’importance des réseaux mycorhiziens n’est pas remise en question et il a bien été démontré que ces réseaux véhiculent des molécules carbonées. Leur étude est particulièrement délicate mais mérite largement d’être explorée.

Comprendre la croissance de son peuplement est un atout majeur dans un contexte d’incertitude généralisée. Anticiper les réactions de chaque espèce pourrait, en effet, permettre d’atténuer les effets du changement climatique et d’adapter ses stratégies de gestion.

Cet article s’ajoute aux nombreuses autres études sur le sujet en se concentrant sur plusieurs essences bien connues sous nos latitudes : le chêne sessile, le chêne pédonculé, le hêtre, le mélèze, le sapin, l’épicéa et le pin sylvestre. Via une série de mesures dendrométriques, les auteurs analysent l’influence d’une sylviculture mélangée sur la croissance de ces essences. Mais l’importance du site, de l’année, de la position sociale des individus et de leur provenance est aussi étudiée.

En moyenne, dans les forêts allemandes, on trouve presque 21 m³ de bois mort par hectare. Dans un contexte de crise énergétique, certains se demandent pourquoi le laisser en forêt, plutôt que de le convertir en bois de chauffage. C’est qu’il constitue un support de vie et une source de nourriture pour plusieurs milliers d’espèces ! Tant la faune, la flore, et les champignons en dépendent.

Ainsi, le Dr Heinz Bußler, de l’institut bavarois pour la forêt et la sylviculture (Bayerische Landesanstalt für Wald und Forstwirtschaft), estime à plus de 8000 le nombre d’espèces forestières qui bénéficient du bois mort. Ce dernier est également d’une importance capitale pour la régénération de la forêt et les jeunes plants, car les nutriments qu’il contient finissent, au fur et à mesure du temps et de la décomposition du bois, par être réintégrés au sol.

Pour déterminer les quantités de bois mort à laisser en forêt, on peut se focaliser sur certaines espèces qui en dépendent. Des recherches déterminent ainsi les quantités de bois dépérissants nécessaires à la conservation de ces espèces dites saproxyliques.

Les aspects sécuritaires et le besoin en bois de chauffage pour la société sont d’autres facteurs entrant également en ligne de compte. En ce qui concerne l’Allemagne et ses peuplements, le 3ᵉ inventaire forestier national a montré qu’environ la moitié du bois mort est déjà en décomposition progressive, tandis que l’autre moitié est présente sous forme de rhizomes et de bois mort sur pied ou au sol de plus de 30 cm de diamètre.