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La revue de presse mensuelle et gratuite sur la forêt et la nature

La commune de Wellin a organisé une vente bord de route, où elle a mis en vente trente grumes de chênes et deux érables de qualité. Le but annoncé par le propriétaire est de valoriser au mieux les très belles grumes arrivées à terme et présentes sur le territoire. L’idée de cette vente a germé il y a 4-5 ans lorsque le propriétaire a eu vent de ce genre de ventes prestigieuses qui regroupent les bois exceptionnels d’une région, en France et en Allemagne. Malheureusement, les communes voisines n’ont pas osé se lancer avec Wellin. La vente paraissait donc moins attractive vu le faible volume. Toutefois, les revenus dépassent de 10 % l’estimation du montant de la vente.
Les prix des chênes sont assez exceptionnels malgré le fait que les grumes présentées ne comportent pas que de la très belle qualité. Le chêne le plus cher a été vendu à presque 800€/m³ (796€) alors que le moins cher est parti à 333€/m³.
La Confédération Belge du Bois voit cette initiative d’un mauvais œil, avançant que la filière bois wallonne et principalement les scieries de feuillus rencontrent des difficultés d’approvisionnement et que l’objectif avoué est de vendre ces bois directement aux trancheurs et mérandiers étrangers pour tenter d’obtenir un meilleur prix. Néanmoins, le volume mis en vente représente moins d’1% des bois vendus de façon classique. Qui plus est, les communes mettent déjà en place des ventes de gré à gré, réservées aux scieurs locaux dans le but de soutenir la filière locale. Par ailleurs, un scieur de la région a pu acheter quatre lots.
Le ministre René Collin souhaite développer la vente de bois de qualité sur parc à grumes en Wallonie pour valoriser ces grumes au mieux et a soutenu un projet pilote de parc à bois de qualité issus des forêts publiques.
D’après Bodeux J.-L. Vente de bois d’exception au parc à grumes, une première vente pilote. La Meuse-Luxembourg, 31/05/2018.

Suite à une étude menée sur 130 placettes forestières du Nord-Ouest de la Suisse, dont la moitié située à proximité d’une fourmilière, la Haute École des Sciences Agronomiques, Forestières et Alimentaires (HAFL) a pu démontrer que la densité locale en tiques diminuait suite à la présence de fourmis des bois.
Les chercheurs ont pu remarquer que le passage d’une fourmilière de 0,1 m³ à une fourmilière de 0,5 m³ fait baisser la quantité de tiques de deux tiers. L’acide formique des fourmis ou leur comportement prédateur pourraient expliquer le phénomène, mais tout reste encore à prouver.
L’étude pointe également le rôle d’une végétation dense dans la diminution de la population des acariens. Une litière épaisse favorise en revanche cette abondance.
HAFL. Moins de tiques grâce aux fourmis. La forêt.ch 6/18.

Larve de hanneton. Melolontha melolontha.
L’Observatoire Wallon de la Santé des Forêts a publié sa newsletter de mai 2018. Le printemps chaud et relativement pluvieux ainsi que quelques épisodes venteux ont accéléré le départ de la végétation. Les larves de hanneton sont à surveiller : en effet, une attaque a été signalée sur une plantation de douglas l’an dernier près de Florenville. Les larves s’attaquent aux racines et les mulots sont parfois accusés à tort.
L’hylobe est à surveiller également dans les plantations de résineux. Cet insecte peut en effet entraîner une mortalité importante suite aux morsures de maturation de l’insecte. Pour éviter les dégâts, il est préférable d’attendre 2 à 3 ans avant de replanter dans une zone proche d’une mise à blanc.
L’OWSF poursuit son suivi des plantations de l’année en collaboration avec le Département de la Santé des Forêts (France) pour évaluer les stress rencontrés lors de cette phase délicate.
OWSF, 16/05/2018.

« Les écosystèmes forestiers évoluent d’abord par leur dynamique propre, ensuite sous l’effet de perturbations naturelles ou anthropiques, enfin en raison des mesures qui en découlent de manière spontanée ou institutionnelle en matière d’usage et de gestion des forêts. L’histoire est riche d’évolutions et réorientations et les nombreux défis actuels que doivent relever les forêts en convoquent de nouvelles. La connaissance est au cœur de ces évolutions constatées ou à organiser ; du point de vue des sciences économiques, humaines et sociales elle peut s’organiser en quatre grandes questions successives.
Perron J-L. Réseau SEHS du GIP Ecofor – Actes du Colloque « Entre dynamiques et mutations, quelles voies pour la forêt et le bois » 2018.

En Europe, les forêts coûtent de plus en plus cher : les recettes des ventes de bois ne couvrent plus les frais d’interventions sylvicoles et d’exploitation. La Suisse n’échappe pas à ce constat. « Quand un entrepreneur de travaux forestiers du Jura Français reçoit 20€/m³ pour abattre et débarder des épicéas et des sapins bord de route, son homologue suisse du même massif perçoit au moins 50 €/m³ pour le même travail de l’autre côté de la frontière. Sachant que la valeur des bois vendus de part et d’autre de la frontière franco-suisse est sensiblement identique, on comprend à quel point le bilan économique suisse est encore plus dégradé que celui de la France. »
Pourtant, dans les 2200 ha de la forêt de Couvet, on pratique une sylviculture multifonctionnelle à moindre coût depuis plus de 130 ans et le bilan forestier est toujours positif. Le secret de la méthode ? On y pratique « le jardinage cultural contrôlé », fruit du mariage entre la futaie jardinée et la méthode du contrôle, créé par Henri Biolley.
Partant du postulat « qu’à conditions de station équivalentes, le volume par hectare varie peu, en revanche l’action du forestier au martelage peut influer sur le volume unitaire des arbres », le traitement irrégulier s’attache à concentrer l’accroissement sur les arbres de valeur. « Le traitement irrégulier entend ainsi répondre aux objectifs comptables tout en affichant la volonté de promouvoir la régénération naturelle et de s’appuyer sur les processus biologiques naturels de croissance et de sélection.
Ainsi, plus de régénération naturelle engendre moins de dépenses en plantation ou en semis artificiel. Le dosage du couvert par effet de demi-ombre réduit la concurrence de la végétation adventice, diminuant grandement les dégagements. De plus, la sélection précoce des sujets d’avenir par le phénomène d’automation biologique rend quasi inexistants les dépressages. Ce phénomène combine la dynamique évolutive naturelle des peuplements et les principes de concentration des forces sur l’essentiel. En pratique, grâce au maintien du couvert, les bons sujets s’individualisent précocement et dominent leurs congénères rapidement. Grâce à ce même couvert, les branches latérales des jeunes tiges meurent très tôt avant d’être duraminisées et avant d’avoir atteint un diamètre important. À terme, il en résulte une production plus conséquente de bois de qualité et de volume unitaire plus fort.
Des inventaires périodiques permettent de calculer l’accroissement, fixent la possibilité et la quotité des prélèvements annuels. »
Rérat B. Forêt de Couvet en Suisse. La Mecque du jardinage. Forêt de France, mai 2018. n°613.

Comment les plantes ressentent-elles la gravité ? C’est la question à laquelle des chercheurs du CNRS, de l’INRA et de l’Université Clermont Auvergne ont récemment tenté de répondre.
Leurs recherches ont montré que les plantes possèdent des cellules remplies de grains d’amidon microscopiques, appelées statolithes. Leur disposition dans les cellules indique le bas et guide la croissance de la plante dans une direction verticale. Les plantes sont par ailleurs capables de sentir des inclinaisons mêmes très faibles. Pourtant, ce mécanisme végétal, paraît être, a priori, un outil de détection très peu précis.
Les chercheurs ont expliqué ce curieux paradoxe en observant que ces grains sont agités en permanence dans les cellules végétales, ce qui confère au système granulaire des propriétés proches de celles d’un liquide, comme dans un niveau à bulle.
Mathieu D. Comment les plantes ressentent-elles si précisément la gravité ? Tela Botanica Actualités, 09/05/2018.

Un ver géant, Bipalium kewense, tue un ver de terre.
Suite aux résultats d’une enquête participative, 700 signalements de Plathelminthes terrestres exotiques ont été reçus par des chercheurs du Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN, France). Deux espèces ont été plus particulièrement signalées : Bipalium kewense et Diversibipalium multilineatum. Ces vers à la tête en marteau sont des prédateurs de vers de terre. Ils tuent leur proie grâce à un neurotoxique puissant qu’ils sécrètent. Leur taille peut atteindre plus de 40 cm.
Ces vers invasifs, originaires des régions semi-tropicales d’Asie semblent avoir trouvé leur havre dans les Pyrénées-Atlantiques, dans la partie côtière, entre Bayonne et la frontière espagnole, une région aux hivers doux et aux étés jamais tout à fait secs.
Les études moléculaires réalisées sur des individus prélevés sur différents continents montrent qu’ils sont génétiquement identiques. En effet, ces espèces ne pratiquent pas la reproduction sexuée mais la scissiparité, ce qui signifie qu’un morceau qui se détache à l’arrière de l’animal peut se transformer en adulte. Ce type de reproduction asexuée est très efficace pour envahir rapidement un territoire.
Justine J.-L., Winsor L., Gey D., Gros P., Thévenot J. (2018). Des vers géants chez moi ! Plathelminthes (Plathelminthes, Geoplanidae, Bipalium spp., Diversibipalium spp.) en France métropolitaine et dans les territoires français d’outre-mer. PeerJ 6 : e4672 (DOI : 10.7717/peerj.4672).

Un article paru dans le dernier journal online « Le Fil » de l’Université Laval à Québec aborde le sujet de la reconnaissance automatique des espèces d’arbres à partir d’images. En effet, cette technique permettrait de faciliter les inventaires forestiers à l’aide de drones et la robotisation des opérations en forêt.
Une avancée significative dans ce domaine vient d’être réalisée grâce au développement d’un système permettant d’identifier avec une efficacité de 98% les espèces les plus courantes au Québec à partir de photos de leur écorce. L’écorce offre en effet un grand avantage par rapport aux feuilles, aux fleurs et aux fruits : elle est présente en permanence pendant toute la vie de l’arbre et même plusieurs mois après sa récolte. De plus, l’écorce est la seule partie de l’arbre facilement accessible aux robots terrestres.
Le système d’analyse d’images a nécessité un nombre très élevé d’images pour être aussi performant. Ce système intelligent, qui fonctionne sur un simple ordinateur de bureau, pourrait être d’un précieux secours pour différentes opérations en forêt. De plus, des discussions sont actuellement en cours entre les chercheurs et une entreprise pour étudier la possibilité d’implanter le système dans une scierie.
Hamann J. Entre l’écorce et l’arbre. Des chercheurs développent un système intelligent pour identifier les espèces d’arbres à partir d’images de leur écorce. Le Fil. Volume 53, numéro 25, 19/04/2018.

Le Gouvernement wallon a marqué son accord sur la proposition du Ministre René Collin de transférer les activités de recherches en technologie du bois et en génétique forestière au sein du CRA-W. Cet accord rappelle le rôle crucial de la recherche forestière pour le maintien des écosystèmes forestiers et la valorisation économique des ressources de ce secteur.
En outre, les moyens accordés à l’Accord-cadre de recherches et vulgarisation forestières sont maintenus pour la période 2019-2023. Cet accord liant le DNF, l’ULg-GxABT, l’UCL et l’ASBL Forêt Wallonne, a notamment revu en profondeur le Fichier Écologique des Essences, transformant cet outil de référence en une application web, au service des gestionnaires des forêts et autres espaces naturels.
Communiqué de presse René Collin, 07/05/2018.

Dans le cadre du contrat de territoire corridors biologiques Grand Pilat, le Conservatoire d’Espaces Naturels Rhône-Alpes et le Parc naturel régional du Pilat ont souhaité analyser les freins et leviers à l’engagement des élus locaux en faveur de la trame verte et bleue, identifier des pistes pour faciliter leur engagement et, in fine, améliorer les pratiques d’accompagnement des professionnels.
Dans le cadre de cette volonté d’améliorer la communication et la compréhension entre les différents acteurs, un partenariat a été développé avec des chercheurs et étudiants en psychologie sociale de l’Université de Lyon.
L’article propose un focus sur quelques enseignements-clés issus du travail effectué par les chercheurs et étudiants en psychologie sociale :
En conclusion, pour cette discipline scientifique qu’est la psychologie sociale, il n’est pas possible de convaincre quelqu’un de changer, il n’est que possible de créer les conditions favorables au changement. Pour la suite du projet, l’enjeu consistera donc à fournir aux professionnels des outils et des conseils pratiques, capables de les aider à créer ces conditions favorables, en appréhendant les élus dans toutes les dimensions de leur être (dimensions sociale, émotionnelle, psychologique, physique, etc.).
Melcion N., Bidaud C. La psychologie sociale au service de la biodiversité. Science Eaux & Territoires. 05/2018.

Ce film est issu d’une summer school organisée par la plate-forme biologie de l’Académie des Sciences Naturelles suisse. Pendant 5 jours et 4 nuits, 19 lycéens et lycéennes accompagnés de 8 instructeurs et instructrices ont observé en tout 290 espèces d’oiseaux, chauves-souris, plantes, insectes, invertébrés aquatiques et petits mammifères et ont appris leur écologie.

À l’occasion du concours « Ma thèse en 180 secondes 2018 », l’Université de Lorraine propose une adaptation en bande dessinée des travaux de recherche de ses onze doctorants finalistes. Commandé au duo de dessinateurs Peb&Fox, ce recueil porte un regard teinté d’humour sur une sélection de recherches qui reflètent la diversité des travaux réalisés par les laboratoires lorrains. Les vidéos des prestations des finalistes sont disponibles en ligne.
Nathalie Carol est doctorante au CEREFIGE (Centre Européen de Recherche en Économie Financière et Gestion des Entreprises, Université de Lorraine). Son sujet de recherche s’intitule « La gestion du changement dans les organisations publiques complexes ».