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Forêt de Couvet, une futaie jardinée rentable en Suisse

En Europe, les forêts coûtent de plus en plus cher : les recettes des ventes de bois ne couvrent plus les frais d’interventions sylvicoles et d’exploitation. La Suisse n’échappe pas à ce constat. « Quand un entrepreneur de travaux forestiers du Jura Français reçoit 20€/m³ pour abattre et débarder des épicéas et des sapins bord de route, son homologue suisse du même massif perçoit au moins 50 €/m³ pour le même travail de l’autre côté de la frontière. Sachant que la valeur des bois vendus de part et d’autre de la frontière franco-suisse est sensiblement identique, on comprend à quel point le bilan économique suisse est encore plus dégradé que celui de la France. »
Pourtant, dans les 2200 ha de la forêt de Couvet, on pratique une sylviculture multifonctionnelle à moindre coût depuis plus de 130 ans et le bilan forestier est toujours positif. Le secret de la méthode ? On y pratique « le jardinage cultural contrôlé », fruit du mariage entre la futaie jardinée et la méthode du contrôle, créé par Henri Biolley.
Partant du postulat « qu’à conditions de station équivalentes, le volume par hectare varie peu, en revanche l’action du forestier au martelage peut influer sur le volume unitaire des arbres », le traitement irrégulier s’attache à concentrer l’accroissement sur les arbres de valeur. « Le traitement irrégulier entend ainsi répondre aux objectifs comptables tout en affichant la volonté de promouvoir la régénération naturelle et de s’appuyer sur les processus biologiques naturels de croissance et de sélection.
Ainsi, plus de régénération naturelle engendre moins de dépenses en plantation ou en semis artificiel. Le dosage du couvert par effet de demi-ombre réduit la concurrence de la végétation adventice, diminuant grandement les dégagements. De plus, la sélection précoce des sujets d’avenir par le phénomène d’automation biologique rend quasi inexistants les dépressages. Ce phénomène combine la dynamique évolutive naturelle des peuplements et les principes de concentration des forces sur l’essentiel. En pratique, grâce au maintien du couvert, les bons sujets s’individualisent précocement et dominent leurs congénères rapidement. Grâce à ce même couvert, les branches latérales des jeunes tiges meurent très tôt avant d’être duraminisées et avant d’avoir atteint un diamètre important. À terme, il en résulte une production plus conséquente de bois de qualité et de volume unitaire plus fort.
Des inventaires périodiques permettent de calculer l’accroissement, fixent la possibilité et la quotité des prélèvements annuels. »
Rérat B. Forêt de Couvet en Suisse. La Mecque du jardinage. Forêt de France, mai 2018. n°613.

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