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La revue de presse mensuelle et gratuite sur la forêt et la nature

Une nouvelle étude vient confirmer les pertes économiques importantes des surdensités de grands ongulés en forêt en simulant les impacts financiers de l’écorcement. . L’écorcement de certaines espèces telles que l’épicéa est particulièrement préjudiciable. En effet, la pourriture se propage à partir de la base et abîme ainsi la partie du tronc ayant la plus haute valeur.

Ces dégâts causés par les grands ongulés sont largement documentés, mais qu’elles en sont les conséquences financières sur la production de bois ? Voici la question à laquelle tente de répondre cette étude en simulant les conséquences financières de différents niveaux d’écorcement. Cette simulation a été répétée dans des sites de différents niveaux de fertilité avec diverses mesures de protection (clôtures ou protections individuelles) dans le sud de la Belgique.

Les valeurs actuelles nettes de ces simulations ont été estimées et comparées pour déterminer le coût des dommages et l’intérêt économique de placer des mesures de protection. Les résultats montrent que la pose de clôtures n’est pas rentable mais que les protections individuelles peuvent être intéressantes, en particulier dans les peuplements les plus fertiles. L’impact financier, qui dépend fortement des facteurs testés, a été estimé à 53€/ha/an avec une réduction du rendement du bois de 19%.

L’Observatoire Wallon de la Santé des Forêts sort son rapport 2022. Il est réalisé par la Direction du Milieu Forestier (DEMNA) avec l’appui des correspondants-observateurs de l’OWSF, les experts français du Département Santé des Forêts et les conseillers scientifiques des Universités et Centre de Recherches wallons.

Ce rapport reprend les actualités climatiques et phytosanitaires de la forêt en Wallonie, dont le suivi des problèmes apparus sur les peuplements et sur les plantations. Elle comprend également un « coup d’œil sur la santé des forêts » qui montre que sur douze essences indigènes, seules trois (le charme, le châtaignier et le peuplier) sont en « bonne » santé, contre sept en « moyenne » et deux en « mauvaise » (l’épicéa et le frêne).

Comme introduit par Quentin Leroy, le Directeur de la Direction du Milieu forestier : « Ce contexte difficile laisse planer le doute sur la manière dont se comporteront nos forêts en 2023. Les conditions climatiques du printemps à venir seront déterminantes. Le gestionnaire devra y être attentif, aussi bien pour réussir la mise en place de nouvelles plantations que pour décider des actions à mener dans ses peuplements. »

Les feux de forêts modifient les caractéristiques biologiques, chimiques et physiques des sols forestiers. Leur impact dépend de l’intensité, de la durée et de la récurrence du feu. Un feu qui se déplace rapidement aura moins d’impact sur le sol qu’un feu qui se maintient dans le peuplement. Lors d’un feu forestier, la température peut monter au-delà de 850 °C si les conditions sont très sèches et la charge en combustible élevée.

Le feu entraîne une combustion complète ou partielle de la matière organique et un dépôt de cendres à la surface du sol. Ce mélange de cendres et de matière organique partiellement brûlée modifie considérablement la chimie du sol. Les incendies de faible intensité ont un impact généralement positif sur la chimie du sol avec une augmentation de la disponibilité en nutriments (K+, Ca2+, Mg2+, PO3-, NH4+) et du pH en raison du dépôt de cendres. Le feu favorise la minéralisation du phosphore organique en sa forme minérale (phosphate), utile pour la plante, ce qui est intéressant parce que la teneur en phosphore est souvent un élément limitant pour la croissance des plantes.

Par contre, un incendie de forte intensité entraîne une perte de matière organique et de nutriments. On perd l’azote par volatilisation dès que la température atteint 200 °C. La teneur en cations échangeables dans le sol augmente souvent après un incendie mais cette augmentation est en général de courte durée suite à l’érosion des cendres, la lixiviation des cations et l’absorption par les plantes associées à la succession post-incendie (cette dernière permettant cependant de capturer ces cations et de les maintenir sur place). Du point de vue du carbone organique du sol, on observe une perte à partir de 200-250 °C et une combustion complète autour de 460-500 °C.

Les propriétés biologiques et physiques du sol sont en général affectées négativement par les incendies de forêt, surtout lorsque la température dépasse les 120 °C. Entre 50 et 200 °C, on observe la mort des racines fines, des bactéries, des champignons et des graines dans le sol. Dès 120 °C, les micro-organismes du sol sont complètement tués.

La texture du sol, c’est-à-dire la proportion des différentes fractions granulométriques, n’est affectée que par les très hautes températures. Les argiles sont sensibles à partir de 400 à 800 °C mais les sables seulement au-delà de 1400 °C. L’impact du feu peut être une perte en particules argileuses qui suite à la destruction de leur structure cristalline se collapsent pour former des limons et des sables. En général, après le passage du feu, les sols sont plus imperméables, ce qui augmente le ruissellement et le risque d’érosion. Les sites brûlés doivent donc impérativement être stabilisés pour y conserver les éléments nutritifs.

L’utilisation du feu en tant que technique de gestion (feux dirigés) pour réduire la charge en combustibles peut être recommandée en raison de la faible intensité de ces feux et du faible réchauffement du sol. C’est une technique qui sera de plus en plus utile en raison du réchauffement global pour réduire le risque d’incendies. De nos jours, il est impératif d’éviter les incendies de forte intensité et d’appliquer une bonne gestion post-incendie des peuplements.

En Suisse, un projet pilote explore l’utilisation du bois de bouleau comme bois d’œuvre. En Scandinavie, le bouleau a fait ses preuves depuis longtemps, que ce soit dans l’ameublement ou la construction. Certaines maisons sont entièrement construites en bouleau. Mais dans nos contrées ces usages restent peu courants. Il est en effet généralement considéré comme une ressource en bois de chauffage.

AFOR-PARCO, l’entreprise forestière engagée dans le projet, explique qu’elle recherche de grumes de qualité de 2 à 5 mètres de longueur. Le diamètre minimal au petit bout doit être de 25 centimètres. Des bois plus forts seraient les bienvenus mais il est rare de trouver des bouleaux de 50 à 60 cm de diamètre pour le moment. La fibre torse et les pourritures au pied ne sont pas rares dans les peuplements mais cela n’est pas forcément dévalorisant. Au premier stade de pourriture, le bois est juste coloré, et le dessin formé peut être valorisé : il apporte une valeur ajoutée esthétique. La décoloration n’affecte en effet pas la qualité du bois.

Par ailleurs, le lamellé-collé de bouleau permet de réaliser des constructions de charpentes aux dimensions impressionnantes. Une entreprise autrichienne a par exemple construit une charpente avec une travée libre de 27 mètres en bois de bouleau lamellé. Elle cite plusieurs avantages du bois de bouleau, entre autres : l’attrait visuel, les dimensions fines de poutres, des propriétés mécaniques jusqu’à 200 % supérieures à celles de l’épicéa…

Un bois aux multiples usages potentiels, une essence pionnière adaptée aux changements climatiques et à croissance rapide, qui se prête bien aux mélanges… Le bouleau est une essence pleine de potentiels.

Un projet initié en 2020 par le CRPF Hauts-de-France et appuyé par Picardie Nature, vise à fournir une première base de réflexion concernant l’influence de la mésange charbonnière (Parus major) et de la mésange bleue (Cyanistes caeruleus) sur les populations de processionnaires du chêne (Thaumetopoea processionea).

Ces oiseaux forestiers, présents majoritairement dans les forêts feuillues, dépendent pendant la période de nidification de la disponibilité en chenilles de lépidoptères (papillons de jour) pour nourrir leurs petits. Insensibles aux effets urticants des poils de la processionnaire du chêne, elles constituent l’un des prédateurs principaux de cette chenille défoliatrice.

Outre l’encouragement à « préserver des arbres à cavités et arbres sénescents répartis de façon homogène au sein des parcelles forestières », ce projet a permis d’installer des habitats de substitution pour augmenter la présence de ces oiseaux (jusqu’à 3 couples par hectare). Il entend suivre les populations d’oiseaux ainsi que les populations de chenilles sur un échantillon de 20 chênes répartis sur deux sites situés dans l’Aisne et dans la Somme.

Ce n’est pas tous les jours qu’une affaire de ce genre atteint la plus haute instance judiciaire : un pin menacé d’abattage à cause de ses aiguilles, dérangeant certains habitants à proximité, a été sauvé in extremis par un jugement de la Cour de cassation.

Cela fait 7 ans qu’une bataille juridique fait rage au sein de la Ville de Liège, pour décider du sort de l’arbre. Lassés des désagréments causés par les aiguilles dans les tuyaux d’évacuation des eaux de pluie de toiture, deux habitants ont demandé que celui-ci soit abattu. Mais les riverains se sont émus de voir un symbole du quartier disparaître pour un simple différent et l’échevin de la Transition écologique, Gilles Foret, s’est donc engagé à défendre l’arbre vieux de plus de 50 ans.

La procédure a pris un tournant exceptionnel par sa succession d’étapes juridiques, qui vient de se conclure par une victoire de la Ville de Liège. C’est donc le tribunal de Namur qui devra trancher définitivement l’affaire dans les prochains mois, sans plus aucun recours possible.

À l’intersection entre la nappe phréatique et les eaux de surface, les sources constituent des espaces de vie uniques. Sur les cinq à dix premiers mètres qui suivent leur sortie, les conditions sont exceptionnelles (température constante, faible teneur en oxygène et nutriments), permettant le développement d’une faune et une flore tout à fait spécialisées.

Au cours des deux derniers siècles, l’activité humaine a fait disparaître bon nombre de sources naturelles. En forêt, elles ont été plus ou moins préservées jusqu’à présent et on peut y rencontrer de véritables joyaux comme des tufs calcaires monumentaux ou des sources karstiques, impressionnantes par leur débit. Les sources plus modestes, se résumant à de simples suintements, sont plus discrètes mais abritent également une faune riche en espèces spécialisées.

L’augmentation de la pression humaine (routes, captages, tourisme…) et les changements climatiques mettent cependant en péril les derniers milieux fontinaux. Ces milieux sont cependant peu connus, même des organismes de protection de la nature. Une meilleure connaissance permettrait pourtant d’éviter de les impacter sans trop de difficulté.

En Suisse, le canton de Berne a entrepris de les inventorier. À ce jour, environ 4000 emplacements de sources ont été répertoriés, auxquels s’ajoutent 7500 autres sources captées provenant de la carte cantonale de protection des eaux et de nombreuses sources captées par des particuliers dont le nombre n’est pas connu. Au total, près de trois-quarts des sources connues dans le canton de Berne sont captées et seules 13 % existent à l’état naturel.

Recenser et inventorier les sources et milieux fontinaux mais aussi sensibiliser à ces milieux permettrait de mieux assurer leur protection, par exemple dans le cadre de projets de construction ou autres travaux (voiries, layons de débardage…). Des mesures simples peuvent en effet être prises pour contribuer à la protection de ces milieux uniques et précieux.

Les fourmis jouent un rôle important dans l’écosystème forestier, notamment dans la lutte contre la propagation des scolytes. Par leur travail, les fourmis améliorent la qualité du sol forestier : elles le mélangent, l’aèrent, l’enrichissent en nutriments et en oxygène, et permettent ainsi une meilleure infiltration de l’eau.

En retour, la croissance des arbres s’en trouve améliorée : ceux poussant à proximité des fourmilières fleurissent plus souvent et produisent plus de graines. De plus, explique ThüringenForst, via leur rôle de prédateur d’autres insectes, les fourmis régulent les populations de bostryches dans un rayon de 1 hectare autour de la fourmilière. Pour protéger les populations de fourmis, les forestiers seront ainsi attentifs à ne pas détruire les fourmilières lors des opérations de gestion, et à maintenir un ensoleillement suffisant au-dessus d’elles, en dégageant certaines branches ou certains arbres au besoin.

Dans la Drôme (sud-est de la France), les chasseurs locaux font le constat que le retour du loup a causé une diminution des populations de sangliers de 30 %, de cerfs de 20 à 30 % et de chevreuils de 30 à 40 %.

La Drôme abrite entre 150 et 200 loups répartis en 20 à 25 meutes. L’alimentation du loup est essentiellement basée sur les trois espèces citées, comme le démontrent les multiples publications parues depuis des décennies dans les pays d’Europe où le loup est présent.

France Nature Environnement (FNE, fédération d’associations de défense de l’environnement) relève que malgré l’augmentation régulière des efforts de chasse dans la région depuis plus de 30 ans, les effectifs de grands ongulés n’avaient jamais été réduits et sont responsables de plus de 90 % des dégâts aux cultures et aux forêts. FNE note que « Les chasseurs confirment ainsi une belle réussite du loup à mettre à son crédit et leur propre échec à réduire les populations de grand gibier sans l’aide des loups. »

Elle note encore que la demande des associations de chasse de tuer 100 loups par an risque de ne pas réjouir les agriculteurs et forestiers drômois.