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La revue de presse mensuelle et gratuite sur la forêt et la nature

L’article de l’IGN présente un bilan de l’état actuel des forêts métropolitaines françaises en 2024, avec une extension continue malgré des défis importants. En couvrant environ 32 % du territoire, les forêts jouent un rôle clé dans la biodiversité, la production de bois et la régulation du climat. Cependant, les effets des changements climatiques se font de plus en plus ressentir : incendies, sécheresses, maladies et invasions d’insectes menacent les écosystèmes forestiers. La mortalité annuelle sur la période 2014-2022 a doublé par rapport à la période 2005-2013, atteignant 15,2 millions de m³/an, soit 0,5 % du volume total de bois vivant sur pied touché chaque année. Ces phénomènes mettent en péril la biodiversité et la productivité des forêts, mais également leur rôle de puits de carbone.
Pour répondre à ces défis, l’IGN et les gestionnaires forestiers recommandent une adaptation proactive des pratiques. Cela inclut l’introduction d’essences plus résilientes, capables de mieux supporter les aléas climatiques, ainsi que la diversification des espèces pour éviter les monocultures, plus vulnérables aux parasites et aux conditions climatiques extrêmes. Ces stratégies visent à assurer la pérennité des forêts, tout en renforçant leur capacité à séquestrer le carbone et à protéger la biodiversité.
L’IGN souligne également l’importance d’une gestion durable et équilibrée des ressources forestières, qui doit inclure la participation des parties prenantes locales et nationales. Enfin, le suivi et l’analyse des données environnementales sont cruciaux pour anticiper les besoins et adapter la gestion des forêts aux nouveaux enjeux écologiques, garantissant ainsi leur survie face aux pressions climatiques actuelles et futures.

Lors d’un webinaire organisé par l’Office International de l’Eau (OIEau), des retours d’expériences pour favoriser le maintien de l’eau dans le sol ont été présentés.

Les coupes fortes ont un effet négatif sur la rétention en eau alors que les coupes douces et l’utilisation de techniques fines lors de l’exploitation permettent de conserver efficacement l’ambiance forestière et l’eau dans le peuplement.

Les pratiques peuvent être améliorées en jouant sur le couvert arboré et les réseaux de drainage et de débardage. Le maintien d’un couvert continu et notamment de très gros bois vivants et morts a un impact fort sur le taux de rétention en eau dans le peuplement. Une sylviculture douce, respectueuse du microclimat et du sol favorise également la rétention de l’eau.

On améliore aussi le maintien de l’eau dans le sol en optimisant les réseaux de drainage pour éviter les ruptures et accélérations d’écoulement d’eau qui peuvent être liées à la présence de pistes, fossés, drains ou autres équipements forestiers.

L’implantation des quais de dépôts, des voiries et du réseau de desserte doit donc être pensée avec soin pour éviter de créer des zones de fuite pour l’eau.

L’impact de la forêt sur les hydrosystèmes a souvent été sous-estimé alors que, par son choix d’essences, de mode de gestion, en préservant ou restaurant les milieux humides, le forestier peut avoir un impact fort sur la rétention d’eau.

Le monde de la forêt et de l’eau se connaissent peu et les échanges entre acteurs de l’eau, de la forêt et des territoires devraient être favorisés pour mener ensemble des actions efficaces et faire de la forêt une alliée active.

MISE À JOUR 28.11.24
Synthèse de 8 pages sur l’événement
Rediffusion de l’événement

Cet article, présentant le livre de Léo Magnin, explore l’importance des haies dans les sociétés agricoles du Moyen-Âge, en les présentant comme des éléments essentiels à la fois pour la protection des cultures et comme ressources économiques. Norbert Elias y souligne le lien entre la destruction des haies et la guerre, tandis qu’Olivier de Serres met en avant leur rôle de clôture infranchissable.

Au fil du temps, les haies ont perdu leur utilité économique avec l’évolution des techniques agricoles, le remplacement par le barbelé et l’essor des énergies fossiles. Les produits dérivés des haies, autrefois essentiels à la vie quotidienne, sont devenus obsolètes.

Les haies sont passées d’une ressource productive à un coût d’entretien, questionnant leur survie dans un contexte économique moderne où elles sont souvent perçues comme une charge (1 km de haie = 450 € d’entretien annuel selon une étude récente). Cette évolution reflète des changements profonds dans les rapports économiques et sociaux entre les zones urbaines et rurales.

L’Europe souhaite devenir neutre en carbone d’ici 2050 et compte notamment sur les forêts pour atteindre cet objectif.

Cependant, selon les chercheurs de l’INRAE et d’AgroParisTech, les effets potentiels des événements météorologiques extrêmes sont actuellement sous-estimés. D’après certaines prévisions, les dommages causés par les tempêtes dans les forêts françaises pourraient même atteindre jusqu’à 24 % de perte de stockage de carbone d’ici 2050. Des impacts économiques majeurs seraient également à déplorer.

Par conséquent, des stratégies doivent être mises en place pour faire face à ces conséquences climatiques et économiques potentiellement dévastatrices. Les risques liés aux conditions météorologiques extrêmes doivent aussi être intégrés dans les réflexions politiques afin d’atteindre réellement la neutralité carbone.

La dernière édition du Rapport Planète Vivante, réalisé par le WWF aux échelles mondiale et régionale, mesure l’évolution moyenne de la taille des populations de plus de 5 000 espèces de vertébrés.

L’édition 2024 révèle l’ampleur de la crise de la disparition de la nature. Entre 1970 et 2020, la taille moyenne des populations d’espèces sauvages a chuté de 73 % en moyenne. Ce chiffre est basé sur près de 35 000 tendances démographiques concernant 5 495 espèces d’amphibiens, d’oiseaux, de poissons, de mammifères et de reptiles. Au niveau régional, les pertes les plus importantes ont été enregistrées en Amérique latine (-95 %). Les espèces d’eau douce ont connu le déclin le plus important, avec une chute inquiétante de 85 %.

L’indice régional pour l’Europe et l’Asie centrale indique un taux de déclin relativement faible de 35 % entre 1970 et 2020, reflétant le fait que dans de nombreuses régions, la nature était déjà dans un état appauvri avant 1970. Les réintroductions réussies d’espèces telles que le bison d’Europe et le pélican frisé ont stimulé l’indice, mais les poissons d’eau douce, les reptiles et les amphibiens sont pour la plupart en déclin.

Les pistes pour résoudre la crise du déclin de la nature sont connues mais nécessitent des solutions audacieuses et de grande ampleur. La restauration de la nature nécessitera des efforts de conservation sans précédent, ainsi qu’une transformation urgente de nos systèmes alimentaires, énergétiques et financiers.

Le dérèglement climatique prévoit un plus grand nombre de sécheresses, plus longues et plus sévères en Europe. La composition des forêts d’Europe devrait changer à l’avenir en raison de la résistance différente des essences d’arbres à la sécheresse.

Les auteurs de cette étude ont mesuré la croissance et la sensibilité à la sécheresse de quatre espèces indigènes plus rares (l’alisier torminal, le charme, l’orme lisse et l’érable champêtre). Ils les ont comparé au hêtre et aux chênes sessile et pédonculé, davantage étudiés jusqu’à présent.

Les auteurs concluent que les espèces d’arbres indigènes rares sont bien adaptées comme espèces mixtes dans les futurs peuplements forestiers. Le charme convient aux hêtraies sur les sites plus humides, tandis que l’érable champêtre et l’alisier torminal sont un complément judicieux au chêne sur les sites plus secs.

Le charme a la capacité de résister à des sécheresses sévères et courtes grâce à un flux de sève relativement stable dans des conditions de stress. L’étude montre que son comportement est globalement similaire au hêtre, avec toutefois une sensibilité climatique légèrement inférieure et une croissance plus stable. Elle montre également une bonne résistance aux années de sécheresse sévère. Les auteurs recommandent le charme pour l’enrichissement des hêtraies. Et vu que la sensibilité à la sécheresse augmente avec le diamètre pour le charme et pour le hêtre, les auteurs conseillent un ajustement des diamètres cibles.

L’orme lisse est une espèce des forêts alluviales. Les résultats de l’étude indiquent une tolérance à la sécheresse qui révèle une adéquation également sur les sites plus secs. Notons que l’orme lisse est sujet à la graphiose, mais beaucoup moins que les autres espèces d’ormes indigènes (orme champêtre et orme de montagne).

L’érable champêtre apprécie un climat doux avec de faibles précipitations automnales. Quelques études démontrent que l’érable champêtre a une tolérance élevée à la sécheresse, dépassant même celle du chêne.

Le hêtre présente une sensibilité élevée à la sécheresse. Même sur les sites favorables, sa proportion dans le peuplement devrait diminuer à l’avenir au profit d’espèces plus rares.

Les chênes pédonculé et sessile montrent une tolérance à la sécheresse plus élevée que le hêtre et ont une croissance stable même dans des conditions sèches.

La nouvelle loi anti-déforestation proposée par l’Europe ne rentrera en vigueur que fin 2025, soit 1 an plus tard que prévu, suite à la pression de différents États membres. Cette loi vise à interdire la commercialisation dans l’UE de produits issus de terres déboisées après 2020, tels que le cacao, le café, l’huile de palme, la viande bovine, le papier… en demandant une preuve de la traçabilité des chaînes d’approvisionnement.

Le Conseil de l’UE exprime que « ce report va permettre aux pays tiers […] d’être pleinement préparés à leurs obligations » en leur accordant un délai supplémentaire de 1 an pour se mettre en conformité. Les secteurs de l’agro-industrie, des éleveurs et des exploitants forestiers sont inquiets des frais supplémentaires qu’engendrerait cette nouvelle réglementation.

Les ONG environnementales déplorent ce délai, qui prolonge de 1 an la possibilité d’importer en Europe des produits participant à la déforestation.

Le CNPF Auvergne-Rhône-Alpes consacre le n° 28 de sa revue « Parlons Forêts » aux forêts mélangées, à travers un grand dossier rassemblant plusieurs témoignages de propriétaires dans divers contextes. Les forêts mélangées sont annoncées comme une des clés pour la résilience des écosystèmes forestiers, permettant de préserver au mieux la disponibilité potentielle de la ressource bois.

Dès la première page d’éditorial, un point d’attention important est énoncé : il ne s’agit pas, comme on peut parfois l’entendre, de simplement laisser faire la nature. « La forêt mélangée relève d’une sylviculture délicate et exigeante. Elle nécessite un diagnostic fin pour bien choisir et favoriser les bons mélanges d’espèces, éventuellement les enrichir, et intervenir de façon appropriée. »

Pour favoriser la diversification des peuplements, la régénération naturelle est privilégiée et inscrite au cœur d’une sylviculture mélangée à couvert continu. À travers des interviews de propriétaires, les intérêts, les contraintes et les points de vigilance de cette sylviculture sont abordés. Les intérêts pointent une amélioration de la résilience, un gain de qualité des bois avec des essences secondaires gainant les arbres d’avenir, une meilleure qualité de la régénération et un évitement de coûts de plantation. Plusieurs contraintes sont aussi identifiées par les propriétaires, comme accepter de laisser sur pied des gros bois en tant que semenciers, la difficulté d’identifier les essences-objectifs ou le faible taux de prélèvement sur le volume lors des coupes. Le dossier aborde également d’autres techniques pouvant intervenir dans la diversification des forêts, telles les enrichissements ou les plantations.

Le Conseil de l’Union européenne a définitivement validé le règlement sur la restauration de la nature, qui devient directement applicable dans tous les États membres de l’UE. Ce règlement comprend les mesures à mettre en place pour atteindre l’objectif de restaurer au moins 20 % des zones terrestres et marines de l’UE d’ici à 2030, et l’ensemble des écosystèmes « ayant besoin d’être restaurés » d’ici à 2050. Il prévoit également des exigences spécifiques liées, entre autres, à la protection des populations de pollinisateurs et de différents écosystèmes, dont les terres agricoles, les forêts et les écosystèmes urbains. Les États membres devront également contribuer à la plantation d’au moins trois milliards d’arbres supplémentaires au niveau de l’UE et au rétablissement d’au moins 25 000 km de cours d’eau à courant libre d’ici à 2030. Enfin, grande première : ce règlement vise à adopter des mesures de restauration de la nature, en plus des mesures pour sa préservation.