Le dérèglement climatique prévoit un plus grand nombre de sécheresses, plus longues et plus sévères en Europe. La composition des forêts d’Europe devrait changer à l’avenir en raison de la résistance différente des essences d’arbres à la sécheresse.
Les auteurs de cette étude ont mesuré la croissance et la sensibilité à la sécheresse de quatre espèces indigènes plus rares (l’alisier torminal, le charme, l’orme lisse et l’érable champêtre). Ils les ont comparé au hêtre et aux chênes sessile et pédonculé, davantage étudiés jusqu’à présent.
Les auteurs concluent que les espèces d’arbres indigènes rares sont bien adaptées comme espèces mixtes dans les futurs peuplements forestiers. Le charme convient aux hêtraies sur les sites plus humides, tandis que l’érable champêtre et l’alisier torminal sont un complément judicieux au chêne sur les sites plus secs.
Le charme a la capacité de résister à des sécheresses sévères et courtes grâce à un flux de sève relativement stable dans des conditions de stress. L’étude montre que son comportement est globalement similaire au hêtre, avec toutefois une sensibilité climatique légèrement inférieure et une croissance plus stable. Elle montre également une bonne résistance aux années de sécheresse sévère. Les auteurs recommandent le charme pour l’enrichissement des hêtraies. Et vu que la sensibilité à la sécheresse augmente avec le diamètre pour le charme et pour le hêtre, les auteurs conseillent un ajustement des diamètres cibles.
L’orme lisse est une espèce des forêts alluviales. Les résultats de l’étude indiquent une tolérance à la sécheresse qui révèle une adéquation également sur les sites plus secs. Notons que l’orme lisse est sujet à la graphiose, mais beaucoup moins que les autres espèces d’ormes indigènes (orme champêtre et orme de montagne).
L’érable champêtre apprécie un climat doux avec de faibles précipitations automnales. Quelques études démontrent que l’érable champêtre a une tolérance élevée à la sécheresse, dépassant même celle du chêne.
Le hêtre présente une sensibilité élevée à la sécheresse. Même sur les sites favorables, sa proportion dans le peuplement devrait diminuer à l’avenir au profit d’espèces plus rares.
Les chênes pédonculé et sessile montrent une tolérance à la sécheresse plus élevée que le hêtre et ont une croissance stable même dans des conditions sèches.