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La revue de presse mensuelle et gratuite sur la forêt et la nature

La fédération nationale des chasseurs (FNC) et l’Office national des forêts (ONF) ont conclu un accord global national relatif à la gestion des grands ongulés dans les forêts domaniales afin de favoriser l’équilibre forêt gibier.

Cet accord vise à réduire les dégâts de grands animaux qui pénalisent les forestiers et les agriculteurs. Il passe notamment par des actions communes sur un principe gagnant-gagnant dans les zones à fort enjeu de renouvellement forestier : augmentation des prélèvements contre baisse des prix de loyers de chasse.

Dans les zones ayant déjà atteint l’équilibre faune-flore, l’accord prévoit de récompenser les comportements qui permettent le renouvellement par plantation sans protections.

Dans les zones concernées, l’ONF s’engage à mettre en place des actions permettant d’améliorer la capacité d’accueil du milieu (entretien des bords de routes et des sommières, maintien d’un sous-bois appétant, conservation de feuillus naturels, gestion des lisières en privilégiant les lisières étagées, maintien de chablis de résineux ou de houppiers d’arbres abattus, etc.).

Les bryophytes jouent divers rôles importants dans l’écosystème forestier :

  • Elles participent à la chaîne alimentaire : un mètre carré de mousse abrite plusieurs centaines de milliers de petits animaux.
  • Elles jouent un rôle essentiel dans le maintien de l’humidité, et ainsi du microclimat forestier.
  • Les bryophytes présentes sur le sol ou sur les rochers empêchent l’érosion.
  • Elles jouent un rôle dans la prévention contre les inondations : elles sont capables de stocker jusqu’à 30 fois leur propre poids en eau.

Une étude suisse montre que les forêts sont les habitats qui présentent le plus grand nombre de bryophytes menacées… 17 % des espèces forestières sont inscrites sur la liste rouge. Pourquoi ?
D’une part, les zones humides sont menacées en raison des dérèglements climatiques (diminution de l’humidité de l’air et de la quantité d’eau). D’autre part, les espèces dépendantes du bois mort souffrent du peu de bois en décomposition laissé en forêt. Par ailleurs, certaines espèces de bryophytes qui vivent sur les talus souffrent de l’apport anthropique de nutriments.

Comment maintenir les mousses en forêt ? En laissant de gros arbres en décomposition, en favorisant une grande diversité structurelle, des structures rocheuses, des tas de terre, des zones de forêts plus clairsemées…

Depuis de nombreuses années, la dégradation de la forêt inquiète le grand public. Les médias ont également tendance à exacerber ces inquiétudes et plus particulièrement auprès des plus jeunes. Les titres de la presse se focalisant en effet davantage sur les effets à court terme des dépérissements forestiers dans le but d’émouvoir le plus grand nombre.

Une certaine évolution a tout de même été progressivement constatée depuis les années ‘80 : le langage médical utilisé lors de cette période a ainsi été progressivement délaissé pour un vocabulaire plus représentatif de la communauté scientifique actuelle. Les journalistes utilisent dorénavant plus de supports et la localisation exacte du peuplement touché est souvent évoquée.

L’approche scientifique concernant les dépérissements forestiers a également évolué au fil du temps : l’ensemble du socio-écosystème est maintenant pris en considération. Les scientifiques tentent d’informer la société sur les différentes composantes de la santé de nos forêts. En effet, intégrer l’ensemble des acteurs impactés dans les échanges permet une approche plus réflexive et proactive face aux enjeux actuels.

Réfléchir ensemble et ouvrir le débat avec la communauté scientifique, médiatique et politique nous permettra d’échapper à cette éco-anxiété grandissante et à nous tourner vers une forêt plus résiliente face aux dépérissements à venir.

Face aux changements climatiques et à la pression des ravageurs, la forêt change de visage, et par conséquent, la ressource disponible pour la transformation aussi. Treize partenaires se sont associés dans ce projet WAVE pour une durée de 3 ans, avec comme chef de file Filière Bois Wallonie. Le but est de promouvoir une filière bois locale en mobilisant les acteurs de la filière depuis les producteurs jusqu’aux utilisateurs. Le projet veut aussi inciter les acteurs locaux de la filière bois à la coopération et à travailler avec des essences peu ou non valorisées dans la construction.

Les partenaires viennent de Wallonie, Luxembourg, Rhénanie-Palatinat, Sarre et de la Région Grand Est en France.

Quatre modules composent le projet :

  • Améliorer la connaissance de la ressource forestière.
  • Accroître la coopération entre les acteurs de la filière bois et améliorer la création de valeur au sein de celle-ci.
  • Initier, développer et accompagner les innovations dans la construction bois.
  • Soutenir le développement économique du secteur de la construction bois.

L’analyse des dispositifs de l’Association Futaie Irrégulière dans la Grande Région donne des repères utiles pour les gestionnaires forestiers. Dans le cadre du projet Interreg Askafor, l’AFI a fourni des résultats ciblés de ses dispositifs de suivi afin d’en dégager des tendances communes pour la gestion forestière. Le rapport complet est décliné pour trois essences : chêne, hêtre et douglas, et est disponible sur askafor.eu.

Le bilan se présente en trois parties pour chaque essence. Bilan dendrométrique : gestion du matériel sur pied, répartition des prélèvements, gestion de la qualité, gestion du sous-étage et régénération naturelle. Bilan économique : flux financiers, évolution et rotation du capital. Bilan écologique : bois mort et dendro-microhabitats.

Les dispositifs de l’AFI montrent que la SMCC est une méthode viable et bénéfique pour la gestion des chênaies, tant économiquement qu’écologiquement. Ces résultats illustrent l’importance d’une gestion adaptative et continue basée sur l’observation des dynamiques naturelles.

En France, le hêtre montre depuis 2018 des signes de dégradation, en particulier dans le nord-est du pays. La cause principale : des épisodes récurrents de sécheresse et fortes chaleurs. Les bioagresseurs qui ont pu être observés (insectes et champignons) ne sont que des facteurs secondaires.

Des épisodes de dépérissement du hêtre ont déjà été observés par le passé suite à des épisodes de sécheresse et de chaleur (1947-52, 1989-91, 2003-05) ou encore suite à des gels hivernaux (1998 dans les Ardennes) ou des tassements de sol et des engorgements suite aux tempêtes (1999 en Lorraine). La réaction du hêtre au stress est généralement rapide, dès l’année qui suit, mais il s’en remet aussi rapidement. Des suintements et colorations noirâtres sont parfois observés mais ne persistent en général pas dans le temps.

Depuis 2018, les épisodes de sécheresse et de chaleur se succèdent. La mortalité concerne principalement des arbres adultes et on observe une forte augmentation du déficit foliaire. La croissance, quant à elle, diminue partout depuis 2008.

Des suivis spécifiques mis en place entre 2019 et 2024 montrent que les hêtres les plus dégradés en 2019 avaient déjà une croissance plus faible dès la fin des années ‘70, probablement des suites de la sécheresse de 1976. En Franche-Comté, malgré la succession des déficits hydriques, le dépérissement s’est stabilisé depuis 2020 avec un déficit foliaire se stabilisant autour des 50 % et un taux de mortalité relativement faible (1 %). Cela pourrait s’expliquer par une acclimatation du système racinaire des arbres par production accrue de racines.

On a aussi constaté que la plupart des arbres morts avaient un déficit foliaire supérieur à 75 % l’année précédant leur mort mais la plupart des arbres présentant ce même déficit foliaire étaient toujours vivants l’année suivante.
Des facteurs de vulnérabilité du hêtre ont pu être identifiés, en lien avec la sylviculture et la station : bois de grosses dimensions, âgés, co-dominants, stations à déficit hydrique, forte exposition solaire, peuplements clairs et ouverts, etc.

Le hêtre est connu pour sa capacité de récupération au stress hydrique. Les recommandations de gestion vont dans le sens de la prudence pour ne pas aggraver la situation par des interventions trop fortes. On évitera de déstructurer les peuplements par une mise en lumière brutale et on veillera à maintenir l’ambiance forestière, favoriser le mélange et éviter le tassement du sol.

Outil incontournable faisant la synthèse des informations socio-économiques et environnementales de la filière forêt-bois en Wallonie, le nouveau Panorabois a été publié à l’occasion de la Foire agricole de Libramont. Édité par Filière Bois Wallonie, cet outil est une source d’informations précieuse pour toute personne s’intéressant au secteur. Il permet également d’appréhender l’importance de la filière bois pour l’économie régionale. On retiendra notamment qu’après une légère érosion, l’emploi est à la hausse et la filière génère 19 711 emplois directs.

Le douglas est une espèce largement introduite en Europe et a souvent été présentée comme une alternative prometteuse aux espèces plus sensibles à la sécheresse. Cependant, les observations récentes de terrain montrent une sensibilité accrue de cette espèce ce qui compromet sa capacité à faire face à la sécheresse.

Une étude menée dans le sud de la Belgique a examiné la réponse de la croissance du douglas à la sécheresse, en tenant compte d’un certain nombre de caractéristiques de la sécheresse (période, intensité et occurrence), des conditions du site (bilan hydrique, disponibilité en eau), et des densités de peuplement. Un total de 360 arbres âgés entre 48 et 67 ans ont été suivis sur 24 sites en Wallonie.

Les résultats de l’étude montrent qu’en moyenne, la croissance des douglas a diminué pendant les sécheresses, quelles que soient les caractéristiques de la sécheresse et les conditions du site. Les arbres ont toujours récupéré, mais pas toujours avec une résilience maximale. Les caractéristiques de la sécheresse ont eu une plus grande influence sur la réponse à la sécheresse que les caractéristiques du site et du peuplement. Par exemple, les impacts négatifs sur la croissance ont été les plus importants lors des sécheresses précoces (vs sécheresses tardives) et lors des sécheresses plus intenses et consécutives. En ce qui concerne la densité du peuplement, celui-ci n’a pas d’effet significatif.

En conclusion, le douglas a les meilleures chances d’être complètement résilient aux sécheresses lorsque celles-ci sont plus tardives, peu intenses et non consécutives et lorsque les arbres sont situés sur des sites plus limités en eau. Il est donc conseillé aux gestionnaires d’éviter une dépendance excessive à l’égard de cette espèce et d’accroître la diversité des espèces pour renforcer la stabilité de la forêt.

Quel est l’état de santé global des forêts wallonnes ? Nous avons été épargnés par une vague de chaleur ou période de sécheresse estivale, et cela devrait continuer pour la fin de l’été. Néanmoins, un climat plus humide favorise l’apparition de pathogènes foliaires. En plus de l’oïdium et des rouilles, les mélèzes ont été très impactés par Mycosphaerella laricina, provoquant brunissements et pertes brutales d’aiguilles. Les feuillus ne sont pas épargnés non plus, avec la présence d’anthracnoses (nom générique d’une série de maladies cryptogamiques causées par diverses espèces de champignons) se caractérisent par des taches brunes ou noires.

Bonne nouvelle, les scolytes perdent du terrain, les volumes relevés ces derniers mois tendent vers une certaine normalité. En résineux, certains cas de spinidentés sur mélèze et tsuga ont néanmoins été relevés.

Enfin, on note aussi l’apparition d’un nouveau champignon pathogène, Sirococcus tsugae, attaquant principalement le tsuga et le cèdre. Un foyer au sud de l’Ardenne a été détecté et l’apparition de nouveaux cas est suivie de près.