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La revue de presse mensuelle et gratuite sur la forêt et la nature

Les épidémies de scolytes sont en relation avec le changement climatique qui accroît le stress hydrique des arbres et les fragilise, engendrant une augmentation de la fréquence des épidémies.

Une enquête sur la gestion de la crise du scolyte a été menée en France (Grand Est, Bourgogne et Franche-Comté), en Wallonie et en Allemagne (Land du Bade-Wurtemberg) auprès d’une quarantaine d’acteurs de la filière afin d’identifier et comprendre les points de blocage dans la gestion de la crise. Elle a permis de tirer un certain nombre d’enseignements utiles en vue de la gestion de futures crises de ce type.

De manière assez générale, on note un manque d’anticipation de la crise par les acteurs de la filière, malgré les alertes lancées. Les quelques acteurs qui ont anticipé en remplaçant les épicéas hors station ou en optant pour des peuplements plus mélangés et irréguliers considèrent que ces mesures leur ont permis de limiter la sévérité et l’intensité de l’épidémie sur ces peuplements.

La crise a permis de renforcer la collaboration au sein de la filière et de mettre en place des actions à plus grande échelle. En Belgique, cet effet a cependant été limité par un manque de collaboration et de communication entre acteurs de la filière, hérité de prises de position et d’un certain jeu de pouvoir antérieur à la crise.

Les actions opérationnelles de lutte contre la propagation du scolyte ont été compliquées pour les gestionnaires de forêts publiques comme privés qui souvent ne trouvaient pas d’exploitants disponibles ou d’acheteurs pour leurs faibles volumes de bois. Les arrêtés de lutte obligatoire s’en sont vus réduits en efficacité. En Belgique, l’exploitation a de plus été empêchée dans la zone de quarantaine pour la peste porcine.

De nouvelles technologies ont vu le jour mais leur déploiement est resté limité (télédétection des foyers par images satellites, applications de géolocalisation des foyers et de partage d’information, modèles prédictifs…).

Du point de vue de la transformation, les scieurs de grosses dimensions ou travaillant sur plusieurs essences de bois ont été moins impactés. Malgré l’absence d’impact du bleuissement sur les propriétés mécaniques du bois, les bois scolytés ont été plus difficilement valorisables.

En ce qui concerne la communication entre la filière et l’état, celle-ci a été perçue comme efficace en France et en Allemagne mais les acteurs relèvent des blocages liés à la lenteur des démarches administratives pour l’obtention des aides financières.

En Belgique, aucune aide financière liée à la crise scolyte n’avait été mise en place au moment de l’enquête, entraînant parfois des abandons d’exploitation et des difficultés à investir dans la reconstitution sans revenus de la vente. Les budgets alloués à la recherche ont cependant été augmentés.

L’enquête montre une prise de conscience des acteurs interrogés vis-à-vis des problématiques sanitaires, des impacts des changements climatiques, et de la nécessité de mener une réflexion sur le long terme. Elle relève également une inquiétude concernant l’équilibre sylvo-cynégétique qui risque de compromettre le renouvellement des peuplements.

Différentes visions et stratégies se marquent au sein de la filière avec un clivage entre l’amont et l’aval mais il y a un consensus clair sur le fait qu’il serait souhaitable d’augmenter les mélanges en essences et de favoriser la résilience des peuplements.

Pour améliorer la biodiversité et rendre les forêts plus résilientes face aux changements climatiques et répondre à la crise de la biodiversité, la Ministre Céline Tellier, en charge de l’Environnement et de la Forêt a lancé en avril 2021 le projet pilote « Forêt résiliente ». Doté d’une enveloppe de 3 millions d’euros, l’objectif était d’aider les propriétaires privés et publics à régénérer leurs parcelles forestières ravagées par les scolytes, la chalarose ou autres maladies.

Au total, ce sont 336 propriétaires wallons qui se sont inscrits cette année dans ce projet avec 1.350 ha de forêt devenus « forêt résiliente ». Les espèces choisies par rapport aux conditions locales (sol, micro-climat) sont encore majoritairement des espèces traditionnelles (chêne sessile, hêtre, douglas…), mais les propriétaires ont introduit des espèces plus inhabituelles (alisier torminal, tilleul à petites feuilles…), délaissant les grandes monocultures au profit de peuplements plus mélangés.

Pour Céline Tellier, Ministre wallonne de la Nature et de la Forêt, « à l’heure du lancement des discussions internationales sur la biodiversité lors de la Conférence des parties (COP15) sur la diversité biologique des Nations unies, je me réjouis des premiers résultats de ce projet pilote. 6 mois après son lancement, le bilan est plus qu’encourageant avec un nombre important de propriétaires forestiers qui ont répondu à l’appel. La forêt représente 30% du territoire wallon, et 60% des essences qui peuplent nos forêts montrent déjà des signes de faiblesse face aux effets des changements climatiques. Il est donc urgent d’adapter nos pratiques forestières à ces enjeux, essentiel aussi pour la survie économique de cette filière. »

L’analyse du déroulement de cette première année pilote permettra de proposer un deuxième appel à projets dans le cadre du plan de relance.

Le lynx détecté dans la vallée de la Semois (Belgique) il y a plus d’un an serait un mâle issu de la lignée carpathicus, lignée utilisée dans les programmes de réintroduction suisses, français et allemands. Ces deux informations (sexe et provenance) ont pu être déterminées grâces à l’analyse de poils prélevés sur le territoire du félin. En effet, celui-ci se frotte les joues pour marquer son territoire. L’analyse génétique a permis de conforter l’hypothèse selon laquelle le lynx de la Semois est revenu naturellement à partir de l’Eiffel allemand. Sachant que les femelles dispersent sur des distances plus courtes que les mâles, reste à voir si une femelle finira par rencontrer le lynx wallon.

L’impact de la hausse des températures et des modifications de précipitation dues aux changements climatiques sur les interactions entre les plantes et leurs micro-organismes symbiotiques est encore mal connu. Dans le cadre de cette étude, les effets de la température et de l’humidité du sol sur la croissance, la colonisation mycorhizienne et la communauté fongique d’une plante vivace ont été analysés en chambre de croissance multifactorielle.

L’objectif était de déterminer si les plantes et les champignons mycorhiziens étaient plus performants en étant cultivés avec le biote local du sol. Il en est ressorti que la température et l’humidité du sol améliorent la croissance de la plante bien que la réponse à la température soit dépendante du deuxième facteur. En revanche, seule la température augmenterait la colonisation mycorhizienne. La biomasse végétale est plus faible lorsque les plantes sont cultivées avec leurs microorganismes humiques locaux, potentiellement en raison de rétroactions plante-sol négatives intraspécifiques.

Les résultats indiquent qu’au-delà d’une augmentation relativement uniforme de la croissance des plantes et de la colonisation mycorhizienne des arbres avec l’augmentation de la température, les réponses face au changement climatique des plantes et des champignons associés aux racines d’origines différentes varieront. Cela peut créer une variation spatiale et temporelle prononcée, mais difficile à prévoir, dans l’écologie et l’évolution des interactions plantes-microorganismes dans le cadre du changement climatique.

L’IRM a publié son dernier rapport climatique, rassemblant les résultats les plus récents des observations climatologiques et de la recherche climatique menée par l’Institut en 2020. Il en ressort que le réchauffement est déjà clairement visible en Belgique depuis le milieu du 20e siècle, avec une augmentation de la température moyenne annuelle d’environ 2°C au cours des 30 dernières années (par rapport à la période 1880-1909). En ce qui concerne les vagues de chaleur, une nette tendance à la hausse se manifeste également sur notre territoire depuis 1981.

Nous nous dirigeons ainsi vers un « nouveau climat » : une atmosphère plus chaude, contenant plus de vapeur d’eau avant saturation, impactant de ce fait les régimes de précipitations. Ainsi, des périodes de sécheresse plus longues alterneront avec des averses intenses.

Concernant les émissions de gaz à effet de serre (GES), le tableau n’est pas plus réjouissant. Les émissions mondiales actuelles suivent malheureusement l’évolution d’un scénario qui suppose une augmentation moyenne de la température allant jusqu’à 5°C. Au programme d’ici 2100 : hivers davantage pluvieux, augmentation du nombre de jours à fortes précipitations et augmentation du nombre, de la durée et de l’intensité des vagues de chaleur.

Le retour du loup sur notre territoire implique davantage qu’un intérêt biologique. L’espèce a aussi un impact sur nos vies quotidiennes plus important qu’on pourrait le croire au premier abord. Une récente étude menée aux États-Unis a quantifié l’influence du loup sur le nombre de collisions entre cervidés et véhicules : 24% d’accidents en moins dans les zones de présence du loup. Un nombre qui s’explique davantage par le changement de comportement des proies que par la diminution de leur nombre.

Le bénéfice économique de cette diminution d’accident est 63% plus conséquent que les pertes de bétail dues à la prédation du loup.

Les loups atténuent donc non seulement les risques d’accident avec du gibier, mais leur prédation est également nettement plus efficace que la chasse humaine.

Créée en 2016, la start-up Wijld propose une gamme de vêtements en bois provenant de forêts européennes certifiées durables. Les propriétés des t-shirts ne se limitent pas à leur côté durable mais aussi aux propriétés respirantes et antibactériennes qu’offre la fibre de bois.

Pour obtenir ce tissu, la cellulose est d’abord extraite des copeaux de bois. Elle est ensuite dissoute, filtrée et enfin pressée à travers des plaques tournantes. Les fibres ainsi obtenues sont ensuite combinées sous forme de câbles de fibres et enfin tissées.

De son nom complet « Points de Rencontre des Secours en Forêt » (PRSF), l’application mobile, mise au point par de nombreux partenaires du secteur forestier français, permet à tous les usagers de la forêt de trouver la zone de secours la plus proche de sa position en cas d’accident. Ces zones de secours ou points de rencontres sont des zones forestières localisées, plus faciles d’accès et carrossables pour un ou plusieurs véhicules, permettent aux services de secours d’arriver plus rapidement sur les lieux de l’accident.

Pour les professionnels du secteur, il est possible, depuis l’application, de prévoir les chantiers au préalable en renseignant les différents points de secours à proximité dans le carnet de chantier ou autres documents. Ils garantissent ainsi la sécurité de leurs employés tout en facilitant le travail des services de secours.

Le réseau de points de secours sera en constante augmentation et leur état sera réévalué pour en conserver les avantages.

NDLR : du côté belge, il est bon de rappeler que l’application 112 BE permet de contacter les services de secours (police, pompiers et ambulance) en étant automatiquement localisé.

Tous les 2 ans, l’Office économique wallon du bois dresse, en chiffres et en schémas, un nouvel état des lieux socio-économique de la filière bois en Wallonie.

En chiffres et en schémas, il éclaire organismes économiques, professeurs, étudiants, presse et finalement le grand public sur les réalités et l’intérêt que présente cette filière bois pour l’économie wallonne.

Pour les professionnels de la forêt et du bois, il permet de mieux se situer dans leur environnement, de faire tomber des cloisonnements internes et de rationaliser ainsi le fonctionnement de la filière, autant de buts poursuivis par l’Office économique wallon du bois.

Après plusieurs années de sécheresse, l’été 2021 pluvieux a redonné du souffle aux peuplements et aux sols. Néanmoins, des dégâts ont été causés par les pluies diluviennes de juillet et l’humidité excessive a aussi été bénéfique pour les pathogènes tels que les oïdiums et les rouilles.

L’Observatoire rappelle que la plantation de mélèzes, largement privilégiée ces dernières années vu les difficultés que rencontrent l’épicéa et le douglas, comprend aussi des risques à cause de Phytophthora ramorum. Il est conseillé d’être très attentif à la provenance des plants et de privilégier le mélange d’essences pour diminuer les risques et éviter une situation comparable à ce que connaît la Grande-Bretagne.

De son côté, le scolyte nous a laissé un peu de répit. Le volume moyen d’épicéas scolytés pour le DNF a diminué d’environ 30%. Le douglas continue par contre sa triste dégringolade, la rouille suisse et d’autres pathogènes ayant profité de la saison humide cette année.

La chenille processionnaire du chêne poursuit son extension et se densifie dans les zones déjà touchées. Pour rappel, malgré l’envol des papillons, les poils urticants dans les nids vides continuent de présenter un danger pour la santé humaine.

Enfin, pour le dépérissement du hêtre, l’Observatoire conseil d’éviter d’agir dans la précipitation malgré les nombreux cas signalés cet été. En effet, des perturbations répétées ne feraient qu’accélérer le phénomène et il est probable que les pluies de cette année donnent un bon coup de pouce aux peuplements fragilisés. Une analyse minutieuse en 2022 permettra de l’évaluer et de prendre des décisions avec plus de recul.