La récente News de l’Observatoire wallon de la santé des forêts (OWSF) fait le point sur l’actualité sanitaire des forêts wallonnes au moins d’avril :
OWSF, 28/05/19.
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La récente News de l’Observatoire wallon de la santé des forêts (OWSF) fait le point sur l’actualité sanitaire des forêts wallonnes au moins d’avril :
OWSF, 28/05/19.
Voici le premier baromètre trimestriel de l’activité au sein de la filière bois.
« Pour le 1er trimestre 2019, les éléments suivants seront notamment développés :
Office Économique Wallon du Bois.
Par ailleurs, les présentations qui se sont tenues lors des dernières rencontres filières bois, le 9 mai 2019 sont à présent en ligne sur le site de l’OEWB.
Chaque année, la Société Forestière de la Caisse des Dépôts et la Fédération Nationale des SAFER (en France) présentent leur indicateur du marché des forêts.
Le prix moyen des forêts non bâties a augmenté de 3,5 % en 2018 (4 250 euros par hectare, variant de 670 et 12 730 euros/ha). Il avait stagné en 2017 mais avait déjà pris 2 % en 2015 et 2016. Cette augmentation concerne quasiment toutes les régions françaises et pourrait s’expliquer par la hausse significative du prix du bois (+6,9 %).
Le nombre de transactions a également augmenté en 2018, avec 130 100 ha échangés. Le marché est porté par le dynamisme du segment des petites forêts (1 à 10 ha), recherchées dans un but de loisir ou pour un placement alternatif. Une modification des tarifs notariaux, survenue en 2016, pourrait aussi expliquer cette tendance.
L’investissement forestier procure un rendement régulier et stable dans le temps à envisager sur 10 à 15 ans environ. Il permet de diversifier son patrimoine en le déconnectant des marchés financiers et immobiliers. Malgré sa stabilité, le capital n’est pas garanti (tempête, incendie, maladies). Le rendement oscille en moyenne entre 1 et 3 % par an.
Plutôt que d’investir directement dans un domaine forestier, il est aussi possible d’acquérir des parts de groupement forestier. Le prix d’une part est de quelques milliers d’euros. L’avantage est qu’il ne demande pas d’expertise de gestion et que le risque est réparti sur différents types de forêts (géographie, essences).
MINGZI, 22/05/19.
On suppose généralement qu’une grande biodiversité au-dessus du sol va de pair avec une diversité élevée des espèces sous terre. Une conclusion un peu hâtive !
Une équipe internationale de chercheurs vient en effet de mettre en évidence que sur 27% de la surface terrestre, ce n’est pas du tout le cas. Les sols boréaux et de la toundra canadienne ou sibérienne sont riches en espèces, alors qu’au-dessus du sol, la biodiversité y est peu élevée.
Dans certaines forêts tempérées, c’est l’inverse : les sols sont peu diversifiés par rapport à la diversité végétale et animale en surface. Cette mise en lumière aidera à cibler les zones à préserver pour protéger la biodiversité mondiale.
Cameron E.K. et al. (2019). Global mismatches in aboveground and belowground biodiversity. Conservation Biology. DOI: 10.1111/cobi.13311
L’augmentation des populations d’ongulés sauvages (cerf, chevreuil, sanglier) et leur expansion est une problématique récurrente en gestion forestière. En effet, ces espèces impactent la survie, la croissance et la qualité de la régénération et peuvent ainsi compromettre le renouvellement de la forêt.
Un nouveau dispositif nommé EFFORT, pour EFFet des Ongulés sur le Renouvellement foresTier, a été mis en place sur trois territoires du Nord-Est de la France par l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, en collaboration avec l’Office National des Forêts. Son but est d’étudier les effets spécifiques des trois ongulés sur la régénération du chêne ainsi que les facteurs indépendants de leur présence qui bloquent le renouvellement.
Les premiers résultats obtenus grâce aux enclos sélectifs (laissant pénétrer une espèce), aux enclos hermétiques (ne laissant pénétrer aucune espèce) et aux exclos (zone non engrillagée) sont assez différents de ce qui était attendu, à savoir une mortalité forte dans les exclos et une survie importante dans les enclos hermétiques.
Ainsi, ils soulignent le rôle des ongulés dans la régulation des herbacées en compétition avec les semis, comme la ronce, ainsi que le rôle de protection de la régénération que joue celle-ci en répartissant la pression du gibier. Ils mettent également en avant que l’effet combiné des trois espèces sur la disparition des semis est beaucoup plus important que la somme de leurs effets spécifiques.
La poursuite du suivi de ce dispositif permettra d’approfondir ces résultats et de mener l’étude sur le long terme, en abordant différents stades de régénération.
Saïd S., Saba C., Laurent L., Barrère J., Reeb M., Tissaux J.-C., Warnant C., Lambert J., Cuiller B. Influence des populations d’ongulés sauvages sur la régénération forestière du chêne : le dispositif EFFORT. Faune sauvage n°322, 1er trimestre 2019.
On sait que certains changements dans l’occupation du sol sont responsables du déclin des populations d’oiseaux. Toutefois, les impacts des mesures de gestion visant à atténuer la perte de biodiversité sont moins mesurables dans les régions recouvertes constamment de forêts.
Dans cette étude, l’aspect économique, la gestion forestière (exploitation, surfaces de forêts mélangées) et les facteurs environnementaux ont ainsi été analysés en parallèle de l’abondance des oiseaux forestiers migrateurs et sédentaires.
– Les résultats indiquent que des saisons plus longues, des hivers plus doux et une gestion forestière favorisant la diversité des essences pendant les 45 dernières années sont liés positivement à l’abondance des oiseaux forestiers sédentaires européens. Ces facteurs expliquent 92 % de la variation de leur abondance en Europe.
– Les populations d’oiseaux migrant à longue distance ont en revanche décliné dans les récentes années.
– En Amérique du Nord aussi, l’augmentation de l’abondance des oiseaux forestiers non migrateurs est liée à la gestion mise en place en forêt.
Schulze E.D. et al. (2019). Positive association between forest management, environmental change, and forest bird abundance. Forest Ecosystems 6:3. DOI: 10.1186/s40663-019-0160-8.
Durant ce siècle, la population mondiale a entamé un important exode rural (mouvement de la campagne vers la ville). Aujourd’hui, la moitié de la population mondiale vit en zone urbaine alors qu’il y a 200 ans, seul 7 % des habitants de cette planète étaient urbains. D’ici 2050, deux tiers de la population mondiale devrait être urbaine. Il est donc capital de réfléchir aux conséquences de cette urbanisation majeure en termes de développement durable.
Si l’on compare le développement d’une ville et le développement d’un système biologique, on s’aperçoit que :
• Dans un système biologique : la quantité d’énergie disponible pour la croissance décroit progressivement à mesure que l’organisme grandit jusqu’à un point où la croissance stoppe.
• Dans une ville, au contraire, plus il y a de ressources disponibles pour la croissance sociale et économique, plus vite elle grandit car plus grande sont les économies d’échelles. Et c’est sans fin car on alloue toujours plus de ressources et d’énergie pour maintenir cette croissance.
Si la croissance d’un système biologique tend à se stabiliser, celle d’une ville croit exponentiellement.
S’il est vrai que la ville constitue le système le plus efficace pour créer du capital social et économique, cela n’est pas sans conséquence. Ainsi, en 30 ans, la population urbaine a doublé et le PIB a triplé : la croissance économique et l’urbanisation se catalysent mutuellement. Mais, les problèmes environnementaux liés à la surconsommation des énergies fossiles augmentent eux aussi, menaçant gravement le futur. Notre monde urbanisé est devenu trop gros pour notre planète.
Albert Einstein disait : « Nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes actuels avec le raisonnement qui les a créés ». Nous avons donc besoin d’un raisonnement nouveau pour développer un nouveau paradigme économique pour notre monde urbanisé. Un paradigme basé sur une relation synergique entre économie et biologie.
Il est aujourd’hui crucial de remplacer ces énergies fossiles par des substituts renouvelables. Par ailleurs, en Europe, l’utilisation et la construction de bâtiments représentent 35 % des émissions de carbone : 40 % lié à l’énergie utilisée et 50 % lié aux types de matériaux (acier et béton). Il est donc primordial d’adopter l’utilisation de matériaux renouvelables pour remplacer ces matériaux dont la fabrication engendre d’importantes émissions de carbone.
Le recours au bois pour la construction pourrait ainsi réduire significativement l’empreinte carbone de nos villes. L’utilisation du bois est en effet le moyen le plus efficace (rapport cout-efficacité) pour réduire la quantité de C0₂ dans l’atmosphère et le stocker durablement. De plus les aménagements paysagers en zone urbaine permettent de réduire efficacement la consommation d’énergie des bâtiments pour le chauffage ou la climatisation. Le bois, les arbres, les forêts sont ainsi appelés à être l’épine dorsale de nos futures villes intelligentes : les biocités.
Palahí M. (EFI) The key role of forests and forest-base solutions in creating sustainable cities: Biocities. Il giornale dell’architettura.com. 03/12/18.
« S’il existe bien un animal mythique pour le Festival de Namur, c’est bien le cerf.
PointCulture est allé interviewer 14 passionnés de l’animal, avec des profils très différents : naturaliste, chasseur, garde forestier, garde-chasse, scientifique, photographe, illustrateur, vidéaste animaliers… et a voulu mettre un accent particulier sur la dimension artistique avec deux belles rencontres : Jean-Claude Servais, le célèbre auteur de bande-dessinée, ainsi que Pierre Hainard, fils du célèbre artiste animalier Robert Hainard. »
PointCulture Environnement, 26/10/18.
« Une suite zen futuristique, un espace de réunion conceptuel ou encore un cabinet dentaire mobile, la firme Montalba Architects fondée par l’Helvetico-Américain David Montalba, fait preuve de créativité et d’ingéniosité en matière de conception architecturale et de design urbain. L’équipe a redoublé d’efforts afin d’optimiser le potentiel de plusieurs espaces restreints. »
« Les petites structures et les espaces compacts offrent une opportunité sans précédent afin de réaliser de manière exquise et rigoureuse l’interaction entre la forme et la substance et de relier l’architecture à l’art », indique Mr Montalba.
Claire-Marine, Fubiz.net.
Crédit photos : Delphine Burtin (et Mitch Tobias pour le projet «Studio Dental»).
Au cours des dernières décennies, beaucoup de forêts monospécifiques ont été converties en forêts mélangées en Europe. Les raisons principales de cette conversion sont liées à la recherche de productivité, y compris la production de bois, mais aussi de favoriser d’autres services écosystémiques, comme la conservation de la biodiversité et d’autres bienfaits rendus par la nature. Les résultats de plusieurs études menées aux Pays-Bas sur des forêts mélangées et des forêts monospécifiques ont été synthétisés et mis en relation. Les mécanismes permettant d’expliquer des différences de productivité ont été explorés, en relation avec la combinaison des espèces, l’âge du peuplement et la fertilité du sol.
La production supplémentaire liée au mélange d’espèces peut être expliquée par une meilleure utilisation des ressources.
En tout, 5 mélanges ont été étudiés ainsi que leur équivalent en monoculture sur base de dispositifs de suivi à long terme. Les données issues de ces dispositifs ont été utilisées pour comprendre les effets à l’échelle du peuplement entier, mais aussi de l’espèce et même de l’arbre.
Dans l’ensemble, cette étude suggère qu’il existe un gain potentiel de productivité significatif lié au mélange d’espèces. Ceci implique de développer des stratégies de gestion forestière pour convertir les forêts monospécifiques en forêts mélangées afin de profiter de la complémentarité des essences dans l’acquisition des ressources.
Lu H., Mohren G. M. J., Del Rio M., Schelhaas M.-J., Bouwman M., Sterck F. J. (2018). Species Mixing Effects on Forest Productivity: A Case Study at Stand-, Species- and Tree-Level in the Netherlands. Forests 9 (11). DOI : 10.3390/f9110713.
Le cycle de gestion des crises. (Christoph Hartebrodt)
Un article paru en mai dernier sur le « Resilience Blog » de l’EFI (European Forest Institute) relate les dernières initiatives concernant les risques (sanitaires, tempêtes, etc.) que la forêt endure aujourd’hui. L’auteur constate que la lecture de l’actualité est aujourd’hui une expérience éprouvante pour un jeune professionnel du secteur forestier, avec les vagues de chaleur et les sècheresses, l’augmentation constante des concentrations de CO₂ dans l’atomosphère, les invasions d’espèces exotiques et les épidémies massives d’insectes dans diverses régions d’Europe. D’un autre côté, il y a beaucoup d’espoir et de nouveautés : la sensibilisation aux changements climatiques augmente, les innovations en matière de produits du bois et les mesures de conservation de la biodiversité.
Parmi ces initiatives, le projet SURE, géré par l’EFI, vise à recueillir des exemples des meilleures mais aussi des pires pratiques à travers l’Europe en matière de gestion des risques. Partant sur le principe qu’à l’heure actuelle, la gestion forestière se concentre habituellement sur la réaction à la perturbation et sur le rétablissement direct qui en découle, les priorités du projet sont avant tout de comprendre les risques de catastrophe, d’investir dans la réduction des risques et d’améliorer la préparation aux risques. De sorte à favoriser les échanges à travers l’Europe, des ateliers et des échanges d’experts scientifiques et praticiens sont organisés.
Par exemple, le dernier atelier organisé avec une université tchèque début avril 2019 a notamment permis aux chercheurs tchèques de présenter la technique de mesure du stress des arbres par des chiens entraînés à sentir l’odeur des arbres infectés par les scolytes.
Nikinmaa L. New winds in dealing with forest disturbances. Resilience Blog, EFI, 08/05/19.
Si la balle sort difficilement de la tasse : c’est résilient. S’il est facile de faire sortir la balle de la tasse : il y a un manque de résilience.
Septembre 2018, Bonn : un groupe de scientifiques s’est penché sur la question de la mise en œuvre de la résilience dans la gestion forestière.
Première étape : la définition de la résilience. Est-ce la capacité à récupérer d’une catastrophe ? Ou la capacité d’endurer un stress tout en restant productif ? Ces deux définitions sont correctes et le débat reste ouvert sur la définition exacte. Le groupe de travail définit la résilience grâce à la métaphore de la balle et de la tasse (Seidl et al. 2016, Journal of Applied Ecology).
L’objectif, dans le cadre d’une gestion forestière, n’est pas de prévenir les perturbations – elles font d’ailleurs partie de la dynamique naturelle d’une forêt (tempête, ravageurs, etc.) –mais bien de faire en sorte de la forêt résiste bien aux perturbations, récupère vite et s’adapte aux nouveaux challenges à venir.
Différents indicateurs ont été présentés. La résistance par exemple, on regarde la modification de la variable par rapport au stade qui précède la perturbation. Les échelles ont également été mises en évidence : on ne recherche pas une même résilience sur 10 ans et sur 100 ans, sur 1 ha et sur 100 ha.
L’influence que l’on peut avoir sur les facteurs est également à prendre en compte : par exemple, on ne peut pas intervenir facilement sur la demande en grumes d’épicéa, mais on peut jouer sur le type de sylviculture de l’épicéa.
Le groupe de travail devrait fournir d’ici peu un cadre sur la manière dont la résilience pourrait être mise en pratique.
Nikinmaa L. « How can we measure forest resilience? Report from a workshop in Bonn ». European Forest Institute, Resilience Blog, 19/09/18.