Search
Generic filters
Formation
Revue Forêt.Nature
Forêt.Mail
Bibliotheque

Forêt.Mail

La ville : le bon, la brute et le truand de notre monde

Durant ce siècle, la population mondiale a entamé un important exode rural (mouvement de la campagne vers la ville). Aujourd’hui, la moitié de la population mondiale vit en zone urbaine alors qu’il y a 200 ans, seul 7 % des habitants de cette planète étaient urbains. D’ici 2050, deux tiers de la population mondiale devrait être urbaine. Il est donc capital de réfléchir aux conséquences de cette urbanisation majeure en termes de développement durable.
Si l’on compare le développement d’une ville et le développement d’un système biologique, on s’aperçoit que :
• Dans un système biologique : la quantité d’énergie disponible pour la croissance décroit progressivement à mesure que l’organisme grandit jusqu’à un point où la croissance stoppe.
• Dans une ville, au contraire, plus il y a de ressources disponibles pour la croissance sociale et économique, plus vite elle grandit car plus grande sont les économies d’échelles. Et c’est sans fin car on alloue toujours plus de ressources et d’énergie pour maintenir cette croissance.
Si la croissance d’un système biologique tend à se stabiliser, celle d’une ville croit exponentiellement.
S’il est vrai que la ville constitue le système le plus efficace pour créer du capital social et économique, cela n’est pas sans conséquence. Ainsi, en 30 ans, la population urbaine a doublé et le PIB a triplé : la croissance économique et l’urbanisation se catalysent mutuellement. Mais, les problèmes environnementaux liés à la surconsommation des énergies fossiles augmentent eux aussi, menaçant gravement le futur. Notre monde urbanisé est devenu trop gros pour notre planète.
Albert Einstein disait : « Nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes actuels avec le raisonnement qui les a créés ». Nous avons donc besoin d’un raisonnement nouveau pour développer un nouveau paradigme économique pour notre monde urbanisé. Un paradigme basé sur une relation synergique entre économie et biologie.
Il est aujourd’hui crucial de remplacer ces énergies fossiles par des substituts renouvelables. Par ailleurs, en Europe, l’utilisation et la construction de bâtiments représentent 35 % des émissions de carbone : 40 % lié à l’énergie utilisée et 50 % lié aux types de matériaux (acier et béton). Il est donc primordial d’adopter l’utilisation de matériaux renouvelables pour remplacer ces matériaux dont la fabrication engendre d’importantes émissions de carbone.
Le recours au bois pour la construction pourrait ainsi réduire significativement l’empreinte carbone de nos villes. L’utilisation du bois est en effet le moyen le plus efficace (rapport cout-efficacité) pour réduire la quantité de C0₂ dans l’atmosphère et le stocker durablement. De plus les aménagements paysagers en zone urbaine permettent de réduire efficacement la consommation d’énergie des bâtiments pour le chauffage ou la climatisation. Le bois, les arbres, les forêts sont ainsi appelés à être l’épine dorsale de nos futures villes intelligentes : les biocités.
Palahí M. (EFI) The key role of forests and forest-base solutions in creating sustainable cities: Biocities. Il giornale dell’architettura.com. 03/12/18.

Ne ratez aucun numéro du Forêt.Mail, abonnez-vous gratuitement