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La revue de presse mensuelle et gratuite sur la forêt et la nature

Une étude menée en Ardenne occidentale s’interroge : « la conversion de prairies intensives en plantations de sapins de Noël modifie-t-elle les communautés d’oiseaux ? ». Les réponses à cette question sont nuancées : cela dépend de la quantité de haies présentes aux alentours des plantations de sapins de Noël (PSN) et des pesticides qui y sont administrés.
Ainsi, si la densité en haies est faible, l’apparition d’une PSN augmente localement le nombre d’oiseaux et d’individus, alors qu’en présence d’au moins 70 m de haies par hectare, la PSN n’enrichit plus la communauté d’oiseaux. Le fait que les PSN puissent bénéficier à certaines populations vient du fait qu’elles augmentent l’hétérogénéité structurelle dans des zones agricoles où les haies ont fortement disparu.
La gestion des adventices dans les PSN est également importante pour assurer la pérennité des populations d’oiseaux. En effet, si elles sont systématiquement éliminées, les oiseaux seront contraints d’abandonner la plantation pour chercher leur nourriture ailleurs.
En conclusion, les PSN augmenteront favorablement l’hétérogénéité des paysages si :
L’étude se poursuit actuellement, afin d’étudier l’impact de ces plantations sur le succès reproducteur de certaines espèces.
Gailly R. (2017) Noël pour tous : la conversion de prairies intensives en plantations de sapins de Noël modifie-t-elle les communautés d’oiseaux ? Blog Aves, 14/12/17.

Des pièges photos ont immortalisé la présence d’un chacal doré, l’automne dernier en Haute-Savoie. Ces pièges photos sont mis en place par la fédération des chasseurs de Haute-Savoie pour l’observation du lynx et du loup. Les images capturées ont été soumises à un mammalogiste de l’Université de Genève et laissent peu de place au doute, il s’agit bien d’un chacal doré.
Le chacal doré est proche du loup sur le plan génétique, mais il se comporte plutôt comme un renard et se nourrit principalement de petits animaux. Historiquement présent en Afrique du Nord, en Asie et dans le Sud-Est de l’Europe, il migre vers l’Europe occidentale depuis les années ’80. Sa présence a déjà été authentifiée en Italie, en Allemagne, en Autriche et en Suisse.
Le chacal doré, un nouveau prédateur en France ? Magazine GOODPLANET Info, 17/12/17.

Un groupe de recherche interdisciplinaire de plusieurs institutions de recherche en France (Centrale Marseille, INRA, AgroParisTech, CNRS et Aix-Marseille Université) a mis au point un modèle original simulant l’évolution d’une forêt pendant plus de 200 000 ans. Ils ont ensuite utilisé ce modèle pour tester une hypothèse : « Et si les lois décrivant la forme des arbres avaient pu émerger en réponse à la compétition pour la lumière et aux dangers liés au vent ? »
Ainsi, le programme informatique, appelé MechaTree, simule un écosystème : les arbres qui poussent dans cette forêt virtuelle sont en compétition pour l’accès à la lumière, ajustent leur croissance en réponse au vent et sont soumis à des tempêtes qui peuvent casser leurs branches. L’action conjointe du vent et de la lumière peut ainsi expliquer comment la forme des arbres a émergé, au cours de l’évolution.
Les résultats de l’étude ont été publiés en octobre 2017 dans Nature Communications. Le modèle développé permet de préciser les rôles joués par la lumière et le vent. Il apparaît que la transparence du feuillage et la compétition pour la lumière sont les premiers déterminants de la forme de l’arbre. De son côté, la réponse au vent contrôle l’évolution du diamètre des branches.
Selon les chercheurs, d’autres facteurs ont pu jouer dans la sélection naturelle, comme le transport hydraulique de sève. Cependant, c’est avant tout le couple lumière-vent qui joue un rôle crucial dans la forme des arbres. Cette découverte change la donne en écologie forestière, mais elle change aussi nos représentations de ce qu’est un arbre et de ce qui a fait les arbres actuels.
Communiqué de presse INRA. Comment la lumière et le vent modèlent les arbres ? 18/10/17.

L’expérience de Jena (Land de Thuringe, Allemagne) étudie les effets de la diversité végétale sur les interactions trophiques et les cycles des éléments. Cet article établit les principaux résultats obtenus après 15 ans d’expérience. Une attention particulière a été portée aux effets qu’a une manipulation de la richesse spécifique en plantes.
D’une manière générale, la biodiversité est un moteur important du fonctionnement des écosystèmes, engendrant, dans certains cas, la stabilité. La richesse spécifique en végétaux est corrélée positivement avec la diversité des organismes d’un écosystème. De même, le stockage de carbone augmente fortement avec cette richesse.
Un résultat phare de cette étude est l’effet positif qu’a la richesse spécifique en plantes sur la biomasse. Les résultats de l’expérience de Jena ont également été envisagés dans le contexte des pratiques agricoles menées en prairies. On constate alors que l’effet d’une augmentation de la richesse spécifique en plantes sur la biomasse végétale est aussi important que celui d’une agriculture plus intensive utilisant des fertilisants et augmentant la fréquence des fauches. Ainsi, des prairies de haute valeur biologique sont multifonctionnelles et peuvent fournir des services écosystémiques intéressants pour l’agriculteur, notamment en termes de production.
Weisser W. W. et al. (2017). Biodiversity effects on ecosystem functioning in a 15-year grassland experiment: Patterns, mechanisms, and open questions. Basic and Applied Ecology 23.  DOI : 10.1016/j.baae.2017.06.002.

« La France n’a pas de pétrole, mais elle a des forêts. » Voilà comment commence ce long et fouillé article du Monde Diplomatique consacré à la filière bois française. Si au niveau mondial, on prévoit un quasi-doublement de la production d’ici 2050, le secteur forestier français continue aujourd’hui de représenter 12 % du déficit commercial de la France. Les nombreux rapports font toujours les mêmes constats : sous-exploitation de la forêt, offre de bois insuffisamment structurée, recul constant des débouchés, etc. Comment en est-on arrivé là ?
Si la Chine est aujourd’hui montrée du doigt par ses pratiques d’achat agressives, d’autres facteurs sont mis en avant comme les coûts trop bas du transport maritime et surtout la fragilité des scieries françaises qui n’ont pas su sécuriser leurs approvisionnements au fil des années, ce qui les a donc rendues trop vulnérables face à l’irruption de la Chine. D’autres pays ont su mieux réagir, comme l’Allemagne qui a généralisé les contrats d’approvisionnement entre l’administration forestière et les scieries ou, encore plus en amont, Ikea qui a acquis 33 000 ha de forêt en Roumanie.
Autres problèmes : le morcellement de la propriété forestière et celui de la filière. Si chacun partage les constats, les solutions sont aussi nombreuses que les professionnels ! La filière bois française est à ce titre un vrai village gaulois !
Les pistes de solution semblent toutefois passer par une reconnaissance accrue de la spécificité des bois français et de l’intérêt d’une transformation locale auprès de consommateurs de plus en plus sensibles aux arguments de proximité.
Pitron G. (2016) Braderie forestière au pays de Colbert. Le Monde Diplomatique, 10/16.

Envie de découvrir les arbres du Québec ? L’association du sud du Québec a mis en ligne un outil de reconnaissance des principales essences rencontrées. 17 feuillus et 12 résineux sont présentés : feuille, fruit, bois, utilisations, caractéristiques… De quoi préparer votre prochain voyage !

La start-up Woodo, vient de lancer un produit révolutionnaire à base de bois. Le procédé innovant rend le bois imputrescible, translucide et plus résistant au feu.
Récompensé par le prix EDF Pulse 2017, le produit est recyclable, les sous-produits ont déjà trouvé acheteur et il offre un nouveau débouché aux essences aujourd’hui peu valorisées comme le tremble et le charme.
De nombreux marchés sont d’ores et déjà envisagés : le monde du luxe (lunetterie, horlogerie, maroquinerie, packaging haut de gamme) et les secteurs automobile, nautique et aéronautique.
J-L. Goudet/Futura. Woodoo, un « bois augmenté » rendu translucide, 22/12/17.

Une vidéo (2’22’’) inspirée par le projet photographique d’Alexis Pichot. Tournée en forêt de Fontainebleau, elle retrace 3 nuits de tournage en immersion avec le photographe en pleine nature.
« […] Se laisser envelopper par l’ambiance nocturne, la présence sonore d’animaux, la végétation qui bruit à l’infini, la musique douce du vent faisant danser les branches. […] »

« L’artiste finnois Jaakko Kahilaniemi a hérité d’une forêt et s’interroge depuis 2015 sur la signification de posséder la nature. Dans son corpus expérimental « 100 Hectares of Understanding », il construit des explorations visuelles, comme des secrets, tout en renforçant sa relation avec la forêt qu’il reniait plus jeune. Chaque photographie est une réflexion minutieuse, un témoignage sculpté par l’héritier face à ce que la nature peut offrir à la civilisation. »
Libération, « 100 Hectares of Understanding », par Jaakko Kahilaniemi, 2017.

« Le parc naturel régional du Haut Jura vient d’organiser ses premiers sylvotrophées […], un concours pour récompenser la gestion multifonctionnelle des forêts. »
Deux gagnants pour cette première édition, sur le thème de la « futaie jurassienne d’altitude » : la sapinière jurassienne de la Crochère et la forêt communale de Châtel-de-Joux. Les gestionnaires, respectivement la société Travaux Gestion Valorisation Forestière (TGVF) et l’Office National des Forêts (ONF) ont chacun reçu une sculpture de bois et de verre réalisée par un artisan local pour honorer la qualité de leur travail.
Le jury, composé de six professionnels de la filière bois, du tourisme et de l’écologie souhaite par ce choix récompenser « l’équilibre entre les trois grandes fonctions de la forêt, la production, la dimension sociale et l’environnementale ».
F. D., C. C./ Forestopic. Deux forêts jardinées lauréates des premiers Sylvotrophées dans le Haut-Jura, 29/12/17.

La forêt de Bialowieza en Pologne est la plus ancienne forêt primaire d’Europe. Elle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO et est également reconnue en tant que réserve de biosphère. Il s’agit du dernier vestige de l’immense forêt qui a recouvert les plaines du Nord et du centre de l’Europe après la dernière période glaciaire.
Depuis un an, en réponse à des attaques d’insectes xylophages, cette forêt fait l’objet d’abattage d’arbres décidés par Varsovie et auxquels l’Union européenne s’oppose depuis le mois de mars 2017. En effet, selon l’UE, les coupes décidées par Varsovie à Bialowieza sont illégales.
En novembre dernier, la Cour de justice de l’UE a menacé la Pologne d’une astreinte « d’au moins 100 000 euros par jour » si elle ne cessait pas « immédiatement » l’abattage des arbres, « sauf cas exceptionnel et strictement nécessaire pour assurer la sécurité publique ». De nombreux scientifiques et organisations environnementales contestent également les arguments du gouvernement polonais et ont salué la décision de la Cour de justice.
Ce site classé est donc au cœur d’un bras-de-fer juridico-environnemental depuis plusieurs mois entre l’UE et le gouvernement polonais. L’historique de ce bras-de-fer est retracé dans une vidéo accessible en ligne.
Le Monde. Forêt de Bialowieza : la Pologne menacée de lourdes sanctions. 22/11/17.

En Allemagne, une vente de bois de prestige rassemble chaque année quelques grumes de très haute qualité. La vente se fait sur parc et servait cette année de vitrine à environ 600 m³, soit moins d’un millième du volume résineux vendu dans la région.
Les grumes d’épicéa, de douglas, de mélèze ou de sapin sont rigoureusement sélectionnées. Elles doivent être exemptes de nœuds, ne doivent pas comporter de bois de tension, de poches de résine et, si possible, avoir des cernes fins et réguliers.
En moyenne, toutes essences confondues, les grumes ont été vendues à un prix de 320 €/m³. Le record étant attribué à un épicéa vendu plus de 3 500 €, soit 1 150 €/m³ ! La pièce mesurait un peu plus de 9 m de long pour une circonférence d’un peu plus de 200 cm au milieu. Cette grume a d’ailleurs failli ne pas être présentée car elle comportait une légère fibre torse, faisant hésiter les forestiers à débourser les 15 €/m³ pour la transporter jusqu’à la place de dépôt.
Les douglas se sont vendus en moyenne 750 € la grume, soit 235 €/m³. Les épicéas ont trouvé acquéreur pour 830 € par grume en moyenne (425 €/m³). Les sapins ont été vendus en moyenne à 270 €/m³ et enfin, les mélèzes sont partis pour 265 €/m³.
Communication ONF Alsace, 11/12/17.