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La revue de presse mensuelle et gratuite sur la forêt et la nature

La Wallonie a mis sur pied un réseau d’observateurs dédié au loup. Coordonné par le DEMNA, plusieurs agents du DNF, du DEMNA et leurs partenaires (Forêt Wallonne, naturalistes et éleveurs) ont pu suivre une formation de 2 jours et demi afin de mieux prendre en compte les indices sérieux (et les fausses informations) concernant la présence du canidé dans notre région.
Le réseau loup a également pour objectif de préparer et encadrer au mieux le retour du loup, avec l’ensemble des protagonistes concernés.
Communiqué de presse du ministre Collin et du DEMNA (SPW), 18 mai 2017.

Le lézard des palissades, Sceloporus occidentales.
Alors que les tiques adultes ont la capacité de se hisser sur les feuilles, les stades juvéniles restent généralement au niveau de la litière. Ce qui explique qu’aux États-Unis, les études montrent que 90 % des proies des stades juvéniles de tiques sont des reptiles, bien au-delà des petits mammifères ou des oiseaux.
En Californie, un lézard assez commun, le Lézard des palissades (Sceloporus occidentalis), encore appelé « blue-belly lizard », montre une propriété intéressante : son sang comporte une protéine capable de lutter contre la bactérie responsable de la maladie de Lyme (Borrelia burgdorferi). Et il semble que ce ne soit pas la seule espèce de lézard à posséder cette propriété.
Ce qui est intéressant c’est que cette protéine est ingérée par les jeunes tiques en même temps que le sang du lézard qu’elles parasitent, ce qui leur permet de lutter elles aussi contre la bactérie et de ne pas la transmettre à l’hôte suivant une fois adulte. Les lézards locaux « nettoient » ainsi les jeunes tiques infectées, ce qui explique sans doute le faible taux d’infection des tiques adultes dans cette partie des États-Unis.
Pour Rappel, en Belgique, l’Institut scientifique de santé publique enregistre, grâce à la participation des citoyens, l’occurrence des morsures de tiques sur un site dédié.
Lindsey J. (2017). Watch out for ticks! Here’s how to avoid getting bitten. The Tribune, 13 mai 2017.

La première édition de la certification FSC adaptée pour les forêts de France métropolitaine vient de paraître. Un nouveau cahier des charges, entré en vigueur le 16 mai 2017, décline au niveau national la mise en œuvre des dix principes qui régissent ce « référentiel pour la gestion responsable des forêts ».
Des indicateurs chiffrés ont été instaurés, comme par exemple des seuils maximaux de coupes rases, la création de cloisonnements d’exploitation ou encore le nombre d’arbres         « habitats » par hectare.
Carroy C. (2017). La certification FSC s’adapte aux forêts françaises avec un nouveau référentiel. Forestopic, 1er juin 2017.

Dans sa carte blanche publiée dans la Revue Forestière Française et critiquant une étude menée dans le massif vosgien, le docteur Francis Roucher fait partager son expérience et ses connaissances de l’espèce cerf, espèce qu’il a vu évoluer dans des milieux variés, depuis la Nouvelle Zélande, jusqu’en Patagonie, en passant par l’Écosse, les Vosges, le Jura Suisse, et encore bien d’autres.
La place du cerf au sein de nos forêts est remise en question et, plus particulièrement, la place que l’Homme lui attribue.
Tout d’abord, le cerf n’est pas un animal de forêt, mais il y a été relégué suite aux activités humaines. Il s’y accoutume, mais n’a pas connu d’adaptations à ce milieu. Pour preuve, le régime alimentaire du cerf est en fait quasi identique à celui du mouton : 90 % de graminées tendres agrémentées de légumineuses, d’herbacées et de 10 % de petits ligneux comme la bruyère, la callune et la myrtille. Le cerf est inféodé aux milieux ouverts. Il a besoin de voir loin pour assurer sa sécurité et d’être vu, par nécessité sociale, notamment au moment du rut.
Le cerf est maintenant relégué dans un milieu fermé, dans lequel il doit rester aux aguets du moindre danger qui pourrait survenir. Il doit se fier à son ouïe et son odorat et déguerpit dès qu’une présence humaine se fait sentir. En Écosse, par exemple, en milieux ouverts, où il est également chassé, il peut voir le danger arriver. Si le cerf juge que la distance par rapport au danger est suffisante, il ne fuit pas et broute paisiblement.
La forêt n’étant pas le milieu de prédilection du cerf, elle en souffre et la densité de grands cervidés en forêt est régulièrement l’objet de conflits. Outre les débats sur l’équilibre délicat à trouver, les modes de chasse et la chasse telle qu’elle est majoritairement pratiquée doivent être remis en question. Les saisons de chasse ne font que s’allonger, les animaux sont constamment dérangés et finissent par prendre le moindre promeneur pour un chasseur.
L’efficacité des tirs en battue est bien trop aléatoire et ne permet pas une chasse efficace. Les séances d’affût ou d’approche individuelles demanderaient de trop nombreuses sorties pour réaliser les prélèvements nécessaires, tout en dérangeant trop fréquemment les animaux, les rendant de plus en plus méfiants. L’auteur préconise une chasse décrite voilà déjà plusieurs siècles, la traque-affût, dont l’efficacité (généralement 1 balle par animal abattu contre 8 à 10 balles par animal en battue classique) n’est plus à démontrer. Il appelle également à prendre des décisions fortes, sans demi-mesure pour sauvegarder le bien commun que sont nos forêts, le tout dans la recherche de l’harmonie entre les différents acteurs.
Roucher F. (2016). Le cerf a-t-il encore sa place dans nos forêts ? Revue Forestière Française LXVIII-4 : 365-374

Thomas Dambo est un artiste, un designer spécialisé dans la sculpture et la création d’objets d’art réalisés à partir des ordures et matériaux recyclés. Il donne notamment des conférences sur l’up-cycling (transformation des déchets en produits à plus haute valeur ajoutée) et organise des ateliers pour les écoles, les entreprises, etc. tout en apprenant aux gens à construire à partir « des poubelles ».
Le projet présenté ici a pour vocation d’amener l’art en dehors du musée, de mettre en avant des coins de nature souvent peu connus à l’ouest de Copenhague et dans le même temps de faire découvrir une expérience excitante et différente. Thomas Dambo vous invite à partir à la chasse des 6 géants oubliés de Copenhague telle une chasse au trésor.
Bonne chasse !

L’araignée Ozyptila westringi, trouvée dans la lande restaurée à Bruges. C’est la première fois que l’espèce a été observée en Belgique.
Un mille-pattes, une araignée et un coléoptère ont été observés pour la première fois en Belgique grâce à des biologistes et des bénévoles. Ces découvertes ont eu lieu dans des landes restaurées à proximité de Bruges. Alors qu’il ne restait que 38 ha de landes en 2002, contre 9 000 ha en Flandre occidentale à la fin du 18e siècle, celles-ci sont de nouveau en expansion. La bruyère cendrée, la bruyère des marais et la callune en tirent parti et permettent aux insectes et arthropodes typiques de ces milieux d’en profiter.
Les biologistes et bénévoles qui ont pris part au projet ont relevé une vingtaine de pièges toutes les deux semaines pendant 3 ans pour suivre les effets de la restauration en cours. Tous ces efforts ont été récompensés puisqu’ils ont offert aux participants de découvrir ces trois espèces jamais observées en Belgique dont : un mille-pattes (Geophilus easoni), une araignée (Ozyptila westringi) et un carabe (Bembidion latinum). D’autres espèces rares et menacées en Flandre ont également pu être observées.
Ces résultats sont très encourageants et incitent à poursuivre les efforts de restauration et d’entretien des landes.
Verbeke R. (2017). Trois nouvelles espèces dans une lande restaurée à Bruges. IRSNB, 4 mai 2017.

La réserve mondiale de semences de Svalbard.
La réserve mondiale de semences d’arbres et d’autres végétaux, située à Svalbard (Norvège) pâtit des températures inhabituellement douces de ces derniers mois. Ce phénomène a induit le dégel du permafrost, provoquant une inondation à l’entrée de la réserve creusée dans une montagne, à quelque 1000 km du pôle Nord. Pour le moment, aucun dommage n’a été observé sur la collection de semences. Néanmoins, des consolidations sont prévues afin d’écarter tout risque lors de futurs phénomènes identiques.
Carroy C. (2017). La banque mondiale de graines de Svalbard consolidée suite à la fonte du permafrost. Forestopic, 22 mai 2017.

Inauguration de la brochure Pro Silva avec le ministère irlandais en charge des forêts.
Le 4 mai dernier, Pro Silva Irlande a procédé au lancement d’une nouvelle publication lors du Salon National de la Foresterie et de la Bioénergie. Ce document est la traduction de la brochure réalisée par l’asbl Forêt Wallonne en 2014 à l’occasion de l’adoption de la circulaire Pro Silva du DNF. Cette brochure de vulgarisation illustre les mesures sylvicoles de la circulaire à l’aide d’exemples, schémas et photos.
Le ministre irlandais ayant les forêts dans ses missions a officiellement lancé le livre et le président de Pro Silva Irlande (Paddy Purser) a également fait un discours en remerciant le DNF, l’asbl Forêt Wallonne et Pro Silva Wallonie.
Cette brochure est disponible en français en téléchargement, dans la librairie en ligne de Forêt Wallonne.

Les écosystèmes forestiers sont connus pour leur capacité à retenir et redistribuer l’eau. Toutefois, les épisodes pluvieux intenses ou prolongés, peuvent parfois dépasser le seuil de rétention du système et ainsi accélérer l’écoulement. Le microrelief du sol est un attribut important des écosystèmes forestiers qui peut réduire cet effet d’écoulement.
Dans la plupart des forêts naturelles, la surface du sol est typiquement brisée de façon inégale entre micro- pics et fosses. Ils sont formés par les chablis historiques et récents. En comparaison, dans les forêts de production, les arbres chablis sont plutôt rares, ce qui conduit à une perte graduelle du microrelief.
Jusqu’à présent peu d’attention a été portée aux impacts de ce microrelief, ou à son absence, sur le bilan hydrique des forêts. Pourtant, dans le contexte des changements climatiques, la restauration de l’ondulation naturelle du sol dans les forêts gérées pourrait aider à accentuer la rétention en eau et mitiger l’écoulement, réduisant ainsi le risque de stress hydrique des arbres et renforçant la productivité et la résilience des forêts.
Valtera M., Schaetzl R.J. (2017). Pit-mound microrelief in forest soils: Review of implications for water retention and hydrologic modelling. Forest Ecology and Management 393: 40-51.

Les classes sociales des arbres selon Kraft : 1 super-dominant ; 2 dominant ; 3 co-dominant ; 4 dominé ; 5 complètement dominé.
Le hêtre est l’une des essences forestières les plus importantes économiquement en Europe centrale. Cependant, cette essence présente une forte sensibilité à la sécheresse et sa capacité à faire face aux épisodes secs est incertaine.
Une étude en Allemagne s’est penchée sur le sujet et a étudié plus précisément la tolérance du hêtre à la sécheresse de 2003 en fonction de plusieurs facteurs et en particulier l’intensité de l’éclaircie. La croissance de 126 arbres adultes a été mesurée en comparant plusieurs facteurs : la classe sociale des arbres (super-dominant, dominant et co-dominant), la station (sèche et humide) et l’intensité d’éclaircie (témoin, éclaircie forte et très forte).
Les résultats de l’étude montrent que les arbres co-dominants et dominants ont une croissance plus faible et se sont moins bien rétablis après la sécheresse, par rapport aux arbres super-dominants. Au niveau des stations, les arbres en station sèche présentent une croissance plus faible, mais une résilience plus grande face à la sècheresse par rapport aux arbres situés sur station humide, ce qui met en évidence un compromis entre la croissance et la tolérance à la sècheresse.
En ce qui concerne le traitement sylvicole, les résultats suggèrent clairement que la résistance et la résilience après la sécheresse de 2003 ont considérablement augmenté pour les arbres éclaircis. En conclusion, l’éclaircie peut atténuer partiellement les effets de la sécheresse sévère sur les hêtres et peut donc être appliquée comme mesure d’adaptation.
Diaconu D., Kahle H-P., Spiecker H. (2017). Thinning increases drought tolerance of European beech: a case study on two forested slopes on opposite sides of a valley. European Journal of Forest Research  136(2) : 319-328.

Le mouton de Soay, une race rustique écossaise.
Une nouvelle technique de lutte contre la propagation de la renouée du Japon est actuellement à l’essai au sein de la commune wallonne de Comines-Warneton.
Cette solution consiste à laisser des moutons de Soay pâturer les zones envahies par la renouée. Cette espèce ovine est friande des jeunes pousses de la plante invasive, s’en nourrissant jusqu’à l’affaiblir, voire la faire disparaître de la zone.
Ces animaux ont d’autres avantages : le travail qu’ils réalisent permet de libérer les ouvriers communaux pour d’autres tâches. De plus, ils ne coûtent rien et ne polluent pas.
Dupuis L. (2017). Comines-Warneton : des moutons pour lutter contre la renouée du Japon. La Libre Belgique, 12 mai 2017.