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La revue de presse mensuelle et gratuite sur la forêt et la nature

La revue Forêt de France propose un dossier spécial « mélèzes ». Après avoir dressé le portrait des trois mélèzes, plusieurs recherches sont évoquées.

En Hautes-Alpes, un programme d’assistance à la régénération naturelle a été mis en place. Il semble que les mélèzes se régénèrent difficilement et de nombreux peuplements arrivent à maturité. Des trouées et mises à nu de la terre par placeaux de décapage sont créées. Il a été observé qu’en absence de décapage, les mélèzes ne sont pas favorisés.

À Briançon, l’INRAE étudie la réponse du mélèze face aux changements climatiques via la dendroécologie, c’est-à-dire la mise en relation des caractéristiques des cernes annuels avec les variations environnementales. Il semble que la croissance du mélèze augmente en haute altitude et diminue en basse altitude.

Plusieurs articles décrivent ensuite les différents pathogènes des mélèzes :  Meria laricis, Phytophthora ramorum, fomes et armillaires.

Le dossier se termine par un article sur l’utilisation du bois et des produits secondaires. Le mélèze, qu’on appelle aussi « chêne de la montagne », a un bois imputrescible, résistant et durable. Son bois est très apprécié pour la construction, notamment extérieure. Il est par exemple utilisé pour la construction navale et a été choisi pour la construction des fondations de la ville de Venise. Il est également utilisé pour façonner des bardeaux (façade et toit). Il est par ailleurs apprécié pour son esthétique en menuiserie intérieure.

Pour ce qui est des produits secondaires, l’essence de térébenthine, l’huile essentielle extraite de la résine, est utilisée dans la fabrication industrielle de vernis et peinture et dans l’industrie pharmaceutique et cosmétique. Ces produits secondaires pourraient connaître un nouvel essor avec le développement de la chimie verte.

Les couches superposées d’un sol sont appelées « horizons ». Les horizons dits profonds remplissent des fonctions essentielles, en particulier pour le développement de la végétation :

1. Ancrage mécanique des arbres.
2. Aération suffisante pour permettre une activité biologique et le développement racinaire.
3. Stockage et circulation de l’eau. Une très faible quantité de racines fines présentes en profondeur peut assurer une prospection des réserves en eau primordiale en période de sécheresse.
4. Remontées du calcium et autres minéraux via les racines.
5. Filtrage et épuration des eaux.
6. Traficabilité. Si un sol est gorgé d’eau, il offre peu de résistance au passage des machines. Il perd de sa portance, des tassements profonds et des ornières apparaissent. La perte de porosité des horizons profonds est souvent irréversible. Elle n’est pas toujours spectaculaire et peut s’installer insidieusement.
7. Habitat des lombrics. Les lombrics jouent un rôle majeur, en rejetant à la surface du sol des matériaux organominéraux provenant des horizons inférieurs et en facilitant la circulation verticale de l’air et de l’eau.
8. Stockage de carbone. Les matières organiques racinaires représentent environ la moitié du stock de carbone en milieu forestier.

Le chêne est une essence reconnue pour son pivot puissant, lui permettant d’acquérir stabilité et ressources. Pourtant, est-ce que tous les modes de régénération se valent sur la qualité ou la présence de cet organe racinaire ? Face aux épisodes de sécheresse, tous les jeunes chênes sont-ils armés de la même manière pour garantir leur survie ? Une étude polonaise à tâcher d’identifier les différences de croissance, morphologie et résistance au manque d’eau entre des pieds issus de semis (glands), des plants élevés en pépinière et des tiges issues de rejets de souches (taillis).

Les plants de pépinière et les rejets de souches ont montré un pivot généralement peu développé, entraînant des stress plus marqués lors des sécheresses par un moindre accès à l’eau stockée en profondeur. Les observations ont montré qu’un pivot bien développé descendait profondément dans le sol (plus de 1,5 m) avant de s’affiner pour continuer à descendre ou pousser horizontalement. Au contraire, dans les deux autres cas, le pivot était remplacé par des repousses latérales moins profondes.

La croissance de l’année est en majorité influencée par la croissance de l’année précédente chez les tiges issues de chênes semés tandis que dans les deux autres cas elle est influencée par les conditions de l’année.

Chaque trimestre, l’Office Économique Wallon du Bois rédige son baromètre économique de la filière bois. Ce dernier trimestre de l’année 2022 est fortement impacté par la crise énergétique.

En pleine période d’incertitude, avec des marchés très fluctuants, on assiste à une complexification de l’approvisionnement ou de la vente à court et moyen terme. S’ajoute à cela la crise énergétique qui tire vers le haut le secteur du bois énergie, alors qu’il tendait plutôt à la baisse.

Pour les bois feuillus, le hêtre voit une augmentation de son prix sur pied de prêt de 20 %, en partie due à l’exportation mais aussi à la hausse de la demande en bois de chauffage. Le bois de qualité inférieure, feuillus ou résineux, est également boosté par la demande galopante de pellets, en hausse de 30 à 50 %, ou de plaquettes. C’est sans doute ce dernier élément qui soutient le prix des bois de petite circonférence.

Le bois de chauffage s’affole et le prix des stères peut atteindre des prix faramineux en zone urbaine, suscitant l’inquiétude. Il reste à espérer que la légère baisse des prix du gaz et du pétrole permettra de retrouver un équilibre dans les prochains mois.

Pour finir, le secteur de la construction, et avec lui celui du parquet, connaît actuellement une baisse dû à l’inflation générale, la remontée des taux d’intérêts et les préoccupations énergétiques des consommateurs. La baisse de la demande en sciages résineux est de près de 30 %.  De nombreux projets de construction se sont vus reportés dans un contexte de marché très incertain.

Près de la moitié de la production primaire des arbres entre dans le sol par les racines mais nous comprenons encore mal comment ces entrées affectent la formation et la stabilisation de la matière organique du sol.

Les apports souterrains de carbone des plantes au sol sont constitués du renouvellement des racines, du renouvellement des champignons associés aux racines (les mycorhizes) et de leurs exsudats. Dans les forêts tempérées, les arbres sont généralement associés à des mycorhizes à arbuscules (AM) ou à des ectomycorhizes (ECM), qui diffèrent morphologiquement mais aussi dans leurs modes de fonctionnement.

La plupart des estimations de l’apport de carbone souterrain prennent en compte la litière, parfois la production racinaire mais sous-estiment les apports provenant des mycorhizes et des exsudats racinaires, très difficiles à quantifier. De plus, il existe probablement des variations considérables dans l’allocation du carbone souterrain selon la morphologie et l’architecture des racines et la composition des communautés mycorhiziennes associées en symbioses à ces dernières.

Afin de mieux comprendre ces phénomènes, des chercheurs ont comparé pendant deux saisons de croissance complètes l’accumulation de carbone du sol dérivée des racines et de leur croissance dans des peuplements composés d’un gradient d’arbres à mycorhizes AM ou ECM dans l’Est des États-Unis. Les mesures prenaient en compte tous les apports des racines et champignons ainsi que leurs exsudats. Les chercheurs ont ainsi constaté que les parcelles dominées par les mycorhizes AM montrent un plus grand apport de carbone dérivé des racines alors que la croissance des racines et la production mycorhizienne sont supérieures dans les parcelles dominées par les mycorhizes ECM.

Les résultats mettent aussi en évidence l’ampleur des apports de carbone au départ des racines qui dépassent les apports de carbone provenant de la litière ! Les apports fongiques au carbone du sol dépasseraient à eux seuls ceux de la litière et des racines cumulées.

Ces résultats suggèrent que de meilleures estimations des contributions des racines et des champignons aux stocks stables de la matière organique du sol sont nécessaires pour mieux comprendre comment les changements de végétation peuvent affecter le cycle du carbone dans l’écosystème, aujourd’hui et demain.

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Un rapport édité en août 2022 par l’Agence fédérale allemande de l’environnement analyse la manière dont les instruments d’incitation financière peuvent être conçus pour la forêt afin de contribuer au mieux à la mise en œuvre des objectifs de l’Allemagne en termes de protection du climat. Dans ce document de 159 pages est ainsi présenté un système d’incitation financière pour des prestations supplémentaires de protection du climat et de la biodiversité en forêt.

Le rapport analyse d’abord les outils existants et les études déjà menées dans ce domaine. Ensuite, une étude de faisabilité du système d’incitants financiers du Ministère fédéral de l’environnement est présentée.

Enfin, la dernière partie du rapport présente un modèle en deux piliers pour des incitations financières supplémentaires pour les services liés à la biodiversité et aux puits de carbone. En termes de biodiversité, sont notamment abordés la protection des sols, la rétention d’arbres-habitats, le développement de lisières naturelles, le maintien d’une haute richesse en bois mort, etc. Ainsi, le premier pilier inclut la promotion d’une sylviculture dite écologique et le second la création d’un commerce de certificats basé sur l’économie de marché. Dans ce cadre, la rémunération de la puissance des puits de carbone par des certificats négociables est analysée.

Dernières actualités sanitaires de l’année 2022 pour l’Observatoire de la Santé des Forêts qui note :
• La sécheresse exceptionnelle de l’été, impactant de nombreuses essences (dessèchement et chute prématurée des feuilles dès le mois d’août). Les effets sur les peuplements se feront ressentir sur le moyen et le long terme, malgré les pluies abondantes de septembre.
• La hausse des cas de mortalité dans les jeunes plantations dues aux larves de hanneton commun dans les cantonnements de Florenville, Virton et Arlon. Les symptômes sont similaires à la sécheresse (plants de toutes essences touchés) mais tout le système racinaire est consommé. Les jeunes arbres adultes accusent un retard de croissance et un léger dessèchement mais ne meurent plus à ce stade.
• Le suivi des scolytes ne montre pas une situation alarmante, comme le laissait craindre le climat de l’été.
• L’apparition de carpophores de collybie à pied en fuseau (Collybia fusipes). Ce champignon très discret s’attaque aux grosses racines des chênes (surtout pédonculé et d’Amérique) et participe à leur dépérissement. Les dernières observations importantes datent de 2016, sans doute en lien avec la sécheresse de 2013.

 

Le bilan détaillé de l’année 2022 sera disponible dans « La Lettre de l’OWSF » en mars 2023.

Les services écosystémiques soutiennent directement ou indirectement les êtres humains, car ils sont nécessaires au fonctionnement des sociétés, grâce à leurs fonctions et avantages (régulation, approvisionnement, soutien et culture). Cependant, pour les services écosystémiques qui restent en dehors des marchés économiques, aucune incitation fiscale n’est mise en place pour leur conservation.

En ce qui concerne précisément le cycle de l’eau et les milieux humides, des programmes de gestion des eaux de pluie, de recyclage des nutriments et de filtration de l’eau existent. Les zones humides avec présence du castor fournissent tous ces services, mais jusqu’à présent, aucun système de paiement pour les services n’a été mis en œuvre dans ces zones.

Une étude menée par des chercheurs finlandais s’est chargée d’identifier les services écosystémiques produits par le castor et de quantifier leur valeur théorique. Les résultats de l’étude montrent que les services produits par l’activité du castor sont très diversifiés : purification de l’eau, atténuation des événements extrêmes, habitat et biodiversité, cycle des nutriments, séquestration des gaz à effet de serre, chasse et pêche récréatives, approvisionnement en eau et loisirs sans consommation. Concernant la valeur monétaire attribuée à chaque service, il résulte que la fourniture d’habitats et de biodiversité, la séquestration des gaz à effet de serre et les loisirs sans consommation ont les valeurs les plus élevées.

Ces résultats peuvent servir pour élargir les perspectives de prise de décision et de gestion en offrant des estimations de valeur aux gestionnaires et aux aménagistes pour évaluer les avantages locaux spécifiques à un site.

Les forêts d’Europe font face à de sérieux défis au regard des changements climatiques.
Les forêts méditerranéennes, déjà soumises à des conditions extrêmes, ne vont pas non plus être épargnées. C’est en réponse à ces problèmes que le projet Life “MixForChange” a vu le jour afin de diffuser des pratiques de gestion pour pérenniser les forêts.

Les points clés de la gestion développée par ce projet sont :
–          Maintenir et promouvoir la diversité des espèces, des âges et des structures
–          Maintenir une vitalité et stabilité individuelle et collective
–          Favoriser les régénérations naturelles
–          Maintenir l’intégrité structurelle et la protection des sols
–          Minimiser la vulnérabilité aux incendies

De plus amples informations sur les actions menées durant le projet et les documents produits sont disponibles sur le site de MixForChange.