En Finlande, dans un contexte de politique forestière souvent conflictuel, une thèse s’est intéressée aux valeurs que les citoyens, les politiques et les professionnels accordent à la forêt, ainsi qu’à la façon dont les décisions sont prises et à leur légitimité.
L’examen des valeurs forestières a révélé une différence claire entre les trois groupes : les citoyens ont mis davantage l’accent sur la valeur de conservation de la biodiversité que sur la valeur économique, tandis que pour les députés, ces valeurs étaient presque d’importance égale. Enfin, pour les professionnels de la forêt, c’est la valeur économique qui primait.
En Finlande, la politique est perçue comme plutôt légitime, mais le citoyen est plus critique vis-à-vis de l’équité de traitement des différents points de vue et désapprouve généralement la mise à blanc, qui est pourtant la pratique forestière la plus courante.
Dans les faits, les préférences des citoyens en matière de conservation de la nature et de loisirs semblent être mises de côté dans les processus décisionnels, où les aspects économiques sont privilégiés. Les citoyens accordent une attention particulière à l’équité du traitement et considèrent que tous les points de vue ne sont pas traités de manière égale.
L’étude montre qu’une prise en compte plus équitable des points de vue de divers groupes contribuerait à renforcer la confiance dans le secteur. S’assurer que les procédures sont intrinsèquement équitables et que les différents points de vue sont reconnus conduit probablement à des processus politiques plus efficaces, ce qui, en fin de compte, renforce également le soutien du système politique.
La chercheuse conclut qu’une politique forestière plus légitime peut être réalisée :
1. En accordant plus d’attention à la justice des procédures de prise de décision, en particulier en ce qui concerne l’égalité de traitement de toutes les parties prenantes et la prise en compte des points de vue des citoyens.
2. En tenant compte des points de vue des citoyens de manière explicite dans l’élaboration des politiques.
3. En élargissant la perspective des avantages des forêts, tels que la santé et les loisirs, en ouvrant réellement les possibilités de nouvelles idées et en accueillant les représentants de toutes les parties prenantes possibles des forêts dans l’élaboration des politiques.