Dans la forêt domaniale de Kybourg, en Suisse, un vénérable arbre-monument de 140 ans réjouit son propriétaire, le canton de Zurich, et nous montre comment l’utilisation des gros bois de qualité permet de séquestrer du CO2 pendant de très longues années.
Grâce à la photosynthèse, durant toute sa vie, l’arbre capte du CO2 qu’il fixe dans son bois et ses racines. La forêt constitue un important réservoir pour le carbone, principal responsable de l’effet de serre. Quand l’arbre meurt, il se décompose progressivement et renvoie dans l’atmosphère le carbone stocké. Lorsque le bois est utilisé pour un usage long, par exemple en construction, ce processus peut être retardé de quelques dizaines d’années, voire quelques siècles. Le CO2 reste en effet fixé dans le bois pendant toute la durée de vie d’un ouvrage ou d’une pièce usinée.
Dans la forêt domaniale zurichoise, plus de 50 % du bois récolté fait l’objet d’une valorisation qualitative. Produire et transformer des gros bois de qualité soulage le climat de multiples façons. La matière première bois sera successivement employée et recyclée comme matériau, ensuite comme source d’électricité ou de chaleur. On parle d’utilisation en cascade. Le bois peut également remplacer des matériaux très énergivores comme le béton et les métaux. Le solde de la production est utilisé comme bois énergie dans des réseaux régionaux de chauffage à distance. Lors de la combustion, le CO2 est libéré dans l’atmosphère mais l’usage du bois énergie remplace celui des énergies fossiles.
Dans le peuplement, la séquestration du carbone est maximale lorsque l’accroissement est au plus haut sur l’ensemble de la surface, ce qui s’obtient avec un bon mélange à la fois d’essences et d’arbres d’âges variés, afin que les couronnes et les racines puissent occuper différents espaces et utiliser de multiples façons l’offre en lumière, en eau et en éléments nutritifs.