En Finlande, des chercheurs ont mesuré l’impact de cinq stratégies de gestion sylvicole, menées dans un objectif de rentabilité économique, sur les services écosystémiques rendus à la société (production de bois, stockage de carbone, bilan carbone et biodiversité). Ces stratégies ont été comparées au moyen de simulations d’évolution du peuplement sur une durée de 100 ans dans une zone de 43 000 hectares de forêt boréale. Les cinq stratégies sylvicoles étaient : la futaie régulière avec éclaircie par le bas, la futaie régulière avec éclaircie par le haut, la sylviculture à couvert continu, une combinaison entre la futaie régulière et la sylviculture à couvert continu et une sylviculture appelée d’âges multiples.
Du point de vue de la rentabilité économique, la méthode régulière avec éclaircies par le bas était de loin la moins rentable alors que les quatre autres se sont montrées assez équivalentes. La méthode régulière avec éclaircies par le bas était également la moins intéressante du point de vue du stockage de carbone (écosystème et produits bois), du bilan carbone et des indicateurs de biodiversité. La sylviculture à couvert continu et la sylviculture d’âges multiples étaient quant à elles les plus efficaces en matière de stockage du carbone (+24 % pour la sylviculture à couvert continu) et de biodiversité. À la fin de la période de 100 ans, les deux stratégies régulières montraient des stocks de carbone plus bas qu’ils ne l’étaient initialement. L’étude montre que, même quand l’objectif principal est la maximisation du revenu, il est possible d’améliorer la valeur des services écosystémiques rendus en optant pour des modes de gestion réduisant les surfaces de mises à blanc. L’étude a également montré la nécessité de travailler sur le long terme lorsque l’on s’intéresse au carbone.