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La revue de presse mensuelle et gratuite sur la forêt et la nature

La construction de nouvelles infrastructures s’accompagne souvent de mesures de compensation pour la biodiversité, dont le principe est de générer des gains de biodiversité compensant entièrement les dommages causés par un nouveau développement ; le but étant de n’avoir aucune perte nette de biodiversité suite à ce développement. Ces mesures, importantes au niveau mondial, sont-elles vraiment efficaces ?
En 2018, des chercheurs de l’Université du Kent ont réalisé une étude globale des mesures de compensation mises en place à travers le monde. Celles-ci couvrent une surface totale d’environ 150 000 km². La plupart sont légalement exigées par certains pays et la majorité compensent les impacts en régions forestières. Il ressort de cette étude qu’un tiers des compensations ont effectivement atteint leur objectif visant à ne perdre aucune biodiversité.
Toutefois, ces résultats concluants pour les milieux humides ne le sont pas pour les milieux forestiers. Pourtant, ceux-ci regroupent à eux seuls les deux tiers des compensations mondiales. Dans ces habitats complexes, un monitoring précis des mesures de compensation est donc nécessaire ; sans quoi, on se trouve dans l’impossibilité de prouver qu’elles sont suffisantes pour éviter une perte de biodiversité suite à un défrichage, par exemple.
Les impacts humains sur la biodiversité n’iront pas en s’amenuisant dans le futur ; les limites des mesures de compensation doivent donc être prises en compte, car elles ne pourront pas contrebalancer la totalité des dommages causés par l’homme sur la nature.
Zu Ermgassen S. & Bull J. W. Can we really restore or protect natural habitats to ‘offset’ those we destroy? The conversation, 05/08/19.

Les forêts connaissent actuellement de nombreux stress. Chênes, épicéa, douglas, mélèzes, toutes les essences font face à des problèmes importants. L’étude des cernes permet de retracer les événements qui ont marqué les arbres et qui les ont amenés petit à petit jusqu’à leur mort. Grâce à l’observation des cernes il est possible de distinguer la quantité de bois que l’arbre produit au printemps de celle produite en été. Pour aller plus loin, il est également possible de compter le nombre de vaisseaux conducteurs présents dans le bois de printemps, établir la proportion qu’ils occupent et déterminer la possibilité qu’a l’arbre d’acheminer l’eau des racines jusqu’au houppier.
Une fois qu’une période de stress est détectée, il s’agit d’en connaître la cause. Ce travail est conséquent car il impose de collecter et d’analyser un maximum de données en lien avec l’environnement de l’arbre. Les données météos sont précieuses et permettent de mettre en avant d’éventuels manques d’eau, des périodes de gelées ou encore de forts vents. En revanche, les attaques d’insectes ou la présence de maladie sont difficiles à retracer puisqu’elles sont peu documentées.
Dans le cas des chênes, les chercheurs de l’UCLouvain ont montré qu’à partir des années ’80 déjà, ils ont donné des signes de faiblesse. Probablement, suite à la sécheresse de 1976 qui a été suivie par plusieurs sécheresses et des hivers rigoureux.
Tous les stress suivants cet épisode ont contribué au dépérissement des arbres affaiblis et les ont empêchés de profiter d’une période de répit suffisamment longue, menant à leur mort en 2014. Dans le contexte actuel (pathogènes, changements climatiques, pollutions, etc.) il est plus que jamais nécessaire de veiller à favoriser des arbres en station et de préférence plusieurs essences.
Daily Science. Les bois ont la mémoire du stress, 09/07/19.

Des chercheurs de l’Université de Wageningen (Pays-Bas) ont récemment étudié les impacts de la certification FSC sur l’environnement. Il en ressort que, par rapport à des concessions forestières non certifiées, FSC a des impacts positifs importants, en particulier sur l’abondance des espèces animales.
Plusieurs facteurs favorisent le maintien d’espèces : une exploitation moins impactante sur le milieu et une réglementation stricte de la chasse, notamment. Bien que moins significatifs, les impacts du FSC sur la flore et les services écosystémiques ont également été considérés comme positifs suite à cette analyse qui concernait une trentaine de publications en forêts boréales, tempérées et tropicales.
FSC France. La recherche universitaire confirme les impacts positifs de FSC® sur l’environnement. Actualités FSC France. 31/01/19.

« Plantez des arbres ! », cette solution est régulièrement suggérée pour lutter contre le changement climatique. Un récent rapport stipule d’ailleurs qu’en replantant un milliard d’hectares, 205 gigatonnes de carbone pourraient être stockées, soit l’équivalent des deux tiers de tout le carbone émis dans l’atmosphère depuis la Révolution industrielle.
D’après ce rapport, une grande partie de ces arbres pourraient être plantés dans les savanes tropicales. Or, ces écosystèmes, riches en biodiversité, emmagasinent jusqu’à 30% du carbone mondial dans leurs sols. De plus, ils hébergent une population qui assure sa survie via l’élevage et la culture de millet et de sorgo, notamment, graminées mondialement consommées aujourd’hui.
Il est donc nécessaire de mieux connaitre ces écosystèmes et leur valeur, et de planter les bonnes essences aux bons endroits. On risque, sinon, de voir disparaître les savanes telles qu’on les connaît actuellement.
Parr K. & Lehmann C. When tree planting actually damages ecosystem. The conversation. 26/07/19.

Dans un article paru fin juillet dans le journal « La Croix », le problème de la sécheresse de 2019 est abordé, et en particulier l’impact de celle-ci sur la santé de la forêt française.
De nombreux forestiers et scientifiques travaillent pour trouver des solutions face à ce problème qui pourrait se répéter à l’avenir. Dans les Vosges, les sapins souffrent et 10% d’entre eux sont en train de dépérir. En effet, déjà affaiblis par la sécheresse de 2018, ces résineux n’ont pas supporté une nouvelle période de manque d’eau. De même, les épicéas fragilisés par le déficit pluviométrique sont attaqués par des scolytes. La mortalité des hêtres et des chênes sessiles est aussi en augmentation, ce qui est très préoccupant.
D’après les spécialistes, même si les arbres possèdent des mécanismes de régulation qui leur permettent de résister, cette capacité d’adaptation n’est pas infinie. Le problème réside surtout dans la récurrence des épisodes de sécheresse.
Des expériences de migration assistée sont menées par le département recherche, développement et innovation de l’ONF, notamment dans le Jura. Elles consistent à déplacer vers le nord du pays des variétés ou des essences venues du sud, déjà adaptées à des conditions sèches et ayant un intérêt économique équivalent, et de provoquer des hybridations quand il s’agit de la même espèce.
Charrier P. Les arbres, eux aussi, meurent de soif. La Croix, 26/07/19.

« Une des composantes principales des changements climatiques en cours est l’augmentation de température qui est un facteur clé de l’activité, du développement et de la répartition des insectes. Pour un certain nombre d’espèces de bioagresseurs forestiers, des modifications notables sont déjà observées : augmentation du nombre de générations des scolytes, extension de l’aire de répartition de la processionnaire du pin ou du bupreste des branches du chêne… Les changements climatiques impactent cependant tant les espèces d’insectes phytophages que leurs ennemis naturels et leurs essences hôtes. De plus, les grandes capacités adaptatives des insectes laissent présager des ajustements rapides à des changements environnementaux. Un bilan global, difficile à établir pour l’instant, doit donc être réalisé à l’échelle de l’écosystème forestier qui tienne compte de toutes les interrelations entre les différents compartiments qui le composent. »
Nageleisen L. M., (2018) Effets du changement climatique sur les insectes forestiers. Résumé issu de la Revue forestière française n°6-2018, p. 639.

La consommation de bois pour la construction connaît une croissance continue depuis plusieurs années. Parmi les essences couramment utilisées pour cet usage, le sapin n’occupe qu’une petite place. Pourtant, en France la ressource s’élève à 180 millions de m³ et les principales essences résineuses souffrent actuellement. En effet, l’épicéa fait face à une pullulation de scolytes et le pin maritime a connu plusieurs tempêtes.
Malgré la ressource importante, le sapin reste une essence difficile à transformer et à valoriser. Afin d’identifier les opportunités et les challenges à relever pour favoriser l’usage du sapin, une quarantaine de professionnels issus du secteur se sont rencontrés. Malgré une ressource abondante, un bois facile à scier et de qualité reconnue pour la charpente mais offrant aussi des possibilités variées en aménagement intérieurs et menuiserie, le sapin n’attire pas le client final qui reste encore tourné vers les essences classiques.
Le point crucial lorsqu’il s’agit du sapin reste son séchage délicat. En effet, le marché actuel a besoin de produits normés, aux dimensions et qualités fiables. Au-delà de ce point technique à solutionner, le sapin peut entrevoir les mêmes débouchés potentiels que l’épicéa.
L’innovation fera partie de l’équation pour réserver au sapin une place de choix sur le marché. Des outils de sciage modernes, permettant de s’adapter à l’hétérogénéité de cette essence permettront d’atteindre plus de productivité et de flexibilité. De nouveaux débouchés, par exemple en déroulage, auquel le sapin se prête bien, permettraient de soulager d’autres essences sous pression comme le peuplier. La durabilité de cette essence pour des usages extérieurs ou encore de nouveaux modes d’assemblage constituent des voies de recherches intéressantes afin d’ouvrir de nouvelles perspectives de débouchés.
Fibois. Etude de marché des produits en sapin pectiné, au-delà du paradoxe , 04/19.

Une étude de deux écosystèmes forestiers espagnols a permis de mettre en évidence le bénéfice, en termes de précision, de l’utilisation des données LIDAR pour constituer les cartes de bassins versants – écosystèmes clés en termes d’interactions entre la flore, la faune et l’eau.
La télédétection par LIDAR utilise un appareil qui émet un faisceau laser et en reçoit l’écho, comme un radar, permettant de mesurer les distances verticales à utiliser dans la cartographie 3D d’un environnement.
Cette « nouvelle » possibilité a d’importantes implications concernant la gestion des écosystèmes, la lutte contre les inondations et la gestion forestière ou agricole, disciplines pour lesquelles la précision dans la caractérisation d’un environnement est très importante.
Paru dans Science for Environment Policy, 14/08/19.
Fragoso-Campón, L., Quiros, E., Mora, J., Gutierrez Gallego, J. A., and Duran-Barroso, P. (2019) Overstory- understory land cover mapping at the watershed scale: accuracy enhancement by multitemporal remote sensing analysis and LiDAR. Environmental Science and Pollution Research. DOI : 10.1007/s1 1356-019-04520-8

L’ASBL Natagora vous propose « Les rencontres » pour découvrir les liens qui unissent nature et agriculture à travers une série de portraits croisés.
« Épisode 4 : Luc et Jean-Paul font foisonner les haies vives
Luc élève des vaches limousines au milieu d’un labyrinthe de haies vives qui forment un superbe maillage dans le Condroz namurois. Jean-Paul, ornithologue confirmé, le connaît de longue date et vient voir l’évolution des populations d’oiseaux qui se réfugient sur son exploitation. »
Natagora. Épisode 4 : Luc et Jean-Paul font foisonner les haies vives,17/07/19.

« Le concours de dessins sur l’environnement, organisé chaque année, a porté en 2019 sur la biodiversité. Les œuvres primées ont été dévoilées le 14 juin dernier. Le Forum Biodiversité de l’Académie suisse des sciences naturelles a siégé dans le jury et a accordé un prix spécial. »
Paru dans Information Biodiversité Suisse, 13/08/19.
1er prix 6-9 ans: Omer Bunjaku
2ᵉ prix 6-9 ans : Margaux Joye
3ᵉ prix 6-9 ans : Giulia Buser
1er prix 10-12 ans: Veronika Tsvetkova
2ᵉ prix 10-12 ans: Thyra Osagiobare
3ᵉ prix 10-12 ans: Giada Cavallasca
1er prix 13-16 ans: Iris Vacheyrout
2ᵉ prix 13-16 ans: Josmairy Gersbach
3ᵉ prix 13-16 ans: Lara Costantino