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Compenser les dommages que nous causons à l’environnement, est-ce suffisant ?

La construction de nouvelles infrastructures s’accompagne souvent de mesures de compensation pour la biodiversité, dont le principe est de générer des gains de biodiversité compensant entièrement les dommages causés par un nouveau développement ; le but étant de n’avoir aucune perte nette de biodiversité suite à ce développement. Ces mesures, importantes au niveau mondial, sont-elles vraiment efficaces ?
En 2018, des chercheurs de l’Université du Kent ont réalisé une étude globale des mesures de compensation mises en place à travers le monde. Celles-ci couvrent une surface totale d’environ 150 000 km². La plupart sont légalement exigées par certains pays et la majorité compensent les impacts en régions forestières. Il ressort de cette étude qu’un tiers des compensations ont effectivement atteint leur objectif visant à ne perdre aucune biodiversité.
Toutefois, ces résultats concluants pour les milieux humides ne le sont pas pour les milieux forestiers. Pourtant, ceux-ci regroupent à eux seuls les deux tiers des compensations mondiales. Dans ces habitats complexes, un monitoring précis des mesures de compensation est donc nécessaire ; sans quoi, on se trouve dans l’impossibilité de prouver qu’elles sont suffisantes pour éviter une perte de biodiversité suite à un défrichage, par exemple.
Les impacts humains sur la biodiversité n’iront pas en s’amenuisant dans le futur ; les limites des mesures de compensation doivent donc être prises en compte, car elles ne pourront pas contrebalancer la totalité des dommages causés par l’homme sur la nature.
Zu Ermgassen S. & Bull J. W. Can we really restore or protect natural habitats to ‘offset’ those we destroy? The conversation, 05/08/19.

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