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La revue de presse mensuelle et gratuite sur la forêt et la nature

Cet été, en plein mois d’août, on se serait cru en automne ! En forêt, les feuilles de certains arbres avaient déjà revêtu leurs couleurs automnales. Une conséquence du dérèglement climatique que l’on connaît actuellement. Plus que la chaleur, c’est le manque d’eau qui est en cause.
Voilà plusieurs années, en forêt de Champenoux (France), plusieurs arbres ont été équipés de capteurs par l’INRA, afin d’étudier leur croissance et les mouvements de rétraction des troncs. Le constat ? Le manque d’eau pousse les arbres à fermer leurs stomates pour éviter la transpiration et arrêter leur croissance. Certains arbres ont ainsi arrêté leur développement début juillet, allant même jusqu’à maigrir dans le cas d’une sécheresse prolongée. L’interruption du processus de transpiration a eu pour conséquence un réchauffement des feuilles, dégradant les pigments foliaires et engendrant un changement de couleur ou un assèchement des feuilles.
Le changement climatique engendrera des épisodes de sécheresse plus intenses et plus fréquents à l’avenir : il s’agit donc d’adapter la sylviculture pour diminuer la compétition liée à l’eau et diversifier les essences en forêt pour mieux exploiter les différentes couches du sol.
Colin T. Les arbres perdent leurs feuilles en été mais s’adaptent au réchauffement climatique. France Bleu Sud Lorraine, 16/08/2018.

Il y a 15 000 ans disparaissait le mammouth laineux, qui fréquentait alors une large aire de répartition allant de l’Espagne à l’Alaska. L’étude chimique d’os de mammouths russes et ukrainiens, par une équipe de chercheurs allemands, a révélé qu’ils ont été forcés de modifier leur alimentation environ 3 000 ans avant leur extinction.
À l’époque, les changements climatiques ont provoqué la disparition de l’herbe des steppes, ce qui a contraint les mastodontes à rivaliser avec d’autres herbivores pour trouver une source de nourriture alternative, non optimale pour eux. Les humains ont sans doute profité de cette affaiblissement pour chasser le mammouth plus facilement, entraînant le géant dans sa chute.
Verbeke R. Le changement d’alimentation a eu raison du mammouth d’Europe de l’Est. Actualités IRSNB, 27/08/2018.

Un suivi intensif et sur le long terme des populations de vipères péliades en Wallonie démontre le rôle joué par les populations de sangliers dans leur déclin.
Cette étude est le fruit d’une opportunité : 23 sites où la vipère péliade était présente ont été suivis entre 2005 et 2016 (12 ans). En 2008, la population de sangliers a significativement augmenté sur 14 des sites d’étude. Les populations de vipères péliades ont disparu ou sont proches de l’extinction sur ces sites, alors qu’elles sont restées stables sur les 9 autres sites.
L’impact du sanglier sur la biodiversité n’est généralement pas évident à mettre en évidence. Cette étude qui compare deux scénarios différents permet d’isoler le facteur « présence de sangliers ».
La vipère péliade montre une faible capacité de dispersion, une fidélité marquée à un site et une démographie peu dynamique. Sa faible capacité de dispersion la rend très vulnérable car elle ne peut pas fuir les perturbations locales. Au contraire, le sanglier présente une forte capacité de dispersion, il est omnivore opportuniste et a une démographie dynamique.
Le sanglier impacte les populations de vipère péliade de différentes façons : en détruisant son habitat (zones de refuge et sites de reproduction), par prédation directe, ou encore par compétition vis-à-vis des proies.
Afin de préserver les sites favorables aux reptiles, les auteurs de l’étude proposent une solution combinée : clôturer les sites clés pour la vipère péliade et diminuer de façon conséquente les populations de sangliers.
Communiqué de presse Natagora, 25/09/2018.
Graitson E., Barbraud C., Bonnet X. (2018). Catastrophic impact of wild boars: insufficient hunting pressure pushes snakes to the brink. Animal Conservation. Print ISSN 1367-9430.

Sur le site internet de Bruxelles Environnement, dans la rubrique « La promenade verte », des parcours méditatifs curatifs sont proposés. C’est l’hôpital Erasme, en collaboration avec Bruxelles Environnement, qui invite l’internaute à expérimenter ce parcours santé de type méditatif, réalisé dans un milieu naturel et accessible au grand public. Le principe de base réside dans le fait que la nature a un impact positif sur le bien-être et la santé. Le contact avec la nature favorise la régulation physiologique du stress et de l’anxiété.
Les techniques de gestion du stress et de développement personnel utilisées sont la sophrologie, la relaxation, la pleine conscience et l’hypnose thérapeutique.
Le parcours est situé le long du ruisseau « Vogelzangbeek » à proximité de l’Hôpital Erasme à Anderlecht. Ce parcours est évolutif et composé de huit postes indiqués sur la carte.
Bruxelles environnement.brussels, 11/09/2018.

Lors des opérations d’exploitation forestière, deux sources émettent ou risque d’émettre de l’huile dans l’environnement : l’huile utilisée pour lubrifier les chaînes de tronçonneuse et celle présente dans les circuits hydrauliques des engins d’exploitation (abatteuse, débardeuse, porteur, etc.), de broyage ou de nivellement. En cas de rupture d’un tuyau flexible, du liquide peut se déverser instantanément en forêt.
L’utilisation d’huile de chaîne biodégradable est déjà obligatoire en forêt domaniale depuis près de 10 ans (sur plus de 50 000 ha). Fort de cette expérience, le Gouvernement wallon, sur proposition du Ministre wallon de la Nature René Collin, a adopté en première lecture l’avant-projet d’arrêté relatif à l’utilisation exclusive d’huile biodégradable ou végétale dans toute les forêts wallonnes (publiques et privées).
Pour rappel, 4 millions de mètres cubes de bois sont exploités chaque année en forêt wallonne.
Deux délais d’entrée en vigueur et une exception sont prévus dans l’avant-projet d’arrêté :
« Forêt wallonne : utilisation exclusive d’huile biodégradable ou végétale », communiqué de presse du Ministre René Collin, 13/09/2018.

L’arrivée du frelon asiatique en Wallonie date de novembre 2016, avec la découverte d’un nid dans la région de Tournai. En 2017, quelques observations (nids et femelles fondatrices) sont signalées dans le Hainaut occidental. Cet été 2018, les conditions climatiques ont été particulièrement favorables à l’insecte. Le frelon asiatique, maintenant largement répandu dans toute la province du Hainaut, a été signalé à plus de 100 km du foyer initial. Son aire de distribution s’étend jusque Namur, Chimay et Enghien. La distribution géographique des observations validées en Wallonie est accessible à partir de cette page internet.
La Cellule interdépartementale Espèces invasives lance un appel à observations. Les frelons asiatiques observés ou leur nids peuvent être signalés via le portail d’encodage, en joignant si possible une ou plusieurs photographies pour permettre la validation de la donnée.
Où regarder ?
SPW-DGARNE – Cellule interdépartementale Espèces invasives. Avis de recherche : frelon asiatique ! Communiqué, 19/09/2018.

L’observatoire wallon de la santé des forêts dans sa « news » de septembre dresse le bilan climatique du mois d’août. Les attaques parasitaires et dépérissements sont importants ce mois-ci : les scolytes font des ravages dans les épicéas ; le sapin pectiné et de Vancouver font grise mine. Leur avenir semble menacé en Wallonie. Enfin, un rappel est donné sur les règles de circulation liées à l’épidémie de peste porcine.
L’OWSF a également réalisé une note sur la gestion de la crise des scolytes, responsables de nombreux dégâts sur épicéa en Europe.
OWSF, News septembre 2018 & Le typographe et sa gestion.

Voici la bande annonce (1’33 ») du documentaire de François-Xavier Drouet, « Le temps des forêts ».
« Symbole aux yeux des urbains d’une nature authentique, la forêt française vit une phase d’industrialisation sans précédent. Mécanisation lourde, monocultures, engrais et pesticides, la gestion forestière suit à vitesse accélérée le modèle agricole intensif. Du Limousin aux Landes, du Morvan aux Vosges, Le Temps des forêts propose un voyage au cœur de la sylviculture industrielle et de ses alternatives. Forêt vivante ou désert boisé, les choix d’aujourd’hui dessineront le paysage de demain. »
KMBO Film.
Quelques extraits de ce film sont disponibles sur la page de Forestopic.

« Raku Inoue nous a maintes fois surpris avec ses compositions végétales aux formes d’animaux. Des véritables sculptures entre jeu d’enfant et œuvres d’art, qui épatent par la minutie du travail. Les inspirations sont tirées d’un voyage en Amérique Latine, au cours duquel Inoue a trouvé plusieurs éléments naturels inattendus et a donné forme à des silhouettes de tarentule, de scorpion, de centipède, tigres et bisons. Une collection rappelant les planches scientifiques des explorateurs. »
Costanza (25/07/2018). Raku Inoue’s New Animals Compositions. Fubiz.net.

Une équipe de chercheurs a étudié la dynamique de régénération d’une forêt après tempête, dans le Sud-Est de la Pologne. Les données relevées sur la régénération naturelle pendant l’étude concernaient :
D’après les résultats de cette recherche, pour laquelle les mesures ont été relevées pendant 7 ans après la tempête, les individus qui étaient plus grands avant la tempête ont conservé leur position jusqu’à la fin de l’étude. Des espèces pionnières sont apparues sporadiquement.
Sept ans après la perturbation, le peuplement analysé était une mosaïque de groupes d’arbres matures qui ont survécu à la perturbation et de jeunes fourrés denses dominés par la régénération préexistante.
Le hêtre, qui était l’une des espèces dominantes dans le peuplement avant la tempête, a perdu beaucoup d’arbres dans la canopée, mais a conservé sa suprématie en raison de l’importante régénération préexistante libérée par la perturbation.
Le charme a très bien survécu à la tempête et s’est régénéré dans la zone perturbée de manière végétative et sexuée.
L’érable sycomore, en revanche, est beaucoup plus abondant dans la régénération post-tempête que dans le peuplement adulte avant la tempête. C’est pour cette espèce qu’ a été constatée la plus grande différence de taille.
L’étude montre ainsi que la régénération préexistante à la tempête a joué un rôle majeur dans la dynamique de renouvellement, tandis que les espèces pionnières n’étaient présentes que ponctuellement.
Szwagrzyk, J., Maciejewski, Z., Maciejewska, E. et al. (2018). Annals of Forest Science 09/18. 75: 80. Doi : 10.1007/s13595-018-0765-z.

Depuis quelques décennies, la sylviculture en Europe tend de plus en plus vers une prise en compte des dynamiques naturelles. L’évolution naturelle en chênaie-hêtraie mène souvent à la formation de peuplements monospécifiques de hêtres, le chêne étant généralement confiné sur les sites avec des conditions de croissance plus pauvres. Néanmoins, le hêtre est plus sensible que le chêne aux sécheresses et hausses de températures.
Dans cette étude, on évalue dans quelle mesure le changement climatique pourrait atténuer la domination du hêtre et améliorer la compétitivité du chêne au sein d’une vieille forêt tempérée située dans le Nord de l’Espagne. Les chercheurs ont utilisé une approche dendrochronologique pour reconstruire la capacité compétitive du hêtre et du chêne et développer une projection pour le 21e siècle basé sur des prévisions de changement climatique à travers trois scénarios différents.
Le hêtre est l’espèce dominante dans la forêt étudiée, où le régime de perturbations a favorisé le remplacement du chêne par le hêtre. En général, les chênes sont plus vieux que les hêtres et la plupart des jeunes arbres sont des hêtres. Les résultats ont mis en évidence que ce processus de substitution peut s’affaiblir en raison de la vulnérabilité du hêtre à des conditions plus chaudes et plus sèches.
Le changement climatique devrait bénéficier à la croissance du chêne au détriment du hêtre au long du 21e siècle, comme c’est déjà observé depuis les années 60’. Cependant, la dynamique végétative bénéficie au hêtre, qui a une tolérance plus grande à l’ombrage. C’est pourquoi, si la résilience de l’écosystème doit être augmentée, les stratégies de gestion favorisant la régénération du chêne sont nécessaires étant donné la meilleure adaptation du chêne au changement climatique.
Rubio-Cuadradoa A., Camarero J., del Río M., Sánchez-González M., Ruiz-Peinado R., Bravo-Oviedo A., Gila L., Montes F. (2018). Drought modifies tree competitiveness in an oak-beech temperate forest. Forest Ecology and Management, n°429. Doi : 10.1016/j.foreco.2018.06.035.