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La revue de presse mensuelle et gratuite sur la forêt et la nature

En Europe, la sylviculture proche de la nature (SPN) a largement été promue comme approche de gestion forestière dans le cadre du changement climatique.
Dans cette revue bibliographique, les auteurs ont identifié un certain nombre de principes qui semblent concourir à une meilleure capacité d’adaptation des forêts tempérées européennes au changement climatique :
Augmenter la richesse spécifique en essences
Structurer les peuplements
Maintenir et/ou augmenter la variation génétique intraspécifique
Augmenter la résistance et la résilience individuelle des arbres face aux stress biotiques et abiotiques
Remplacer les peuplements à haut risque
Garder un faible capital sur pied moyen
Dans cette étude, trois systèmes de SPN (sélection pied par pied, par petits groupes, par coupes progressives) sont examinés au travers de ces six principes, pour déterminer s’ils servent effectivement des stratégies d’adaptation.
De nombreuses caractéristiques de la SPN permettent d’augmenter la capacité d’adaptation des forêts tempérées européennes : promotion d’une diversité structurale, amélioration de la résistance des arbres aux stress, maintien d’un plus faible capital sur pied. Cependant, certaines lacunes subsistent au regard des principes d’augmentation de la richesse spécifique, de maintien et/ou d’augmentation de la variation intraspécifique et du remplacement des peuplements à haut risque. Pour permettre aux forêts de pleinement s’adapter, les différents systèmes de SPN devraient varier leurs techniques de régénération : améliorer la régénération des essences de lumière, recourir aux plantations d’essences exogènes et aux provenances non-locales.
P. Brang et al. (2014). Suitability of close to nature silviculture for adapting temperate European forests to climate change. Forestry 87 : 492-503.

Au Royaume-Uni, l’organisation « Rewilding Britain » a récemment sorti un nouveau rapport. Ce dernier souligne l’effet positif de la restauration des paysages sur le risque d’inondation.
Actuellement, les coûts liés aux inondations représentent un budget annuel de 1 milliard de £ pour l’économie britannique. La protection contre les inondations se fait traditionnellement par des méthodes lourdes et coûteuses telles que la construction de digues ou le bétonnage des berges. Ces solutions ne permettent que d’atténuer les pires effets des inondations et n’ont qu’un faible impact sur les causes du problème. D’autre part, en cas d’échec de ces méthodes, les conséquences sont désastreuses.
De plus en plus, il semblerait qu’une approche plus naturelle, basée sur la restauration des dynamiques naturelles des paysages, permettrait une gestion plus durable et à moindres coûts. Le rapport de Rewilding Britain met en avant que la restauration des paysages peut permettre une réduction du risque d’inondation en aval et ainsi la protection des communautés à moindres frais que les méthodes traditionnelles. Elle aura également un impact positif sur la qualité de l’eau et le stockage du carbone. Le tourisme et la conscience écologique des citoyens en seront d’autre part stimulés par la recréation de paysages naturels vivants, supports d’une biodiversité riche.
Rewilding britain (2016). Reduce flood risk through rewilding, says new report. Rewilding britain magazine.
Crédit photo : © Agence de l’eau Rhône Méditerrannée Corse/bigbang communication-2015.

Ce projet qui a débuté en septembre 2015 a été mis en place en tant que coopération de recherche multidisciplinaire entre les Universités de Dresde, de Göttingen et de Munich ainsi que Pro Silva Allemagne (ANW Deutschland) qui en est le coordinateur principal. Cette collaboration a été mise en place afin d’obtenir un débat plus objectif et empirique portant sur la question de l’équilibre entre la régénération forestière, la biodiversité et la densité des ongulés.
Le projet BioWild souhaite évaluer pendant six ans l’équilibre entre la régénération naturelle forestière et l’influence du gros gibier, tout en tenant compte des caractéristiques des différentes régions représentatives en Allemagne. La récolte des données sur la flore herbacée et des ligneux forestiers permettront aux chercheurs d’aboutir à des conclusions objectives relatives à l’équilibre sylvo-cynégétique. De plus, ces données permettront aux partenaires du projet de traiter et de développer des solutions concrètes à la problématique de la gestion forestière et des ongulés.
La zone d’étude couvre environ 25 000 ha et est réparti dans différentes régions allemandes afin de prendre en compte un maximum de contextes différents. Les sites concernent des forêts publiques (domaniales et communales) et privées. Les propriétaires de forêt et les chasseurs en tant que loueurs de chasses devront travailler ensemble de manière étroite en vue de trouver des solutions. Un processus de communication intense sera instauré entre les acteurs sur les sites du projet notamment à l’occasion des activités de chasse.
Les résultats de cette recherche permettront une meilleure prise de conscience de la part de la population allemande et comme l’espèrent les partenaires du projet, de la population transfrontalière vis-à-vis de cet équilibre sylvo-cynégétique. Les sites du projet pourront servir comme sites de démonstration, d’objets d’excursion et pour des journées spécifiques destinées aux acteurs directement concernés (gestionnaires forestiers, chasseurs, experts, etc.).
Biowildprojekt (2016). Biodiversität und Schalenwildmanagement in Wirtschaftswälder. Résumé du Projet Biowild.
Crédit photo : © Biowildprojekt – WENINGER (Dübener Heide, 2015)

Cette année, de nombreux forestiers ont déjà pu remarquer une intense fructification du hêtre. En Suisse, l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) a confirmé que cette faînée est l’une des plus importantes depuis 30 ans.
La faîne, fruit du hêtre, peut être consommée de nombreuses manières. Crue, elle est peu digeste, mais on peut l’apprécier torréfiée en salade, en risotto, ou en tirer de l’huile de faîne. Ce dernier produit est rarement rencontré dans le commerce et seulement lors de situations exceptionnelles comme cette année.
Pour l’occasion, l’association Forêt Suisse propose à ses adhérents de se regrouper dans une action de récolte et de pressage d’huile de faîne pour un prix de vente équivalent à 25 francs suisses par décilitre, soit près de 230 € le litre. À quand un commerce wallon de production d’huile de faîne ?
Forêt Suisse (2016). Une action avec les faînes de hêtre en 2016. La Forêt 09/16 : 38-39.
Crédit photo : © commune de Salornay-sur-Guye, Alain Desbrosse & Claude Lemmel.

En 20 ans, le réchauffement climatique a induit une augmentation de 1 °C des températures en France. Pour s’adapter, les animaux et les plantes doivent migrer vers le nord pour y trouver des températures qui leurs conviennent mieux.
Selon une étude publiée en 2011, Romain Bertrand et ses collègues ont observé que certaines plantes comme la Jacinthe des bois, adaptées à des conditions écologiques plus froides n’ont pas encore entamé de migration ou d’agrandissement de leur aire de répartition écologique. Cette « dette climatique », exprimée par le retard que prennent certaines espèces pour migrer vers le nord pourrait aboutir, à terme, à une extinction locale puis globale.
« Jusqu’ici, les plantes résistent mieux qu’elles ne migrent ». C’est pour l’instant plutôt bénéfique pour ces plantes aux capacités adaptatives étonnantes. Mais, alors qu’on prévoit une accélération du réchauffement climatique, cette aptitude pourrait paradoxalement accentuer ce phénomène de « dette climatique » et signer l’arrêt de mort de ces espèces.
L’équipe a essayé d’identifier des mesures permettant de freiner ce phénomène mais des études supplémentaires sont nécessaires. Ils ont d’ores et déjà mis en évidence que certaines activités humaines ont un impact négatif, comme les coupes en forêt qui induisent un plus grand ensoleillement du sous-bois augmentant ainsi les températures locales.
K. Bettayeb (2016). Les forêts à la traîne du réchauffement. CNRS Le Journal.
Crédit photo : © J. Lenoir

Au 20e siècle, le bois a brutalement été abandonné au profit des matériaux artificiels comme le béton armé pour le bâtiment, le kevlar et les composites de carbone pour les bateaux et les avions.
Pourtant, la nature a inventé il y a un milliard d’années un matériau révolutionnaire aux propriétés étonnantes : le bois. Mais certaines idées reçues subsistent : « Le bois, ça casse, ça pourrit, ça brûle ». Tout est pourtant faux dans cette affirmation. Le bois présente une très forte résistance à la rupture pour une densité extrêmement faible, digne du kevlar ou des composites à fibres. En cas d’incendie, le bois conserve plus longtemps que d’autres ses propriétés de structure, contrairement au métal qui se déforme rapidement sous l’effet de la chaleur. Enfin, certaines propriétés intrinsèques de ce matériau l’immunisent contre la pourriture, renforcées si besoin par des traitements (trempage, autoclave, pression, etc.) toujours plus innovants.
La malédiction du bois et sa chance à la fois, c’est son extrême diversité en termes de densité, de couleur, de résistance à la pourriture, de déformation sous l’effet de l’humidité. Un énorme travail de caractérisation des essences est nécessaire et doit aboutir à la création d’une carte d’identité complète des propriétés pour chaque essence, ce qui rassurerait les industriels.
D’ores et déjà de nouveaux usages apparaissent. En automobile, des polymères enrichis en fibres de bois sont utilisés pour fabriquer carrosseries et tableaux de bords. Certains robots sont munis de bras en bambous pour permettre des mouvements plus fluides. Dans les pays tropicaux, les caisses d’ordinateur en bois absorbent mieux l’humidité ambiante et évite la condensation nuisible aux circuits. En construction, les immeubles en bois ne cessent de grandir. Des vélos de compétition se munissent de jantes en bois. Et ce n’est pas tout, la chimie s’empare elle aussi de ce matériau « révolutionnaire » : la cellulose est utilisée pour la fabrication de films optiques et électroniques et la lignine, quant à elle, constitue une excellente alternative au pétrole comme en plasturgie.
L. Cailloce (2016). Le bois, matériau de demain ? CNRS Le journal.
Crédit photo : © Michael Green Architects / Image provided by MGA

L’Institut des Sciences naturelles de Belgique lance un projet de sciences participatives avec des écoles de Bruxelles, Flandre et Wallonie. Le projet vise à fournir à des classes de jeunes de 10 à 14 ans un kit comprenant un nichoir, un nano ordinateur et une caméra. L’objectif est de recueillir des données scientifiques sur le comportement des mésanges et de les partager dans une démarche interactive et collective.
Le dispositif, très simple d’utilisation, permet de suivre en direct et d’enregistrer ce qui se passe dans le nichoir : date d’arrivée des mésanges, nombre d’œufs pondus, fréquence de nourrissage des petits, etc. Chaque participant au projet peut encoder ses observations sur le site du projet et les comparer aux données récoltées ailleurs en Belgique. Il peut aussi adresser ses questions et commentaires à un « expert mésange ».
Le but ultime du projet est double : impliquer les élèves, les citoyens, dans la protection de la biodiversité et de notre environnement quotidien, et aider les scientifiques à récolter un grand nombre de données.
Communiqué de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, 20/09/2016.
Crédit photo : © XperiBIRD

Suite à un rapport d’audit externe dans le cadre de la certification PEFC des forêts publiques wallonnes, il apparaît que celles-ci ne sont plus conformes au cahier des charges du label PEFC. En cause : des plans d’aménagements manquants ou non actualisés. La Région avait déjà été épinglée à ce sujet ces deux dernières années.
Ecocert, l’auditeur externe indépendant, demande à la Région un plan de réalisation des aménagements très détaillé, comportant des « indicateurs mesurables suivant des phases précises ». Des preuves concrètes de mise en place de mesures correctives doivent être présentées durant ce mois d’octobre sous peine de retrait de la certification.
Le Ministre ayant la forêt dans ses attributions a réagi en demandant à son administration de remplir le cadre des aménagistes nécessaires en réorganisant le personnel en interne. Du personnel supplémentaire n’est pas attendu avant 2017.
M. De Muelenaere (2016). La forêt wallonne risque de perdre son label « durable ». Le Soir, 26/09/2016.Communiqué du Ministre René Collin, 26/09/2016.Crédit photo : © Julia Gotthold

Cette vidéo est une conférence (18’19 – VOSTRF) dispensée par Suzanne Simard, écologiste.
« Une forêt, c’est beaucoup plus que ce que vous croyez », explique-t-elle. Ses trente années de recherche dans les forêts canadiennes l’ont conduite à faire d’étonnantes découvertes. « Les arbres parlent. Souvent, et sur de longues distances ».
« Une forêt ce n’est pas une somme d’arbres », ce sont des interactions multiples et complexes entre chacune des entités qui y vivent.
S. Simard (2016). How trees talk to each others. TEDSummit.

« MyModernMet a pu dévoiler les premières images du concours tant attendu du National Geographic, célébrant les plus beaux clichés de nature capturés par des voyageurs aux quatre coins du monde. La force de ces impressionnantes images réside dans l’instant où elles ont été capturées, révélant des phénomènes insolites et d’une beauté sans pareille. »