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La revue de presse mensuelle et gratuite sur la forêt et la nature

L’aménagement forestier a pour objectif d’organiser les actions à réaliser dans une forêt pour quelques décennies. Il vise à satisfaire au mieux les attentes du propriétaire, mais aussi des usagers. Si l’aménagement est généralement réalisé à l’échelle d’une forêt, une certaine cohérence de gestion est recherchée à l’échelle d’un territoire, entrent alors en jeu les politiques publiques.
L’aménagement concentre donc la réflexion stratégique relative à la gestion forestière. Il a énormément progressé et se doit de rester évolutif, particulièrement pour relever les défis contemporains :
Remplir le rôle de multifonctionnalité et intégrer les différents services produits par la forêt.
Mieux articuler les différentes échelles spatiales ou logiques d’action.
Appréhender les changements, les risques et les incertitudes à venir.
Assurer la légitimité de la gestion envisagée.
Quelle que soit l’échelle à laquelle il s’applique, l’aménagement recherche un compromis entre les différents services écosystémiques et une cohérence en termes de gestions forestières. Il prend en compte l’échelle de temps correspondante à chaque service : une décision d’aménagement s’inscrit donc à différents termes (court, moyen et long terme) selon les services auxquels on s’intéresse. Les différentes échelles spatiales et les logiques d’action seront idéalement bien articulées. Enfin, une adéquation entre les objectifs recherchés et les moyens disponibles est visée afin d’encourager financièrement la production de services et ne plus considérer la seule production de bois comme unique recette issue de la forêt.
Peyron J.-L. (2015) L’aménagement forestier : un instrument au service des politiques publiques et d’un projet forestier intégrateur. Revue Forestière Française 67 (6) : 483-491

Figure 1 : Types de récolte pris en compte dans les études (source : Forêt entreprise n°230)
Le rôle clé des forêts dans la séquestration du carbone n’est plus à démontrer. L’essor de la filière « bois énergie », comme alternative aux énergies fossiles et autres énergies particulièrement émettrices de carbone est en marche. Depuis quelque temps, la filière « bois énergie » se tourne vers les résidus de récolte pour répondre à une demande croissante. Les enjeux associés à la récolte des rémanents nécessitaient la mise en place d’études sur les impacts environnementaux. Celles-ci ont été financées par l’ADEME (Fr).
Ces études se sont appliquées à comparer les impacts entre une récolte conventionnelle de bois fort et des récoltes plus ou moins intensives (figure 1) allant jusqu’à l’export de la totalité des rémanents : grumes, branches, feuillage et souches.
Les différences sont notables en termes de perte de carbone et autres nutriments dans les différents horizons du sol. L’étude estime en outre une perte de 3 à 7 % de productivité du peuplement après une récolte intensive mais gage que la perte soit plus importante en cas de récoltes successives. Les impacts sont d’autant plus significatifs lors des premières éclaircies en jeune plantation ou en cas de récolte d’un taillis simple ou d’un taillis sous futaie.
Achat, D. et Augusto, L. Conséquences de l’intensification des récoltes de biomasse sur le stockage de carbone en forêt (2015). Forêt-entreprise septembre-octobre 2016, n°230 : 34-37.

En Suisse, en région vaudoise, le temps est à la rationalisation des soins apportés à la jeune forêt. Dans un contexte, depuis 2005, de réduction des subventions pour les soins accordés à la jeune forêt, il a fallu définir de nouvelles pratiques pour continuer à entretenir les forêts tout en rationalisant les soins apportés à celle-ci. Sylvaine Jorand, du bureau Ilex à Yverdon-les-bains en partenariat avec le Centre de Formation Professionnelle Forestière (CFPF) a été chargée de définir une méthode adaptée aux forêts de production. En 2011, une notice et une quinzaine de fiches techniques ont été éditées. Des formations sont également dispensées en Suisse. La méthode de modération des coûts n’est pas sans rappeler celle de Pro silva.
Beck, J. (2016) À modération des soins, coûts plus doux. La Forêt, juillet-aout 2016, n°7/8 : 34-35.

Carte 1 : Répartition de la surface forestière provinciale par nature de propriétaire
(source : Inventaire Permanent des Ressources Forestières de Wallonie (IPRFW))
(en %, la taille des diagrammes est proportionnelle au taux de boisement de la province)
L’inventaire forestier constate que un tiers des mises à blanc non replantées le sont dans les petites propriétés privées (moins de 5 ha). Il estime cette superficie à 2500 ha (sur les 554 000 ha de forêt que compte la Wallonie).
Pour encourager les propriétaires à reboiser, le Ministre René Collin, ayant notamment la nature et les forêts dans ses fonctions, vient de décider d’octroyer un subside pour le reboisement, en feuillus ou en résineux, des mises à blanc en propriétés privées forestières. Le système s’inspire de celui déjà mis en place en province de Luxembourg. Le subside ne pourra excéder 750 €/ha (parts régionale et provinciale cumulées) et s’appliquera à des surfaces de 0,4 à 3 ha de replantation.
L’asbl RND est désignée pour assurer l’appui technique aux subsides. Parallèlement, la Cellule d’Appui à la Petite Forêt Privée verra ses effectifs augmenter afin de poursuivre son travail d’informations et de conseils aux petits propriétaires et d’organiser des travaux groupés dans les passerelles forestières.
Communiqué de presse René Collin, 10 septembre 2016.

Depuis trois ans, l’Observatoire économique de l’interprofession France Bois Forêt publie l’indicateur du prix des bois sur pied en forêt privée. Cet indicateur, en qualité de référence annuelle du prix des bois sur pied en forêt privée, entend mesurer la performance de l’investissement forestier et inspirer confiance aux investisseurs et plus largement aux acteurs de la filière bois par sa fiabilité et sa pertinence.
« Établie cette année sur des volumes plus étoffés et enrichie d’autres essences de bois, cette nouvelle édition de l’Indicateur révèle des prix globalement en progression, grâce à certains secteurs particulièrement dynamiques, mais qui restent tempérés par la fragilité économique du secteur de la construction. »
Marechal N. (2016) L’indicateur du prix des bois sur pied en forêt privée. Forêt-entreprise 230 : 62.

Tableau 1 : Tendances des cours du bois au 2e semestre 2016 par sous-secteur d’activité
L’Office Économique Wallon du Bois (OEWB) publie son baromètre de l’activité au sein de la filière bois pour le 2e semestre de 2016. « Il propose un tableau récapitulatif des tendances par sous-secteur d’activité, des indications de conjoncture glanées auprès des professionnels wallons, ainsi qu’une sélection de graphiques contextuels utiles pour décrypter les évolutions constatées et les replacer dans un contexte plus général. »
Globalement, si le prix des produits issus du chêne est à la hausse du fait d’une forte demande dans l’ensemble de la filière, le marché du hêtre est moins vigoureux, à l’instar du marché résineux qui affiche une certaine morosité. Les conditions météorologiques de ces derniers mois, la mise en place de la taxe kilométrique sur les poids lourds en Europe ainsi que la relative paralysie du secteur de la construction ont tendance à peser sur le dynamisme de la filière bois ce deuxième trimestre.
Office Economique Wallon du Bois (2016) Stimuler le développement économique de la filière bois : Baromètre économique. 1-6.

Dans un souci d’anticiper toujours mieux les impacts du changement climatique sur les aires de répartition des espèces forestières et sur leur adaptation, des chercheurs de l’INRA étudient depuis quelques années les impacts de la cavitation chez les arbres. Au sein de l’arbre, l’eau circule en continu, arrachée de la gravité grâce au phénomène de transpiration par le feuillage. En cas de trop forte sécheresse, la tension appliquée à cette colonne d’eau est telle, qu’une bulle d’air peut apparaître brisant ainsi, telle une corde, l’intégrité du flux hydrique. Le phénomène d’aspiration ne peut plus se poursuivre et le canal vidé se meurt.
Les chercheurs ont démontré que pour les gymnospermes (conifères), à partir de 50 % de vaisseaux touchés par l’embolie (rupture du flux hydrique), l’arbre meurt tandis que pour les angiospermes (feuillus), ce sont 80 à 90 % des canaux qui doivent être touchés avant d’entraîner la mort de l’individu.
Armés d’un appareil (le Cavitron) qui permet de reproduire les phénomènes naturels de sécheresse et leur impact sur les arbres, les chercheurs de l’INRA entendent poursuivre leurs recherches en vue notamment d’identifier et de créer des génotypes plus résistants à la sécheresse.
Une vidéo est disponible sur le site de l’INRA (lien ci-dessous) qui permet d’entendre les bulles d’air se former dans les arbres.
Communiqué INRA (2016)

L’Orthétrum à stylets blancs
À Virelles, deux cigogneaux ont vu le jour en ce début d’année 2016. Ils ont à présent grandi et après plusieurs allers-retours d’entraînement autour de l’étang de Virelles, ils semblent parés pour accomplir leur première migration vers l’Afrique subsaharienne.
C’est près d’Orval dans la province du Luxembourg que le groupe de travail « chauves-souris » de Natagora (Plecotus), a découvert une colonie de barbastelle. Sur les traces de cette dernière depuis quelques années, ils ont enfin déniché un des gîtes de cette espèce forestière. En équipant quelques femelles d’un émetteur, ils continuent de suivre les individus pour en apprendre plus sur leurs habitudes et pour proposer des mesures de protection adaptées.
Enfin, début juillet, Alain de Broyer, chargé de mission chez Natagora, a réussi à identifier une nouvelle espèce de libellule « l’Orthétrum à stylets blancs », inconnue jusqu’ici en Wallonie. À la faveur du réchauffement climatique, cette espèce est en train de coloniser de nouveaux territoires au Nord de son aire de répartition normale.
HENRARD J-L. (2016) Rare : des cigogneaux nés à Virelles. L’info – EnvironnementCommuniqué de presse NATAGORA. Première colonie de Barbastelle découverte en Wallonie.
Communiqué de presse NATAGORA. Une nouvelle espèce de libellule découverte au château de Lavaux-Ste-Anne

Un jugement fait sensation sur la commune de Bertrix et risque de faire jurisprudence en Région wallonne. Un grand propriétaire terrien a cherché à s’approprier les chemins publics traversant son bois avec l’accord du bourgmestre et y a posé trois barrières métalliques fermées par un cadenas.
Découvrant cela au détour d’une visite de routine, l’agent du DNF a directement averti sa direction. Le Tribunal de Police du Luxembourg (Division de Neufchateau) a été saisi et a rendu son verdict en vertu de l’article 17 du décret relatif au Code forestier : « sans préjudice des articles 14 et 15, il est interdit de dissuader la circulation sur les voies publiques qui traversent les bois et forêts, par la pose de panneau, d’entrave, d’enseigne, de signe ou d’affiche. » Les prévenus ont été condamnés à payer une somme symbolique de quelques dizaines d’euro et à remettre les chemins vicinaux dans leur état initial afin de recouvrer la libre circulation.
De MUELENAERE M. (2016) ; Le Soir 09/07/2016 ; p.10

Nassonia, c’est le nom du nouveau projet que souhaite mettre en place la fondation Pairi Daiza sur la commune de Nassogne. C’est un projet alternatif, qui entend favoriser l’évolution spontanée de la forêt feuillue, avec le moins d’interventions humaines possible. Eric Domb, son créateur, est venu rencontrer le groupe « Pro-Nassonia » le 11 septembre dernier. La rencontre a été filmée en 3 parties, voici la première partie.

« Patrick Dougherty fait partie de ces artistes qui s’inspirent des éléments naturels. Pour produire ses travaux, il utilise des branches d’arbres qu’ils tissent autour de l’oeuvre choisie. L’artiste américain a notamment imaginé de véritables lieux de vie comme ces différentes maisons construites à travers le monde entier. A découvrir en images. »