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La revue de presse mensuelle et gratuite sur la forêt et la nature

Des données génétiques récentes sur cette demoiselle (Megaloprepus caerulatus) en Amérique Centrale suggère que la fragmentation des forêts a conduit à scinder cette espèce en plusieurs.
L’activité humaine est souvent citée comme cause de disparition de nombreuses espèces sauvages. Mais un autre mécanisme plus rare mène à l’apparition de nouvelles espèces par le phénomène de spéciation. L’exemple du moustique du métro de Londres en fait partie. Les causes prioritaires sont les introductions, la domestication, la sélection non naturelle (telle que la chasse) et l’émergence de nouveaux écosystèmes (environnement urbain).
Une étude récente affirme que l’activité humaine est la cause de la spéciation de certaines espèces. Difficilement dénombrables, ces nouvelles espèces sont toutefois moins intéressantes pour la biodiversité que les espèces sauvages qui sont en voie de disparition. Les efforts de préservation de la nature restent donc toujours aussi urgents.
Bull J.W. (2016). Humans artificially drive evolution of new species. Communiqué University of Copenhagen, 29 juin 2016 (photo : Katja Schultz via Flickr).

Un couple de faucons pèlerins a élu domicile en plein cœur de Liège, sur les toits de la Basilique Saint-Martin. C’est la première fois depuis longtemps que ce rapace revient à Liège. Disparus de nos régions il y a 25 ans, les faucons pèlerins réinvestissent petit à petit les centres villes où ils trouvent en abondance leur proie favorite : les pigeons. Ils sont présents notamment à Bruxelles et à Verviers.
À Liège, le couple a donné naissance à trois fauconneaux. Ils sont restés quelques mois, le temps d’élever leurs petits, et ont à présent rejoint un milieu plus naturel pour leur apprendre à chasser.
N.M. (2016). Des faucons pèlerins ont élu domicile en plein centre de Liège. RTBF, 4 juillet 2016. (photo : IRSNB)

Andrea saga de garde à l’entrée de son nid (Montagne Saint-Pierre).
De nombreux apiculteurs pourraient être tentés d’amener leurs ruches dans les écrins de biodiversité et de nature que représentent les Hautes Fagnes. En effet, ces milieux sont perçus comme riches et très variés du point de vue floristique en plus d’être bien épargnés par les nuisances propres aux villes ou aux grandes cultures. Cependant, la production de miel « origine Hautes Fagnes » pourrait avoir des conséquences non négligeables sur cet écosystème fragile et plus particulièrement sur les populations d’abeilles solitaires.
L’abeille domestique (Apis mellifera) est bien différente des abeilles solitaires ou abeilles sauvages. La première est devenue au fil des sélections, croisements, etc. un animal d’élevage, dont il faut prendre soin si on veut qu’elle survive. Les abeilles solitaires, au contraire, sont représentées par plus de 380 espèces différentes en Belgique. Chacune d’elle ayant ses propres caractéristiques morphologiques ou comportementales. Qui plus est, chaque espèce se retrouve dans des milieux spécifiques selon ses exigences.
Abeilles domestiques et sauvages font actuellement face au même problème : une diminution drastique des populations. Les origines de ce phénomène sont nombreuses et ne sont pas encore toutes identifiées. Les causes probables sont communes à l’une et l’autre : changements climatiques entraînant un décalage entre les besoins des insectes et les cycles végétaux, changements de structure des paysages ruraux qui provoquent la perte d’habitats favorables, intensification agricole, usage excessif d’insecticides, fongicides et herbicides, pollution, etc.
Dans les Hautes Fagnes, les ressources alimentaires sont limitées, particulièrement dans le temps. Des études montrent que la compétition entre abeilles domestiques et sauvages peut être rude. Cette compétition peut être directe, les abeilles sauvages sont chassées des fleurs par les abeilles domestiques, ou indirecte, via un épuisement de la ressource de pollen. Les conséquences de cette compétition peuvent aussi impacter le cortège végétal en modifiant les flux de pollen. Certaines espèces végétales deviennent alors rares, voire disparaissent au profit d’autres.
Il importe donc d’empêcher l’introduction de ruches dans les réserves naturelles, particulièrement au vu des conséquences probables sur le cortège d’espèces propre à ces milieux particuliers.
J. Fagot [2016]. Des abeilles en fagnes, oui, mais pas de ruches. Hautes Fagnes 2 : 18-23 (photo : Jean Fagot).

Le débat sur les OGM est de nouveau relancé. En effet, la biotechnologie met en place de nouvelles méthodes d’amélioration génétique. Elles sont regroupées et dénommées NBT (New Breeding Technics) se traduisant en français par Nouvelles techniques de sélection. Ces dernières sont différentes des OGM classiques par le fait qu’on n’introduit plus du matériel génétique dans une cellule, mais que l’ADN naturel de la cellule est transformé en utilisant des mécanismes internes de la cellule. Conduisant à réécrire le code génétique de celle-ci afin qu’elle devienne résistante aux pesticides ou bien qu’elle produise des composés insecticides (par exemple).
Le débat autour des NBT est d’autant plus fort que pour l’instant aucune réglementation ou précision des textes de lois de l’Union Européenne ne permet de contrôler la production et la commercialisation de ces nouveaux OGM. Il est néanmoins utile de se poser des questions vis-à-vis des conséquences sur les écosystèmes naturels, en particulier celui des abeilles qui pourrait être menacé par ces NBT.
Julien P. (2016). Nouveaux OGM, enjeux et conséquences. Abeilles et Cie 172 : 30-31.

Cette vidéo présente le projet de soutien à la filière bois local initié par le GAL « Tiges et Chavées », avec l’aide de la Cellule d’Appui à la Petite Forêt Privée, sur les communes de Gesves, Ohey et Assesse. Trois axes sous-tendent cette action : conseil auprès des petits propriétaires, projet de regroupement et approvisionnement de deux scieries feuillues locales.
Canal C (2016). Quand les petites forêts privées soutiennent la filière bois locale ! 3 juin 2016.

Mat Szulik est un designer polonais spécialisé dans la 3D. Durant ses temps libres, il a créé le projet PolyWood, né de son désir d’explorer son propre style « lowpoly » (objet créé à partir de polygones).

Les bienfaits des loisirs au grand air sont étudiés depuis des décennies. Ces dernières années, des études se concentrent plus particulièrement sur les bienfaits des forêts sur la santé, notamment comme réducteur de stress. Au Japon, des chercheurs s’intéressent de plus en plus aux effets physiques et psychologiques d’une balade en forêt en comparaison notamment avec une balade en ville.
Des chercheurs allemands ont reproduit ce type d’étude et ont mis en évidence les effets des forêts mélangées sur le bien-être et plus particulièrement sur la réduction du stress. Pour cette expérience, 18 hommes ont réalisé une balade de 20 minutes dans une forêt mélangée proche de Göttingen et une autre à l’intérieur de la ville. Pour mesurer le niveau de stress des participants, leur fréquence cardiaque et leurs réactions électrodermales ont été mesurées.
Les résultats sont sans équivoque : les paramètres étudiés montrent de manière significative que le niveau de découragement, la fatigue, le manque d’enthousiasme et le mécontentement lors de la promenade en ville sont plus grands. En revanche, après une balade en forêt, le découragement et le mécontentement sont inférieurs au niveau de départ. La réduction du stress suite à la balade en forêt est significative et conforte les résultats déjà obtenus dans d’autres pays. Des études complémentaires devraient être menées pour mettre à jour l’effet du sexe des individus testés, mais aussi le type de sylviculture, afin d’en connaître les impacts.
Meyer K., Hey S., Bürger-Arndt R. (2016). Auswirkungen eines Waldspaziergangs aud den Stresslevel. Messungen zum körperlichen und mentalen Wohlbefinden während eines Spaziergangs in einem deutschen Mischwald. Allgemeine Forst- und Jagdzeitung 187 : 69-80.

On considère aujourd’hui qu’une des réponses aux changements climatiques réside dans la séquestration du carbone par les forêts. Mais depuis quelques années, une plus grande présence de carbone et d’azote dans l’atmosphère tendrait à accroître la productivité ligneuse. Or, cette concentration accrue implique également une demande plus grande en eau et en autres nutriments par les arbres.
La présente étude cherche à mettre en avant que ce gain de productivité et donc ce pouvoir de séquestration du carbone par les forêts est largement conditionné à la disponibilité en nutriments du sol. Elle met ainsi en exergue, entre 1992 et 2009, une détérioration de la nutrition minérale (cations basiques : N, P, K, Ca, Mg, S) des arbres, ce qui risque d’impacter cette capacité de séquestration du carbone par les forêts.
Il parait dès lors essentiel que la disponibilité en nutriments soit prise en compte dans les prochaines études relatives au suivi de la capacité de séquestration des forêts afin de ne pas surestimer cette capacité.
Jonard M., Fürst A., Verstraeten A., Thimonier A., Timmermann V., Potocic N., Waldner P., Benham S., Hansen K., Merilä P., Ponette Q., de la Cruz A., Roskams P., Nicolas M., CROISE L., Ingerslev M., Matteucci G., Decinti B., Bascietto M., Rautio P. (2015).Tree mineral nutrition is deteriorating in Europe. Global Change Biology 21 : 418-430.

La variabilité des caractéristiques chimiques et physiques du bois de chêne est influencée par des variables environnementales mais également génétiques. Pour l’industrie du bois et la viticulture, il est intéressant de pouvoir caractériser et expliquer les variations du bois de chêne selon la provenance géographique et génétique. Divers outils sont désormais mis à disposition de la filière du chêne.
L’analyse de l’ADN chloroplastique réalisé par l’INRA a permis de classer les chênaies européennes selon différentes familles génétiques. Cette base de données a été le point de départ pour la création de divers outils tels que la possibilité de déterminer une ou des zones géographiques permettant de répondre à une question posée (par exemple : quelle est l’origine d’un lot de bois ?). Grâce à cela, il est possible pour la filière forêt-bois d’améliorer la traçabilité des ressources et de développer de nouvelles stratégies d’approvisionnement de bois de chênes pour les industries spécialisées (mérandiers).
La caractérisation génétique des deux espèces de chênes (sessile et pédonculé) aboutit régulièrement à observer des individus hybrides. Grâce à un outil performant d’analyse ADN, on peut, sur base de glands, plants, grumes ou bois frais, déterminer le taux d’hybridation d’un lot de matériel forestier et le positionner entre les deux espèces (par exemple : hybride à tendance sessile, en pourcentage).
Ces divers outils sont le point de départ d’une meilleure efficacité de la filière du chêne, de la graine au produit fini.
Harvengt L., Durandeau K. (2016). L’analyse de l’ADN des chênes au service de la tonnellerie et de la filière graines et plants. FCBA Info, juin 2016 (photo : FCBA).

Depuis l’annonce, le mois dernier, par Eric Domb de sa volonté de créer un pôle de biodiversité, via une location à long terme de 1500 ha de forêts appartenant à la commune de Nassogne, les réactions se sont succédées avec plus ou moins de finesse et plus ou moins d’honnêteté intellectuelle.
C’est dans ce contexte que plusieurs scientifiques ont souhaité rappeler les enjeux fondamentaux de la forêt, pourquoi, d’après eux, le projet est une plus-value pour le territoire et une réelle opportunité pour la recherche biologique et forestière.
« Ce projet est une occasion unique de restaurer des forêts naturelles et de proposer de nouvelles formes de valorisation du patrimoine naturel. (…) La plupart des forêts wallonnes (…) pourraient accueillir une plus grande biodiversité tout en produisant de manière plus optimale les différents services de maintien de la fertilité des sols ou encore de protection des ressources en eau. »
« Nous avons réellement besoin de ce type de laboratoire vivant, fonctionnant sur le long terme, pour comprendre comment évolue la forêt lorsque les pressions de production deviennent moins prégnantes, comment les sols forestiers, capital essentiel pour notre avenir, se reconstituent, et, surtout, comment l’écosystème réagit et s’adapte aux changements climatiques. »
Dufrêne M., Claessens H., Cornelis J.-T., Poncin P., Born C.-H., Hance T., Schtickzelle N., Beudels R. (2016). Nassonia, une forêt naturelle au service de tous. Le Soir, 12/07/2016.

La News de l’OWSF fait un résumé de l’état sanitaire des houppiers d’épicéas, hêtres et chênes. En outre, elle présente aussi les premiers résultats du suivi des envols de typographes de cette saison. Le premier envol semble terminé. De nouvelles attaques ont été observées sur les cantonnements de Nassogne et Saint-Vith.
Les correspondants-observateurs signalent d’abondantes fructifications sur érables et hêtres et quelques cas de microphyllies atypiques sur hêtre (causes encore inconnues) un peu partout en Wallonie.
News de l’OWSF, juillet-août 2016.

Le RMT (Réseau Mixte Technologique) AFORCE (Adaptation des FOrêts au Changement climatiquE) réunit des forestiers et des chercheurs sur le thème de l’adaptation des forêts métropolitaines françaises au changement climatique.
Il s’est engagé, depuis 2008, dans la production d’outils d’aide à la décision pour accompagner les forestiers dans l’anticipation du changement climatique via des appels à projet réguliers.
Récemment, de nouveaux projets ont vu le jour :
Perrier C. (2016). AFORCE soutient la production d’outils pour l’évaluation de la vulnérabilité des forêts au changement climatique. Forêt-entreprise 229 : 62-64.

Une nouvelle publication de la Commission Européenne devrait voir le jour le 20 juillet concernant l’ESD (Effort Sharing Decision), le plus important instrument climatique européen, actant les nouvelles mesures et seuils des États-membres dans la lutte contre le changement climatique. Alors que même le Royaume-Uni réaffirme sa volonté d’agir concrètement dans ce sens et même au-delà, certains États de l’UE font déjà figure de mauvais élèves en cherchant à faire valider des échappatoires permettant de limiter leurs efforts concrets dans la réduction des émissions de gaz à effets de serre.
Grâce à divers mécanismes comme la prise en compte de la séquestration du carbone par les forêts et autres mécanismes non comptabilisés aujourd’hui dans les efforts de réduction, non seulement les membres de l’UE n’auraient pas à réduire leurs émissions, mais ils pourraient se permettre d’augmenter leurs émissions de 2,3 milliards de tonnes d’équivalent carbone.
Communiqué IEW, 5 juillet 2016.

En forêt, les températures sont plus douces en hiver et plus fraîches en été. Ce phénomène est connu, mais n’avait pas encore été mesuré avec précision. C’est maintenant chose faite.

Une étude menée par la KU Leuven a permis de dessiner une carte climatique illustrant la différence de température entre la forêt et ses environs. Elle se base sur des données provenant de plus de 1200 stations météorologiques réparties dans les forêts européennes.

En été, les températures en forêt sont en moyenne inférieures de 2 °C (et cet écart va jusqu’à 10 °C). En hiver, les forêts sont en moyenne 2 °C plus chaudes, avec des pics allant jusqu’à 12 °C. Cet écart de température varie suivant le type de forêt, la composition en essences et la topographie.