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La revue de presse mensuelle et gratuite sur la forêt et la nature

Une équipe internationale de chercheurs s’est penchée sur une question fondamentale en écologie jusqu’ici non résolue : les petites zones contiennent-elles des réseaux écologiques plus simples que de plus grandes zones ? Leurs recherches, publiées dans la revue Nature Ecology and Evolution vient apporter un élément de réponse en démontrant que la complexité des réseaux écologiques augmente avec la superficie, et peuvent ainsi prédire avec précision les effets de la dégradation des habitats sur la survie des espèces.

En analysant les interactions inter-espèces de ces réseaux écologiques (prédation, compétition, facilitation ou symbiose), les chercheurs peuvent déterminer plus précisément les possibles effets d’une perte d’habitat sur une communauté écologique. Les relations réseau-superficie se manifestent parallèlement aux relations espèces-superficie. Le nombre de liens diminue plus rapidement que le nombre d’espèces lorsque la surface est perdue.

Les destructions d’habitat causées par l’homme causent donc non seulement une diminution des espèces, mais aussi une baisse d’interactions entre elles encore plus importante.

Dans cette étude, les chercheurs ont interrogé les données de l’inventaire forestier national allemand pour évaluer le potentiel invasif de deux espèces exotiques : le douglas et le chêne rouge d’Amérique. Ils se sont plus particulièrement intéressés au risque que ces essences représentent pour les habitats d’intérêt communautaire protégés en Allemagne de l’Ouest, et à la perte de biodiversité que leur expansion induirait.

Sur base de cette évaluation à grande échelle reprenant la majorité des forêts d’Allemagne, aucune preuve d’un potentiel élevé d’installation et de propagation des semis de douglas et de chêne rouge n’a pu être établie. Les chercheurs ont généralement observé peu de semis naturels de ces deux espèces en dehors des peuplements déjà occupés et qui présentaient un sous-étage assez lumineux. Les éléments influençant  le succès de l’établissement de ces deux exotiques étaient : la composition du peuplement, les conditions de lumière ainsi que la présence et la dominance du douglas ou du chêne rouge dans la canopée. Les sols calcaires étaient par contre défavorables à leur implantation.

Dans les forêts semi-naturelles avec suffisamment de lumière dans le sous-étage et des essences moins compétitives, comme nos chênes indigènes, le douglas et le chêne rouge peuvent donc s’implanter et induire des changements dans la composition des espèces.

Il est toutefois possible de limiter ce risque en mettant en place une gestion responsable, par exemple en prévoyant des zones tampon autour des peuplements à protéger et en éliminant régulièrement les éventuels semis. Pour le douglas, une zone tampon de 300 mètres serait suffisante. Cette mesure est cependant moins efficace pour le chêne rouge dont les glands sont en partie disséminés par les oiseaux comme le geai.

Les résultats obtenus dans cette étude sont en contradiction avec certaines études menées en Belgique, en Pologne ou encore aux Pays-Bas qui accordent au chêne rouge un caractère plus invasif. Il est possible que cette différence soit due à la moindre présence de l’espèce dans la zone étudiée. Aussi, les auteurs encouragent à la réalisation d’études similaires dans des régions où ces espèces sont plus abondantes, comme en Belgique.

Lors du quatrième trimestre de 2021, les tensions sur le chêne ont été particulièrement importantes. L’offre de chênes mis en vente est pourtant stable mais la quasi-totalité des bois part vers la Chine, ce qui implique une véritable envolée du prix. Certaines communes se questionnent afin de mieux protéger les transformateurs locaux, notamment grâce aux ventes de gré à gré, permettant aux communes de réserver 15 % de leurs lots feuillus de qualité sciage dans ce but.

En cette fin d’année, il y a aussi eu une grande demande en bois de chauffage et pellets liée à l’augmentation des prix du mazout, du gaz et de l’électricité. Pour le bois de chauffage, la Wallonie est en pénurie mais les prix ne semblent pas s’envoler pour autant. Du côté des pellets, les stocks sont bas et les prix ont augmenté depuis Noël.

Enfin, un ralentissement du marché des bois résineux s’est ressenti avant la reprise de la saison de construction.

C’est un fait, le matériau bois, et plus particulièrement le chêne, est de plus en plus demandé en raison de ses nombreuses qualités et de son caractère renouvelable. En France, les acteurs de la filière et le ministre en charge des forêts, Julien Denormandie, y ont vu une opportunité et un enjeu à ne pas négliger. Ils ont donc élaboré un accord cadre pour la filière chêne qui a été signé le 22 février dernier.

Celui-ci s’articule autour de deux grands axes : le premier est d’apporter une solution à court terme aux problèmes d’approvisionnement auxquels font face les scieries de chêne en développant un label UE. Il permet aux propriétaires forestiers de réserver une partie de leurs bois à des acheteurs accrédités qui s’engagent à ce que les bois vendus soient transformés sur le territoire de l’Union Européenne. Ceci permet de limiter les exportations longues distances qui dégradent fortement le bilan carbone du bois.

Le second axe est le développement significatif de la contractualisation entre producteurs et transformateurs. Des aides et des modèles de contrats seront ainsi proposés afin de favoriser le recours à ceux-ci. Bien que cet accord cadre concerne surtout le chêne, l’objectif est d’étendre la contractualisation aux autres essences.

Le chêne est une essence dominante des forêts tempérées européennes et un atout indéniable sur les aspects écologiques et économiques. Leur génétique extrêmement riche et complexe en fait également une essence apte à résister et s’adapter aux changements climatiques. Cependant, sa régénération naturelle ou artificielle est souvent rendue difficile pour de nombreuses raisons (pression de la faune sauvage, stratégie de développement, concurrence des adventices…) et tend vers une diminution drastique dans nos forêts.

Pour mieux comprendre les mécanismes de renouvellement du chêne, un groupe de recherche de Suède a étudié l’impact des clôtures sur ses conditions de croissance, selon plusieurs méthodes de régénération.

Il en ressort que clôturer une parcelle a un impact significatif durant les cinq premières années de vie. D’abord sur la croissance en hauteur et également, mais de façon non significative, sur la croissance en diamètre ainsi que sur la grosseur générale. Il n’y a en revanche pas d’effet améliorant sur la compétition entre le chêne et d’autres essences généralement plus concurrentes, puisque la pression d’abroutissement est également supprimée pour ces dernières. Des interventions sylvicoles sont alors nécessaires pour garantir leur dominance.

En termes de coût par rapport à l’efficacité de régénération (nombre et hauteur), la régénération naturelle sous couvert léger de semencier est nettement plus avantageuse en comparaison à la plantation ou le semis de glands.

Les entreprises de travaux forestiers (ETF) sont au nombre de 6 800 et emploient 21 000 personnes en France. Elles exécutent 80 % des travaux de récolte (abattage, débardage) et 70 % des travaux de sylviculture (plantation, reboisement, entretien). Ce maillon essentiel pour la filière forêt-bois fait l’objet d’une nouvelle étude prospective à l’horizon 2030. Elle propose d’abord un état des lieux avant de passer à l’exercice de prospective proprement dit et ensuite à quelques recommandations.

Parmi ces dernières, citons :
• la contractualisation de la relation économique
• la labélisation et certification des ETF
• la réorganisation de l’offre de formation
• la valorisation de l’image et de l’attractivité auprès des plus jeunes…

L’étude est réalisée par 1630-Conseil et financée par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, l’ONF et la Fédération nationale des entrepreneurs des territoires.

En Suisse, des chercheurs ont mis au point un outil d’aide pour planifier de manière optimale la ligne de câblage. Particulièrement en forêt de montagne, cette technique d’exploitation permet aux forêts d’assurer l’ensemble des services qu’elles peuvent rendre. Le câble est utilisé sur près d’un quart de la superficie forestière suisse au moment des éclaircies. C’est grâce à des formules datant de 1960 et presque oubliées que l’outil a pu être mis en place. Des recherches récentes menées par l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) et de l’ETH Zurich ont ont permis de préciser ces calculs pour aider les bûcherons à positionner les câbles de manière optimale.

Le gain de précision réalisé grâce à cet outil est essentiel pour diminuer les coûts d’exploitation, mais également pour assurer la sécurité du chantier.

Bien que les forêts représentent l’écosystème terrestre le plus répandu sur Terre, elles ont été modifiées au cours de l’histoire par l’agriculture et le développement de nos infrastructures humaines. Comment, dès lors, organiser les paysages de manière adéquate et cohérente vis-à-vis de la biodiversité ? Cette étude a combiné différents concepts empiriques pour définir des scénarios paysagers optimaux pour les espèces forestières.

 

Plusieurs études théoriques indiquent en effet que la biodiversité forestière diminue fortement dans les paysages avec moins de 10 à 30 % d’habitat forestier résiduel. Le « paysage optimal » proposé ici devrait donc contenir au moins 40 % de couverture forestière, cette proportion devenant encore plus importante au niveau des tropiques et dans les paysages dont la matrice non forestière est de mauvaise qualité. Ces 40 % de couverture forestière devraient être répartis comme suit :
10 % organisés en une grande parcelle d’un seul tenant,
les 30 % restants répartis en plusieurs patchs forestiers de taille plus réduite, distribués de façon uniforme dans le paysage ou en plusieurs éléments arborés semi-naturels jouant le rôle de corridor écologique.

Ces différentes parcelles doivent être intégrées à une matrice globale de haute qualité. Évidemment, les forêts existantes ne doivent pas être converties en ce « paysage optimal », la priorité étant leur préservation. Le paysage doit aussi être suffisamment grand pour que 10 % de sa surface répondent aux exigences minimales en termes d’habitat des espèces vivant dans les forêts étendues. Les scénarios paysagers proposés dans cette étude représentent ainsi un compromis optimal entre l’apport de biens et services pour l’humain et la préservation de la majorité de la biodiversité forestière.

La sylvothèque est un site internet suisse qui propose des balades virtuelles à travers différentes forêts européennes. Elle vous emmène ici visiter le marteloscope Goumoëns, situé au nord de Lausanne, en Suisse.

Le thème de ce tour virtuel est la découverte des dendromicrohabitats, des habitats de petite taille, faisant partie intégrante d’un arbre, qui accueillent de nombreuses espèces parfois très spécialisées. Par exemple, une cavité avec du terreau, du bois mort, une cavité de pics, une fente présentant un décollement d’écorce…

Différents modes de visite virtuelle sont disponibles :
• Le mode « découverte », qui permet de découvrir les dendromicrohabitats et leur importance pour la biodiversité.
• Le mode « détermination », qui propose de s’exercer à les déterminer.
• Le mode « recherche et détermination », qui propose de s’exercer à les repérer et les déterminer.
• Le mode « martelage », qui propose de marteler en tenant compte de ceux-ci.

Deux semaines après le début de l’offensive militaire russe en Ukraine, le prix du diesel (gazole) non routier (GNR) s’envole en France, passant de 0,60 €/litre en mars 2021 à 1,50 €/litre (ou plus selon les régions) le même mois de cette année.

Outre le matériel et la main-d’œuvre, le carburant constitue l’une des trois charges principales pour les entreprises de travaux forestiers qui n’ont dès lors d’autre choix que d’actualiser les prix de leurs prestations. L’ONF, par exemple, a accepté une actualisation mensuelle des prix.

Aussi, le gouvernement français vient de mettre sur la table un « plan de résilience » en réponse à l’impact du conflit ukrainien sur l’économie. Ce plan aidera non seulement les ménages, mais aussi les entreprises consommatrices de carburant. Au sein de la filière forêt-bois, ces mesures soutiendraient au minimum les papetiers et les panneautiers.

Il est certain que l’ampleur de cette crise soudaine met le doigt sur des enjeux tels que les performances énergétiques et les économies d’énergie dans les activités forestières. Des alternatives moins énergivores existent qu’il serait judicieux de privilégier (travaux ciblés…).