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Les inventaires forestiers régionaux : une mine d’informations utiles pour préserver nos habitats sensibles des espèces invasives

Dans cette étude, les chercheurs ont interrogé les données de l’inventaire forestier national allemand pour évaluer le potentiel invasif de deux espèces exotiques : le douglas et le chêne rouge d’Amérique. Ils se sont plus particulièrement intéressés au risque que ces essences représentent pour les habitats d’intérêt communautaire protégés en Allemagne de l’Ouest, et à la perte de biodiversité que leur expansion induirait.

Sur base de cette évaluation à grande échelle reprenant la majorité des forêts d’Allemagne, aucune preuve d’un potentiel élevé d’installation et de propagation des semis de douglas et de chêne rouge n’a pu être établie. Les chercheurs ont généralement observé peu de semis naturels de ces deux espèces en dehors des peuplements déjà occupés et qui présentaient un sous-étage assez lumineux. Les éléments influençant  le succès de l’établissement de ces deux exotiques étaient : la composition du peuplement, les conditions de lumière ainsi que la présence et la dominance du douglas ou du chêne rouge dans la canopée. Les sols calcaires étaient par contre défavorables à leur implantation.

Dans les forêts semi-naturelles avec suffisamment de lumière dans le sous-étage et des essences moins compétitives, comme nos chênes indigènes, le douglas et le chêne rouge peuvent donc s’implanter et induire des changements dans la composition des espèces.

Il est toutefois possible de limiter ce risque en mettant en place une gestion responsable, par exemple en prévoyant des zones tampon autour des peuplements à protéger et en éliminant régulièrement les éventuels semis. Pour le douglas, une zone tampon de 300 mètres serait suffisante. Cette mesure est cependant moins efficace pour le chêne rouge dont les glands sont en partie disséminés par les oiseaux comme le geai.

Les résultats obtenus dans cette étude sont en contradiction avec certaines études menées en Belgique, en Pologne ou encore aux Pays-Bas qui accordent au chêne rouge un caractère plus invasif. Il est possible que cette différence soit due à la moindre présence de l’espèce dans la zone étudiée. Aussi, les auteurs encouragent à la réalisation d’études similaires dans des régions où ces espèces sont plus abondantes, comme en Belgique.

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