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La revue de presse mensuelle et gratuite sur la forêt et la nature

Des preuves existent déjà, au travers de différentes études, sur les liens entre le développement humain et la perte de biodiversité d’une part et l’apparition d’épidémies d’autre part. Le résultat d’une perte de biodiversité est souvent le remplacement d’un grand nombre d’espèces par un petit nombre, dont les membres restants sont des hôtes de pathogènes transmissibles à l’homme. Les populations de ces espèces augmentent quand les paysages naturels deviennent urbanisés et que la biodiversité diminue de ce fait. Outre la recherche d’un vaccin et l’établissement de diagnostics précoces, les causes des épidémies doivent aujourd’hui être trouvées et combattues en conséquence. La recherche doit se concentrer sur la cartographie des risques à travers le monde, afin de savoir où de nouvelles épidémies sont susceptibles d’apparaître.

En juillet dernier, un groupe rassemblant virologues, économistes et écologistes a publié un essai dans la prestigieuse revue « Science ». Selon eux, les gouvernements peuvent aider à réduire le risque de futures pandémies en contrôlant la déforestation et en freinant le commerce d’espèces sauvages pouvant jouer le rôle d’hôte pour certains pathogènes dangereux. Cette équipe a estimé les coûts inhérents à ces actions : entre 22 et 33 milliards de dollars annuellement. Ces coûts incluent notamment l’arrêt du commerce de viande de brousse en Chine et la réduction de la déforestation en zone tropicale. Bien que ces montants puissent paraître importants, l’investissement total serait deux fois moindre que les 5,6 billions de dollars estimés pour la crise du Covid-19, toujours en cours.

Le castor a un effet positif sur la faune et la flore. En effet, il crée des milieux humides idéals pour poissons et batraciens, il dissémine les saules… Par ailleurs, il modifie les milieux occupés par l’homme comme, par exemple, les peupleraies. Certains ne voient donc pas toujours d’un bon œil le retour de ce rongeur protégé. Selon le président de l’Association peuplier du Centre-Val de Loire, les castors peuvent provoquer des inondations de parcelles (populicoles ou agricoles) parfois sur 40 hectares. Les populiculteurs l’affirment : le castor a un réel impact négatif sur leur économie.

Afin de trouver des pistes de cohabitation entre le castor et le populiculteur, France Bois Forêt cofinance donc un programme qui consiste à étudier et rassembler des données sur le comportement du castor. Concrètement, en cas de « dégâts » de castor, les données sont collectées, quantifiées et rassemblées dans une base de données, ce qui n’était pas le cas auparavant.

Ce programme permettra de retirer des enseignements des données de terrain et à trouver un équilibre entre castor et populiculteurs.

La technologie se glisse un peu partout à l’heure actuelle, parfois là où on l’attend le moins. Les scolytes posent énormément de problèmes à nos forêts, la méthode de détection visuelle est chronophage et pas toujours aisée. Pourquoi ne pas changer d’outil ? C’est la mission que s’est lancée Gembloux Agro-Bio Tech (ULiège) en équipant des drones de pompes à air capables d’emprisonner les odeurs émises par les scolytes eux-mêmes, mais aussi celles du bois qui se défend contre eux. Cette technique est toujours en phase d’expérimentation mais pourrait être très utile pour une détection précoce des infestations et agir ainsi plus rapidement pour limiter les dégâts.

Certaines plantes utilisent l’allélopathie pour concurrencer les plantes voisines. La capacité à induire la production de composés allélopathiques en réponse à la concurrence est supposée être adaptative. En effet, les plantes pourraient économiser les coûts de production de métabolites en l’absence de concurrents. C’est ce que cette étude américaine tente de creuser en prenant l’exemple du solidage du Canada (Solidago altissima), plante indigène en Amérique du Nord mais solidement invasives dans le reste du monde.

Les chercheurs ont mesuré les concentrations en polyacétylènes – composés allélopathiques – en réponse à la compétition. Ils ont observé que ces concentrations variaient effectivement suivant deux facteurs :

• L’histoire de l’évolution des populations végétales : le caractère précoce ou non de l’invasion influe sur l’induction de composés allélopathiques.

• La disponibilité des nutriments : l’induction de polyacétylènes est devenue plus importante en cas de diminution des nutriments. Une allélopathie accrue dans ce contexte peut être particulièrement bénéfique pour supprimer la capacité d’exploitation d’un concurrent.

Les Espèces Indigènes Envahissantes (EIE) causent-elles les mêmes dommages environnementaux que les Espèces Exotiques Envahissantes (EEE) ?

Pour étudier cette question, la fréquence d’extinction d’espèces a été étudiée. Les EEE causent douze fois plus d’extinctions que les EIE.

Ce résultat conforte ceux d’autres études qui démontrent que les prédateurs introduits prélèvent beaucoup plus de proies que les prédateurs indigènes. Comment cela s’explique-t-il ? Les proies n’ont pas co-évoluées avec les prédateurs introduits. Elles n’ont pas acquis le comportement adéquat d’évitement, ni la réponse immunitaire vis-à-vis des maladies véhiculées par les EEE. Par exemple, le vison américain a quasiment décimé la population de la forme aquatique du campagnol terrestre car il s’immisce dans leurs galeries souterraines.

Lancée en 2005, la production d’électricité à base de pellets dans l’unité 4 de la centrale électrique des Awirs (à Flémalle, en région liégeoise) était une première mondiale à l’époque. Cette unité de production au charbon avait été modifiée afin de pouvoir fonctionner avec des pellets préalablement broyés et réduits en poussière, ce qui lui permettait de s’approvisionner en pellets « industriels » et non « domestiques » comme l’exigent les poêles et chaudières à pellets. À pleine puissance, la centrale des Awirs consommait 350 000 tonnes de pellets par an, livrés par péniches ou par camions. Au fil des années, ces pellets industriels furent quasi exclusivement importés d’Amérique du Nord, ce qui n’alla pas sans crisper les producteurs locaux qui avaient investis dans des moyens de production conséquents. Ces derniers furent obligés de s’orienter vers une production de pellets de qualité « domestique » de plus haute valeur.

En 2005, Engie, l’exploitant de la centrale, avait bénéficié du système de soutien à la production d’électricité de sources renouvelables en Wallonie, les « certificats verts », pour une durée de 15 ans. Avec la fermeture de cette centrale à pellets, la Wallonie perd une capacité de production de 500 GWh/an d’électricité verte (10 % de la production verte en Wallonie), soit l’équivalent de la consommation de plus de 142 000 ménages.

L’association Natagora, en collaboration avec plusieurs partenaires français (FERUS), espagnols (FAPAS) et allemands (FtW), est en train de construire un cours en ligne sur les grands carnivores en réponse aux besoins de nombreuses associations travaillant avec la nature. Le but est donc de permettre à chacun d’en savoir plus sur la biologie, les interactions avec l’homme et les troupeaux ainsi que la gestion des conflits que cela peut engendrer… Les experts sont nombreux à participer et un comité scientifique est chargé de valider les contenus.

La sortie de ce MOOC, entièrement gratuit, est prévue en 2021. La plateforme est déjà accessible afin d’être tenu au courant de l’évolution du projet et lever le voile sur quelques éléments !

Rendez-vous ici pour en savoir plus : www.mooc-large-carnivores.org

Nous sommes en Suisse, commune de Suchy. Un essai d’introduction de bison d’Europe, originaire de Pologne, a débuté en novembre 2019. Une harde de 6 bisons (5 femelles et un mâle) a été introduite en semi-liberté dans un enclos de 48 ha. Une attention particulière est portée sur l’impact de ce grand bovidé sauvage sur la forêt. La harde s’est agrandie en juin dernier, avec la naissance d’une petite bisonne.

Ce projet suscite l’enthousiasme auprès des riverains. Il va être étudié afin d’observer l’impact sur la biodiversité et son utilité potentielle comme aide à la gestion forestière.

Voici quelques observations déjà réalisées. Le bison raffole de la ronce. Il crée des trouées et apprécie toutes les « pousses vertes ». Le forestier local lutte contre le saule, le bison l’aide en s’en nourrissant. Il se nourrit également de l’écorce de l’orme lisse, de tilleul et de chêne, et se frotte sur les arbres pour se débarrasser des parasites. Il faut alors protéger les arbres destinés à la production. Le bison ne semble pas apprécier les résineux, à part quelques épicéas qui ont été écorcés. Il se frotte par contre sur leur écorce.

Selon l’organisation FERN, la plantation d’arbres n’aidera pas à lutter contre les changements climatiques si les arbres sont ensuite brûlés pour l’énergie, s’ils sont plantés sans tenir compte des besoins de la biodiversité locale, s’ils remplacent la diminution des émissions de CO2 ou la nécessité de protéger les forêts matures déjà existantes.

Bien sûr, des plantations diversifiées d’arbres pourront contribuer à répondre à l’urgence climatique, mais uniquement si nous réduisons également nos émissions et si nous protégeons et restaurons les forêts existantes.

D’un côté, la plantation d’arbres peut être une solution pour restaurer des forêts dégradées. Néanmoins, il existe également d’autres solutions telles que la sylviculture à couvert continu, qui permet à la forêt de se régénérer elle-même.

D’un autre côté, le FERN estime que certains programmes de plantation font plus de mal que de bien. L’organisation cite, par exemple, des projets où les arbres sont récoltés sans jamais laisser à la forêt le temps d’arriver à maturité, où seule une essence est plantée plutôt qu’un mélange (plus résilient face aux changements climatiques et aux attaques de parasites), où les plantations détruisent et remplacent des écosystèmes riches en biodiversité, …

La crise sanitaire de la peste porcine africaine n’est désormais presque plus qu’un mauvais souvenir pour la Wallonie. Le 27 octobre dernier, la Belgique a introduit une demande à l’Europe afin de récupérer un statut « indemne » par rapport à la PPA. La réponse de l’Europe devrait arriver dans les semaines à venir.

Même si la réponse est favorable, le retour à la normale se fera progressivement en restant alerte à tous nouveaux cas. Une série de mesures sera mise en place à cette fin. L’ensemble de ces mesures et des échéances est consultable sur le site web de la Ministre Tellier.