Search
Generic filters
Formation
Revue Forêt.Nature
Forêt.Mail
Bibliotheque

La revue de presse mensuelle et gratuite sur la forêt et la nature

Plantation de hêtres en sous étage d’épicéas sous couvert.
L’Administration forestière du Royaume-Uni (Forestry Commission) a récemment publié un guide technique sur les plantations sous couvert.
La plantation sous couvert consiste à planter des jeunes arbres sous un peuplement existant dans le cadre d’une régénération ou d’une diversification d’essences et de structure. En effet, planter des arbres sous l’abri d’un peuplement existant offre des avantages, en particulier celui de la protection contre les gelées hors saisons et les fortes précipitations. La plantation sous couvert est très différente de la plantation classique et le guide aborde de manière claire tous les aspects techniques à l’aide de schémas et illustrations.
Continuous cover silviculture, UK

© Collectif Bois 07
Depuis 2012, le Collectif Bois 07 met en lien propriétaires, gestionnaires, bûcherons, débardeurs, scieurs et artisans du bois pour valoriser les bois d’Ardèche et les savoir-faire forestiers. Ils mettent en place un circuit court de bois écologiquement responsable et socialement solidaire.
L’association intervient essentiellement dans trois domaines d’activité :
• Achat de bois sur pied, récolte en forêt, transformation du bois et vente de bois scié.• Animation locale, formation, sensibilisation aux problématiques forêt-bois.• Appropriation citoyenne des espaces forestiers par la promotion des usages de la forêt et par l’accès au foncier forestier et à la ressource bois.
Pour 2017, l’association prévoit de réaliser une récolte de 450 m³ de douglas et environ 100 m³ de pin maritime et de châtaignier. Elle lance donc un appel aux prêts solidaires ou aux dons pour assurer la trésorerie correspondant au décalage dans le temps entre le paiement du bois acheté en forêt (paiement comptant du propriétaire forestier, des travailleurs forestiers, des premiers transports et des premiers sciages) et la recette de la vente de bois scié.
Collectif bois 07

Le Gouvernement wallon a adopté un avant-projet de décret qui prévoit (1) d’ôter leur statut de protection à la pie bavarde et à la corneille noire pour les déplacer dans la liste des espèces gibiers et (2) de faciliter les procédures en cas de demande de destruction pour le blaireau, le castor, le héron et le cormoran.
Le texte a été envoyé au Conseil supérieur wallon de la Nature qui a un mois (vacances comprises) pour remettre un avis. En 2013, un projet de décret similaire avait déjà reçu un avis négatif, l’estimant notamment basé sur des données non fondées.
Les experts de la conservation de la nature estiment que ce n’est pas le nombre de pies et corneilles qui est le principal problème de la disparition d’autres espèces mais plutôt la banalisation de l’habitat agricole. En ce qui concerne les dégâts liés au blaireau et au castor, il s’agit dans 90 % des cas d’une tempête dans un verre d’eau. Et en tout cas, il ne sert à rien d’éradiquer : l’animal revient après. Enfin, les populations de hérons et de cormorans sont en diminution depuis plusieurs années.
De Muelenaere M. (2016). Pies et corneilles, bientôt au tableau de chasse ? Le Soir, 23/12/2016.

Répartitions des 222 réponses à la question : Quelles sont les contraintes les plus importantes qui vous limitent dans la mise en place d’actions d’adaptation face au changement climatique.
Le changement climatique est susceptible de provoquer des modifications importantes dans les forêts. Pour relever ce défi, il peut être nécessaire d’adapter la gestion des forêts et, par conséquent, de prendre des mesures proactives par les gestionnaires forestiers. Une enquête menée en Belgique par l’UCL, la KUL, l’UGhent et l’INBO a tenté de savoir si ces mesures étaient prises par les propriétaires et gestionnaires forestiers et comment.
L’enquête a consisté à interroger les intervenants forestiers en Belgique sur la manière dont ils perçoivent le rôle de leur gestion forestière dans le contexte du changement climatique et les obstacles qui limitent leur capacité à se préparer et à réagir à ces changements.
Les répondants ont indiqué qu’ils étaient très conscients des changements climatiques, plus des deux tiers (71 %) se disant préoccupés par les effets du changement climatique sur leurs forêts. En revanche, seul un tiers des répondants (32 %) ont signalé avoir modifié leurs pratiques de gestion pour cette raison. Parmi les principales contraintes limitant leurs actions, le manque d’information était considéré comme le plus important pour les gestionnaires des forêts publiques et privées.
Le transfert des connaissances apparaît donc comme une condition essentielle pour que la recherche mène à l’innovation. Améliorer la communication et la démonstration de solutions possibles pour l’adaptation au changement climatique est donc probablement la stratégie la plus efficace pour accroître leur adoption.
Sousa-Silva R., Ponette Q., Verheyen K., Van Herzele A., Muys B. (2016). Adaptation of forest management to climate change as perceived by forest owners and managers in Belgium. Forest Ecosystems. DOI: 10.1186/s40663-016-0082-7.

© UCL-FORBIO
En fonction des essences, les jeunes arbres présentent une certaine plasticité en réponse aux conditions environnementales. Cependant, la comparaison de l’architecture des arbres dans les peuplements purs et mélangés est peu étudiée. Une étude réalisée en Belgique a testé les effets de la concurrence et de la diversité sur l’architecture de cinq espèces importantes en plantation : chêne pédonculé, bouleau verruqueux, hêtre, pin sylvestre et tilleul avant et pendant la fermeture de la canopée.
Les données ont été recueillies au sein d’un dispositif mis en place il y a cinq ans en Flandre dans le cadre du projet FORBIO traitant le sujet des peuplements mélangés. Les propriétés architecturales (branche, le rapport hauteur/diamètre (H/D), le diamètre des branches et l’angle d’insertion des branches) ont été relevées sur 396 arbres.
Les espèces ont présenté des réponses architecturales contrastées à la compétition.
En cas de concurrence forte, le chêne pédonculé (héliophile et croissance lente) a augmenté son rapport H/D pour optimiser la recherche de lumière dans la canopée supérieure. Les rameaux ont répondu en s’insérant plus horizontalement sur le tronc. Le bouleau (héliophile à croissance rapide) a augmenté son rapport H/D et a diminué sa ramification de branches. Le hêtre (sciaphile et croissance lente) a augmenté sa ramification pour améliorer l’absorption de lumière sous ombrage. Le pin sylvestre (héliophile et croissance rapide) et le tilleul (sciaphile et croissance lente) n’ont pas présenté de différences architecturales significatives. La diversité et l’identité des espèces voisines n’ont pas contribué à la plasticité architecturale.
Les auteurs concluent que la concurrence entre les arbres, et non la diversité, influence l’architecture des jeunes plantations avant et pendant la fermeture du couvert dans les mélanges. En conséquence, pour guider le développement architectural des arbres vers des bois de haute qualité, il est important pour les gestionnaires de prendre en compte les processus concurrentiels dès le stade d’installation dans les plantations.
Van de Peer T., Verheyen K., Kint V., Van Cleemput E., Muys B. (2017). Plasticity of tree architecture through interspecific and intraspecific competition in a young experimental plantation. Forest Ecology and Management 385.

Une étude vient d’être menée, dans le centre de l’Allemagne, sur la compétition entre la biomasse microbienne et les arbres vis-à-vis des éléments N, P et K. Deux objectifs étaient alloués à cette étude :
1. Est-ce que le mélange d’essence affecte les cycles de l’azote (N), du phosphore (P) et du potassium (K) ?2. Y a-t-il une compétition entre les arbres et la biomasse microbienne vis-à-vis de ces éléments ?
L’étude a été réalisée en étudiant le cycle de ces éléments dans différents types de peuplements : peuplements mono-spécifiques de hêtre, chêne, charme et tilleul et peuplements mélangés contenant 3 des 4 espèces citées.
Les résultats ont mis en évidence différentes conclusions :
Pour conclure, la faible disponibilité du phosphore et du potassium, notable dans les peuplements de hêtre et ayant pour effet de limiter sa croissance, est atténuée en mélangeant le hêtre avec le charme ou le tilleul. Ces résultats sur le cycle des éléments chimiques et leur disponibilité, variables selon les essences en place, peuvent servir la gestion forestière en améliorant la productivité et la fertilité des sols.
Schmidt M., Veldkamp E., Corre M. D. (2016) Tree-microbial biomass competition for nutrients in a temperate deciduous forest, central Germany. Plos Biology. DOI 10.1007/s11104-016-2923-0

La structure des interactions écologiques
L’auteur propose dans cet article, un nouveau challenge, celui d’étudier les aspects fonctionnels des interactions entre espèces plutôt que de se limiter aux espèces elles mêmes.
En effet, la recherche fondamentale sur la biodiversité s’est concentrée, jusqu’ici sur les individus, les espèces : dénombrer et nommer les nouvelles espèces, étudier leurs modèles de distribution et analyser leurs relations évolutionnistes. Pourtant, la biodiversité, c’est plus qu’une collection d’individus. C’est une combinaison d’entités biologiques et de processus qui constituent les supports de la vie sur la Terre. Pour comprendre la biodiversité, on doit certes passer par une étape de dénombrement mais il est également vital d’évaluer comment les espèces interagissent entre elles.
Les interactions écologiques auront disparu bien avant que les espèces impliquées ne se soient elles même éteintes. Leurs fonctions écologiques ne fonctionneront plus même si les espèces existent encore.
Jordano P. (2016). Chasing Ecological Interactions. PlosBiology 14. DOI 10.1371/jounal.pbio.1002559
Légende photo:
En haut : Exemples d’interactions biologiques entre plantes et animaux. A- Toucan ariel (Ramphastos ariel) se nourrissant sur un Ensarova (Euterpe edulis) dans la forêt humide atlantique (Brésil). B- Extatomma tuberculatum sur un pseudonectaire (glande végétale sécrétrice de nectar) à la base d’une feuille de Gonfolo (Qualea multiflora) dans la végétation dense (Brésil). C- Une abeille perce-bois (Xylocopa violacea) visitant l’inflorescence d’un Ail sauvage (Allium ampeloprasum) dans le Sud-Est de l’Espagne. En bas : Différentes visualisations de la complexité des réseaux d’interactions interspécifiques (sphères colorées) illustrées par leurs liens (lignes vertes). D- Toile trophique typique décrivant l’ensemble des interactions dans un écosystème donné. E- La plupart des interactions plantes-animaux peuvent être présentés à l’aide de graphiques bipartites décrivant des schémas d’interdépendances mutuelles. F- Interactions entre espèces aux relations très intimistes comme les relations entre plantes et fourmis.
© (A) José Augusto Balieiro, with permission; (B) Denise Lange and Kleber del-Claro, with permission; (C) Pedro Jordano. Panels D, E, and F were produced with FoodWeb3D, written by R.J. Williams, and provided by the Pacific Ecoinformatics and Computational Ecology Lab (www.foodwebs.org).

Cette vidéo combine 3 petits reportages successifs (10’59’’) présentant sommairement le travail de tonnellerie à travers trois exemples différents.
Si l’art de la tonnellerie est aujourd’hui souvent plus automatisé, ces petits documentaires permettent de découvrir quelques étapes de la fabrication traditionnelle des tonneaux et de se reconnecter avec ce savoir-faire particulier.
I am Stankoff (2016) How Giant Barrels Are Made – 3 Cooperages. You tube

Le photographe anglais Levon Biss a exposé il y a quelques mois au Musée d’histoire naturelle d’Oxford son projet Microsculpture. Les visiteurs étaient invités à découvrir d’impressionnants tirages HD de 3 mètres de hauteur d’une série de photos d’insectes capturées à l’aide d’un objectif de microscope 10x fixé à un autre objectif de 200 mm.

©  Patrick Lighezzolo
Le 5 décembre 2016, un décret modifiant le Code forestier a été voté en commission parlementaire. La chose fait débat. Le nœud du problème réside dans la modification de l’article 114 du Code permettant au Gouvernement Wallon de vendre les forêts domaniales à des groupements forestiers et ce, sans l’aval (auparavant nécessaire) du parlement wallon.
Plusieurs associations naturalistes et utilisateurs de la nature voient dans cette manœuvre la volonté déguisée de renflouer les caisses régionales en vendant les « bijoux de famille ». De nombreuses interrogations flottent autour de cette décision parlementaire : Les forêts seront-elles gérées de manière aussi durable si elles tombent dans les mains de propriétaires privés ? Si l’état vend ses forêts aux plus offrants, qui empêchera les communes de faire de même ? Le rôle multifonctionnel de la forêt sera-t-il préservé, d’autant qu’aucune obligation ne pèse sur le secteur privé à ce niveau-là ? L’accès au public sera-t-il maintenu ?
René Collin, ministre en charge de la nature et des forêts, a demandé une suspension temporaire du projet de loi. Le projet de décret devrait repasser en Commission de la ruralité du Parlement wallon le 16 janvier, à l’occasion de laquelle, la manière de gérer le dossier sera discutée et décidée (audition, demande d’avis supplémentaire, etc.).
La forêt wallonne à vendre au plus offrant ? Communiqué de presse (2016)De Muelenaere M. (2016). La forêt wallonne, un enjeu disputé. Le Soir, 10 et 11/12/2016.

© O. Brosseau/Terra
Le changement climatique ne se produit pas uniquement dans l’atmosphère. Les sols jouent aussi un rôle majeur, intervenant notamment dans le cycle du principal gaz à effet de serre : le dioxyde de carbone (CO₂).
À l’échelle planétaire, ils stockent environ 2 000 milliards de tonnes de carbone sous forme de matière organique, c’est-à-dire plus que l’atmosphère et la végétation réunies. Une petite variation dans les sols risque donc d’avoir des conséquences importantes sur les concentrations atmosphériques de CO₂. Or, ils sont soumis à de multiples pressions anthropiques qui les dégradent et altèrent leurs capacités à stocker le carbone : artificialisation, érosion, tassement et pollution. À titre d’exemple, en France, les sols disparaissent à raison de 27 m² par seconde sous le béton.
La lettre du ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer (2017)