Search
Generic filters
Formation
Revue Forêt.Nature
Forêt.Mail
Bibliotheque

Sommaire

Numéro 161

Forêt.Nature, la revue technique consacrée à la gestion résiliente des espaces forestiers et naturels

4 numéros par an, ± 80 pages au format A4, couleur.

Des contenus adaptés aux préoccupations larges des gestionnaires forestiers et des espaces naturels

Farah Roland

Le projet Interreg Askafor vise la promotion de la sylviculture mélangée à couvert continu (SMCC) en diminuant les freins à son développement. Une des actions du projet est la mise en place de quatre forêts de référence sur plus de 1 200 hectares en Grande Région. Celles-ci permettront à la fois de démontrer l’intérêt de la SMCC et de suivre l’évolution des forêts gérées selon cette sylviculture.

Maude Vandenabeele

La méthode des travaux ciblés est un pilier de la sylviculture de qualité à moindre coût. Dans la lancée du premier travailloscope installé en 2020 à Grimbiémont en contexte feuillu, un travailloscope résineux a vu le jour à Daverdisse. Une première européenne !

Sarah Meulemans

L’expansion géographique rapide du raton laveur et l’augmentation de ses densités de population dans de nombreuses régions d’Europe inquiètent la communauté scientifique. Ce mésocarnivore peut en effet impacter de nombreuses espèces, protégées ou non, notamment au cours d’événements de prédation qui ont déjà pu être prouvés. Cependant, en Wallonie, l’impact exact lié à cette prédation est encore peu connu. Bien que des tentatives de régulation aient été mises en place dans de nombreux pays, ces dernières ne se sont pas toujours révélées efficaces. Dans ce contexte, une approche qui s’avère plus judicieuse pourrait consister à protéger de manière ciblée les espèces potentiellement fragilisées par le raton laveur. Pour cela, une meilleure connaissance de l’écologie du procyonidé, et en particulier de son utilisation des ressources, est indispensable. À cette fin, un suivi par collier GPS a été effectué sur quatre individus de mars à juin 2021 dans la forêt de Saint-Michel-Freyr, en vue d’étudier la sélection de l’habitat par le raton laveur, et d’en déduire l’exploitation des ressources alimentaires et des refuges dans ces habitats.

Les résultats obtenus suggèrent une sélection des peuplements feuillus, qui sont majoritaires sur le site d’étude, à l’exception du mois d’avril, plus frais, au cours duquel les résineux ont été majoritairement sélectionnés, peut-être en raison de la régulation thermique apportée par leur couvert. Les forêts feuillues sont riches en refuges et en ressources alimentaires, majoritairement des insectes, gastéropodes et crustacés cachés sous les écorces des bois morts tombés au sol, ainsi que des amphibiens, micromammifères et végétaux. Les forêts résineuses présentent également un intérêt en tant que zones de refuge, mais semblent plus pauvres en termes de ressources alimentaires. Les ratons laveurs utilisent également volontiers les milieux ouverts très riches en ressources alimentaires. En conclusion, les résultats obtenus indiquent, pour le mois de juin 2021, une très bonne adaptation de l’espèce dans la mosaïque forestière de Saint-Michel-Freyr. Les ressources alimentaires y sont riches et variées et l’espèce modifie sa sélection de l’habitat en fonction des conditions météorologiques et de l’abondance des ressources alimentaires disponibles.

Élise Morel

La Belgique a mis en place un plan de lutte contre le castor canadien à partir de 2009. Dix ans après il était intéressant d’évaluer les résultats du plan. L’étude sur le terrain de 2020 basé sur un système de piège à poils non invasif et d’une analyse ADN, a permis de vérifier l’espèce en présence sur chacun des sites. Les sites ont été sélectionnés pour être le plus représentatif par rapport aux anciens sites de castors canadiens et les alentours. Ainsi malgré les différents échecs d’analyses, nous constatons pour la première fois que le castor européen occupe des anciens territoires de castors canadiens et continue de proliférer. Après la vérification des derniers sites manquants, la Wallonie pourra être déclarée indemne de castor canadien sur son territoire. Ensuite, la différenciation des sous espèces de castors serait une belle perspective pour étudier les différents déplacements et développement des castors européens sur le territoire.

Stéphane Abras, Valentin Claes, Hugues Claessens, Marc Dufrêne, Gérard Jadoul, Ophelia Noël

Au sein du massif forestier de Saint-Hubert, 1 650 hectares de forêt domaniale sont cogérés, depuis plus de 2 ans, dans un schéma inédit de partenariat public-privé, par le DNF (SPW ARNE) et la Fondation Pairi Daiza.

Ce projet Nassonia, d’une durée de 20 ans trois fois renouvelable, s’inscrit dans le temps long de la forêt. Il a pour objectif principal de placer la biodiversité et la naturalité au centre des enjeux de gestion au sein de ce territoire. Le présent article explique les résultats et la méthode d’un inventaire mis en place par l’équipe en charge du projet dans le but de fournir des données importantes pour la rédaction du nouveau plan d’aménagement forestier. Un des enjeux majeurs est effectivement de disposer, dans toute une série de domaines, d’un état des lieux initial, un t0.

Aurore Fanal

Pour pallier au déclin de la productivité des grandes essences wallonnes, de plus en plus de parcelles forestières sont diversifiées à l’aide d’essences exotiques provenant d’Asie et d’Amérique du Nord. Cependant, les risques liés à de telles introductions ne sont pas négligeables : propagation de pathogènes, appauvrissement de la biodiversité, émergence de nouvelles espèces invasives… Une étude a été menée dans huit arboretums forestiers wallons afin de quantifier la régénération naturelle de conifères exotiques. Six espèces présentent un potentiel envahissant, particulièrement le tsuga hétérophylle et le sapin de Vancouver, qui se dispersent également sur de longues distances. Afin d’éviter les impacts négatifs sur nos écosystèmes naturels et préserver la multifonctionnalité de nos forêts, la plantation d’espèces exotiques doit être mûrement réfléchie et précédée d’analyses de risques rigoureuses.

Raphaël Thunus

Installé dans les années ‘50 et ‘60 afin d’augmenter la diversité en essences résineuses productives dans la forêt domaniale du Grand-Bois à Vielsalm, le tsuga hétérophylle a rapidement prouvé qu’il était en station. Aujourd’hui, arrivé à maturité, l’espèce fructifie abondamment et le semis trouve dans cette forêt résineuse irrégulière des conditions optimales à son installation. Il impose une rude concurrence aux autres essences et certaines parcelles se voient envahies par un sous-étage pur de tsuga. Face à ce constat, il a été décidé de réagir afin de contenir l’espèce. Quelques travaux de gestion localisés ont d’abord été envisagés mais les résultats mitigés ont poussé le gestionnaire à entrevoir une action à l’échelle du massif.

Jérémy Cours, Louis-Michel Nageleisen, Régine Touffait, Hubert Schmuck, Stéphane Brault, Nathalie Bréda, Claudine Richter, François-Xavier Saintonge, Vincent Boulanger

Le hanneton forestier est une espèce importante de coléoptère à potentiel ravageur des forêts mixtes et feuillues européennes. Afin de mieux comprendre son écologie, nous avons étudié le comportement de ponte des femelles dans les Vosges du Nord. Nous avons mis en évidence qu’une strate arbustive dense est négativement corrélée à la densité de pontes et d’œufs dans le sol. Au contraire, l’ouverture de la canopée et la proportion de surface terrière de chêne dans le peuplement alentour étaient toutes deux positivement corrélées avec les densités de pontes et d’œufs. Nous émettons l’hypothèse qu’une couche arbustive dense crée une barrière physique pour les femelles. D’autre part, une canopée ouverte pourrait améliorer les conditions pour les larves dans le sol, tout comme une proportion élevée de chênes dans la zone environnante peut fournir une bonne source de nourriture pour les larves et les adultes.

Caroline Pollet, Cécile Verheyen, Benoit Jourez

Le traitement thermique offre aux essences de bois indigènes peu durables naturellement de nouvelles possibilités de valorisation. En Europe, il représente une alternative prometteuse à l’utilisation de bois naturellement durables, essentiellement tropicaux, et surtout aux traitements chimiques. Il n’y a cependant pas de traitement thermique universel, il est donc important de quantifier l’effet de ces traitements thermiques sur les propriétés physico-mécaniques et de durabilité fongique des bois. Une partie des résultats d’études réalisées par le Laboratoire de Technologie du Bois du CRA-W et par l’ULiège GxABT sur quatre essences de feuillus indigènes (chêne, frêne, hêtre, bouleau) traitées thermiquement est présentée dans cet article.