Les écosystèmes forestiers jouent un rôle tampon vis-à-vis des micro-habitats du sous-étage et,dans un monde qui se réchauffe, fournissent des refuges aux espèces qui y sont inféodées. Ces effets dépendent de la structure et de la gestion forestière. Cependant, le rôle des sols et de la roche-mère est moins connu, alors qu’ils ont également un impact sur la complexité de la structure de la forêt.
Cette étude a évalué les différences en termes d’effet tampon des forêts de feuillus sur des sols calcaires et siliceux. Six espèces ont été transplantées durant des années sèches et humides dans des trouées et sous couvert sur les deux types de sol. La survie des plantations, la transmission de la lumière, la température de l’air et le déficit de pression de vapeur (différence entre la quantité d’eau présente dans l’atmosphère et la quantité d’eau que l’atmosphère pourrait contenir à saturation) ont été mesurés dans tous les traitements. La structure de la forêt et les paramètres du sol ont également été quantifiés sur les deux types de substrat.
· La structure forestière est considérée comme plus complexe sur sol calcaire que sur sols siliceux. Cela induit une lumière plus diffuse transmise en sous étage des contextes calcaires.
· L’humidité de l’air était plus élevée dans le sous-étage des forêts calcaires. A l’inverse, la température maximale de l’air et le déficit de pression de vapeur était plus bas dans les forêts calcaires. Enfin, la quantité de nutriments était plus faible dans les sols siliceux et le sol y était plus sec.
· Pendant les années sèches, la canopée des forêts calcaires a joué un rôle de facilitation pour l’installation des plants transplantés, notamment dans les habitats les plus ombragés.
Les forêts calcaires ont une meilleure capacité à jouer un rôle de tampon que les forêts siliceuses : les dominantes ligneuses calcaires ont des effets facilitateurs plus élevés et, naturellement, la survie en milieu ouvert (calcaire) est plus faible au cours des années sèches.