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La revue de presse mensuelle et gratuite sur la forêt et la nature

Des chercheurs de l’Université de Wageningen, du Centre commun de recherche de la Commission européenne et d’autres institutions ont publié une étude dans laquelle ils constatent des déséquilibres importants dans l’approvisionnement au sein de la bioéconomie forestière européenne. Intitulée « Preuve préliminaire de la pénurie de résineux et de la disponibilité des feuillus dans les régions de l’UE », cette étude montre que les infrastructures forestières européennes ne semblent pas tout à fait alignées avec les besoins actuels et futurs en bois.

L’Allemagne, par exemple, indique des pénuries imminentes de résineux alors qu’elle affiche un surplus de feuillus estimé à 3 millions de mètres cubes. L’étude traite aussi du cas de la Norvège, où l’approvisionnement en résineux est également insuffisant.

Un séminaire sur l’intelligence artificielle (IA) organisé par Woodwize s’est tenu en octobre dernier. Objectif ? Présenter la plus-value de l’IA dans la transformation des entreprises de la filière bois mais aussi et avant tout l’éducation à cette technologie.

En résumé :

  • Meilleure compétitivité des entreprises (sans perte d’emplois !) utilisant l’IA
  • Importance de la formation pour une utilisation responsable et ciblée
  • Commencer petit et ensuite complexifier les processus

L’IA n’est plus un avenir lointain mais bien une réalité incontournable pour se développer et innover. Pour continuer de guider la filière vers le numérique, Woodwize proposera des ateliers pratiques sur l’intelligence artificielle dans le courant de 2025.

La Haute Autorité de Santé (en France) reconnaît la persistance de symptômes prolongés après un traitement antibiotique contre la maladie de Lyme, touchant entre 6 et 20 % des patients en Europe. Elle recommande une prise en charge personnalisée et multidisciplinaire pour améliorer la qualité de vie des malades. La HAS a mis à jour ses recommandations pour éviter « l’errance médicale » et insiste sur la nécessité de mieux comprendre ces symptômes post-infectieux. En 2023, environ 39 000 cas de Lyme ont été diagnostiqués en France.

Durant 4 jours, plus de cinquante gestionnaires forestiers et chargés de mission de projet Life ont bénéficié de formations SMCC, en anglais et espagnol, via des visites de terrain et de l’aide au martelage. La formatrice de l’équipe de Forêt.Nature a apporté sa longue expérience technique aussi bien en SMCC qu’en pédagogie lors de ces sessions qui s’adressaient à des professionnels.

Plusieurs coopératives et fondations ont participé à ces journées techniques : Tantai, Errez, Cesefor… Ces échanges ont permis aux participants de mieux comprendre les bénéfices d’une gestion en SMCC et d’affiner leurs gestes techniques apportés à la forêt.

 

Le couvert forestier tamponne le macroclimat et joue un rôle important dans l’atténuation du réchauffement climatique. Une étude a comparé l’effet de peuplements présentant différentes proportions de feuillus et résineux sur le microclimat forestier dans différentes forêts de Suède mais aussi de Belgique et d’Allemagne. La température de l’air et du sol y a été mesurée en continu pendant plus d’un an. Ces mesures ont été couplées à l’utilisation d’un modèle de simulation.

C’est la structure forestière et en particulier sa densité (surface terrière et ouverture du couvert) qui explique au mieux les températures mesurées dans le sous-étage, avec un effet tampon plus important quand la surface terrière augmente. La proportion de feuillus améliore également l’effet tampon mais dans une moindre mesure et seulement en saison de végétation.

Selon leur modèle :

  • Augmenter la surface terrière diminue la température moyenne du sol et les températures moyenne et maximum de l’air en été.
  • Augmenter la surface terrière augmente aussi les températures minimum de l’air en été et en hiver et la température moyenne de l’air en hiver. Ce pouvoir tampon du couvert varie également avec la température, les précipitations et le vent.

Un inconvénient lié à une surface terrière élevée pourrait être l’assombrissement du sous-étage, compromettant le renouvellement des essences peu tolérantes à l’ombrage. Une solution serait d’augmenter la surface terrière au moyen d’essences feuillues peu tolérantes à l’ombrage comme le chêne ou le bouleau. En effet, ces essences ont un couvert plus perméable à la lumière tout en assurant un pouvoir tampon vis-à-vis de la température tout aussi efficace que les espèces plus ombrageantes.

Le rôle de la structuration verticale du peuplement sur le microclimat dans le sous-étage reste encore à approfondir.

Ces éléments confirment le potentiel des forêts à procurer des refuges climatiques et atténuer l’impact du réchauffement climatique sur les espèces et la phénologie.

Le cormier (Sorbus domestica), bien qu’exigeant et peu compétitif, pourrait toutefois s’avérer intéressant d’un point de vue sylvicole dans un contexte de changements climatiques. En effet, il a un grand besoin de lumière et de chaleur, et est résistant à la sécheresse. Il se porte au mieux sur les sols calcaires et riches en nutriments, mais s’accommode des sols peu profonds ou argileux, à condition qu’ils ne restent jamais longtemps humides ni pauvrement oxygénés. Il est également sensible à l’abroutissement et au gel tardif. Vu ses fortes exigences, il ne forme pas de peuplements. Accompagné de façon appropriée, il participe en revanche au mélange et à l’établissement d’une forêt stable sur le plan climatique.

En mélange, il peut supporter pendant quelques années la proximité d’autres essences dont l’ombrage est modéré, tels les chênes. Pendant les vingt à trente premières années de sa croissance, l’ombrage latéral des arbres voisins, plus concurrentiels, favorisent en effet l’élagage naturel de ses branches. Cependant, pour obtenir des sujets vigoureux, une intervention plus précoce est recommandée, car les cormiers doivent idéalement pousser totalement librement, ou alors sous le couvert de vieux arbres clairsemés. Le cormier ne produit que peu de régénération naturelle. Pour améliorer son rajeunissement, les arbres limitrophes envahissants doivent donc être exploités, et la canopée éclaircie de façon à amener une ambiance semi-ombragée au sol. L’installation de clôtures ou de protections individuelles est également judicieuse là où les densités de gibier ne permettent pas une régénération naturelle appropriée.

Actuellement, malgré une grande aire de répartition, le cormier demeure rare et est vendu trois à quatre fois plus cher que les essences courantes. En 2000, seulement six mille cormiers âgés ont ainsi été recensés en Allemagne, dont environ deux mille cinq cents en Bavière, principalement dans le climat viticole de la Basse-Franconie. La part du cormier dans la production totale des pépinières forestières bavaroises augmente depuis quelques années, bien qu’elle reste à un niveau très bas (moins de 0,25 %). Son bois extrêmement solide et tenace peut être utilisé à des fins techniques exigeantes, et ses fruits sont surtout utilisés pour la fabrication de cidre et d’eau-de-vie de fruit.

Au-delà des accroissements obtenus en sylviculture dynamique, les mélèzes offrent surtout une belle opportunité de diversifier les peuplements dans la perspective des changements climatiques et pour pallier les problèmes sanitaires des autres résineux. Grâce au financement sur le long terme du Plan quinquennal de recherches et vulgarisation forestière, un bilan de vingt-cinq années d’expériences sylvicoles a pu être mené.

Durant l’hiver 1998-1999, plusieurs parcelles expérimentales de sylvicultures très dynamiques ont été installées dans de jeunes mélézières en Wallonie. Trois modalités de traitement différentes et plus intensives y ont été testées, en reflet des recommandations sylvicoles du guide sur le mélèze en Wallonie. Le suivi individuel des arbres dans les parcelles a permis de retracer l’évolution de différents paramètres dendrométriques au cours de ces vingt-cinq dernières années, dont la croissance en grosseur, la production en volume et la stabilité des peuplements. Une analyse dendrométrique comparative au cas par cas des modalités sylvicoles testées a permis d’identifier des tendances pour des stations de bonne productivité. Les modalités testées produisent des arbres plus gros plus rapidement par rapport à la placette témoin, représentative de la sylviculture conventionnelle, permettant ainsi de raccourcir la révolution et donc la durée d’exposition des arbres aux aléas sanitaires et climatiques. Elles produisent aussi des arbres plus trapus résistant mieux au vent ou aux neiges lourdes. Cependant aucune des modalités ne se différencie nettement des autres pour les arbres dominants. Une limite semble toutefois être atteinte dans l’effet de l’intensité des coupes sur la production en volume du peuplement, où des coupes descendant en dessous d’une surface terrière de 18 m²/ha mèneraient vers une perte de production. Ces résultats ouvrent des pistes de réflexions pour la construction d’un guide sylvicole actualisé qui abordera aussi la sylviculture des mélanges comportant du mélèze.

L’IGN vient de mettre en place un nouvel indicateur qui mesure les signes de présence des ongulés sauvages sur les arbres juvéniles en France (arbres d’un diamètre inférieur à 7,5 cm et d’une hauteur supérieure à 50 cm). Cerfs, chevreuils et sangliers sont ciblés.

Jusqu’à présent, une seule campagne d’inventaire a eu lieu, en 2023, soit un cinquième des placettes à inventorier. Les données ne sont pas encore très robustes, elles seront consolidées d’ici quelques années, lorsqu’un cycle de cinq campagnes aura couvert l’ensemble des placettes.

Nous pouvons cependant déjà observer quelques tendances (non significatives à ce stade) :

  • Près de 30 % des jeunes arbres laissent voir des traces d’abroutissement (consommation de bourgeons, de feuilles), de frottis (frottement des bois des mâles) ou d’écorçage (consommation de l’écorce).
  • La proportion de jeunes tiges touchées varie d’une essence à l’autre.
  • Les jeunes chênes sessiles semblent très appréciés (45 % des tiges montrent des dégâts, contre 30 % pour les hêtres). Les résineux présentent moins de traces et moins d’abroutissement que les feuillus, sauf le sapin pectiné dont plus d’un tiers des arbres est touché.
  • Le charme et la bourdaine sont les essences qui présentent le plus de traces, avec près de la moitié des arbres juvéniles concernés. Le chêne vert, le pin d’Alep et l’épicéa commun semblent les moins touchés, avec moins de 10 % d’arbres affectés.
  • Le nord-est de la France semble le plus touché, avec plus de 40 % des jeunes arbres qui présentent des traces.

Passer d’une terre agricole à une forêt est un processus long et les effets sur la flore et la faune de cette renaturalisation ont déjà été largement étudiés. Par contre, nous ignorons encore beaucoup de choses sur la manière dont les stocks de carbone et la biodiversité des sols réagissent lorsque la nature est laissée à elle-même.

Le projet WILDCARD, regroupant 16 partenaires dans 9 pays européens, s’efforce de combler cette lacune. En collectant des données sur le carbone des sols et les communautés biotiques, notamment grâce aux techniques avancées d’ADN environnemental (eDNA), il vise à mieux comprendre la réaction des sols face à leur renaturalisation.

Les données collectées grâce au protocole d’échantillonnage des sols permettront d’étudier comment le processus influence le stockage du carbone et la biodiversité dans divers environnements européens, en mettant un accent particulier sur des sites représentatifs. Ces sites ont été soigneusement sélectionnés pour représenter différentes conditions écologiques et climatiques, usages passés des terres, laps de temps depuis l’abandon, et où des données supplémentaires seront collectées dans le cadre du projet WILDCARD.

Les castors sont des animaux qui peuvent rendre de fameux services aux humains. Ils peuvent notamment protéger contre les inondations, améliorer la qualité de l’eau et contribuer à la biodiversité.

En République Tchèque, sur un terrain militaire au sud de Prague prévu en travaux d’aménagement, des castors ont construit une zone humide avec des piscines et des canaux avant l’arrivée des tractopelles. Il était prévu de créer des méandres sur la rivière « Klabava » en aval des deux étangs et de créer plusieurs plans d’eau ainsi qu’un bassin de sédimentation. En effet, ce site est classé en aire protégée depuis 2016 et il fallait réduire la sédimentation et freiner l’écoulement pour préserver des écrevisses en danger d’extinction en contrebas.

Le résultat des castors s’étend sur une surface deux fois plus grande que le projet prévu initialement dans le permis. Cela a permis d’économiser plus d’un million d’euros au contribuable tchèque. Ils ont réalisé un service complet, gratuit, sans rien endommager et d’une qualité remarquable.