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La revue de presse mensuelle et gratuite sur la forêt et la nature

Les chercheurs allemands et roumains étudient le climat des forêts de hêtres et de chênes et ont constaté que les hêtraies permettent une meilleure protection contre le réchauffement climatique. En effet, les forêts dominées par le hêtre se caractérisent par un climat intérieur forestier significativement plus humide et plus frais.

Les mesures de température de l’air et d’humidité relative entre les hêtraies et les chênaies thermophiles démontrent les constats suivants :

  • La couche d’ombrage des forêts de chênes est jusqu’à 3 °C plus chaude que la zone d’ombrage dans les hêtraies.
  • L’humidité relative est en moyenne 4 % plus faible dans le couvert ombragé des forêts de chênes que dans les forêts de hêtres.

Ceci s’explique par le développement caractéristique chez le hêtre de plusieurs couches de feuillage et d’une surface totale de feuillage plus élevée par rapport à d’autres feuillus de la zone tempérée.

Le hêtre souffre actuellement des sécheresses dans de nombreuses régions d’Europe. Ce qui induit un recul de ses limites de répartition sud et sa migration vers les sites au nord et de haute altitude. Un tel changement de végétation modifie non seulement la structure de la forêt et la composition des espèces, mais aussi fondamentalement le climat intérieur de la forêt, passant d’un environnement frais et humide à un environnement plus chaud et aride.

Les chênaies tempérées d’Europe constituent souvent des forêts mixtes avec d’autres feuillus tels que le charme, le tilleul et le frêne, qui peuvent former des couronnes multicouches avec des indices de surface foliaire relativement élevés et un couvert assez bas. Cependant, lorsque les chênes sont dominants, le rayonnement solaire traverse plus facilement le couvert forestier, car la couronne inférieure du houppier est très peu développée chez cette essence.

Ces constatations appuient la nécessité de pratiquer le mélange d’essences, l’étagement verticale des strates de végétation et de limiter les interventions à grande échelle ayant un impact significatif sur l’ambiance forestière, même à court terme.

La canopée est un écosystème riche en biodiversité qui intéresse particulièrement Aurélien Sallé, docteur en biologie forestière et coordinateur du projet régional Canopée.Financé par la Région Centre-Val de Loire, ce projet ambitieux a pour but d’observer la biodiversité spécifique à la cime des arbres de cette région et d’évaluer l’impact des changements climatiques sur les communautés d’insectes propres à ces milieux surélevés riches en microhabitats.

« L’objectif général est l’exploration des liens entre l’état sanitaire des chênes pédonculés et la biodiversité des insectes associés à ce milieu particulier. Le projet s’intéresse à la diversité des insectes présents dans les canopées de chênaies plus ou moins dépérissantes de la région Centre-Val-de-Loire, en terme de communautés et de populations, et en utilisant des outils d’identification classiques et innovants, comme l’ADN environnemental. Le projet s’intéresse aussi aux effets de dépérissements sur deux facteurs susceptibles de moduler cette biodiversité : les microclimats de la canopée et la prédation exercée par les oiseaux insectivores… »

La sixième édition de la vente de bois feuillus précieux sur le parc à grumes de Wallonie s’est déroulée le 21 février dernier. Elle est organisée par le Département de la Nature et des Forêts (SPW ARNE) de façon coordonnée avec la France (Région Grand Est), l’Allemagne (Länder de Sarre et Rhénanie-Palatinat), le Luxembourg et la Flandre. Cette vente internationale a rencontré un grand succès.

En Wallonie, 103 grumes (406 m3) ont été proposées, dont près de 90 % de chênes indigènes. Le prix moyen du chêne indigène atteint 1.555 €/m3 avec un prix maximum de 3.322 €/m3 pour un chêne provenant de la commune de Paliseul.

Des érables sont également partis à des prix élevés (prix moyen pour les érables sycomores ondés de 961 €/m3 avec un prix maximum de 1.558 €/m3 ; prix moyen pour les érables sycomores de 417 €/m3 avec un prix maximum de 742 €/m3).

Un chêne rouge d’Amérique, deux frênes, deux chênes brogneux, une loupe de bouleau et deux ormes étaient également proposés à la vente et ont reçu de bons prix d’achat.

En photo, un chêne brogneux issu du Domaine militaire de Marche-en-Famenne. Ce chêne présente de nombreuses brognes (également appelées broussins) uniformément réparties sur l’ensemble de la grume et saines (il n’y a pas de gourmands morts). Le dessin créé par ces brognes dans le bois est très apprécié. Il est appelé « patte de chat », bois madré ou encore bois moucheté. Ce très beau chêne particulier est parti au prix de 565 €/m3, il a été acheté par un scieur wallon.

Le raton laveur est une espèce invasive en Europe et nécessite des mesures de gestion pour tamponner son expansion et protéger la biodiversité indigène. C’est également une espèce pouvant être vecteur de pathogènes pour les autres animaux comme pour l’humain. Son impact réel est cependant peu documenté.

Dans l’optique d’étudier l’invasion en Europe, une étude comparative entre son aire de répartition en Amérique du Nord et celle en Europe a été réalisée.

Il en ressort que les habitats préférés par l’espèce sont assez similaires entre les deux régions du monde avec une préférence pour les habitats forestiers, mixtes et urbains à l’inverse des zones pauvres ou clairsemées en végétation. Ces zones procurent davantage d’abris et de nourriture.

Le foyer européen se trouve en Allemagne et rayonne dans les pays limitrophes avec quelques occurrences au Sud, à l’Est et au Royaume-Uni et l’invasion n’aurait pas encore atteint son équilibre quand on prend en compte la grande disponibilité d’habitats potentiels non colonisés dans nos contrées. Sa capacité à s’adapter à un large éventail de conditions environnementales en fait également une espèce invasive très efficace.

L’Université technique de Dresde avait déjà présenté une grue câble-mât en 2013. Ils présentent aujourd’hui une version améliorée permettant de mieux respecter les sols en zones humides ou très sensibles lors des opérations d’exploitation forestière.

Les améliorations du système sont :

  • Un mât mobile de 16 mètres de haut à ancrer, qui ne nécessite ni la présence d’arbre mât sur le terrain, ni de support intermédiaire.
  • Une longueur de câble porteur d’environ 350 mètres.
  • Un chariot amélioré qui soutient entièrement la grume sans la laisser traîner au sol (éviter l’étrépage des zones sensibles), d’une charge maximale de 3 tonnes.

Des tests sur le terrain dans des aulnaies sont en cours dans le Spreewald.

La commune wallonne de Habay s’engage à son tour dans la certification FSC pour valoriser son patrimoine forestier. Après l’approbation d’un nouveau plan d’aménagement en 2019, la commune ambitionne de faire de ses forêts un atout pour la société. En décembre dernier, la commune a accueilli un auditeur FSC pour une pré-évaluation en vue de la certification prévue en 2024. Les discussions de terrain ont porté notamment sur les types de sylvicultures menées, le choix des essences, le balivage, les taux de prélèvement, l’organisation de la vente de bois, les pratiques de cloisonnement, la circulation en forêt, les usagers… L’échevin des forêts a souligné la volonté de la commune d’inscrire ses forêts dans une vision à long terme, et le label FSC est perçu comme une plus-value en termes de reconnaissance, dialogue et communication. L’auditeur a salué l’atmosphère constructive et l’intérêt affiché du gestionnaire vis-à-vis de cette initiative communale. La commune doit à présent mettre en œuvre plusieurs actions pour se conformer aux exigences de la norme FSC, en préparation de l’audit d’entrée à la certification. Cette démarche permettrait à Habay de faire partie des premières communes wallonnes à valoriser ses forêts sous le label FSC.

Une récente étude menée en Pologne attire l’attention sur le déclin alarmant des amphibiens de la litière forestière et l’importance de préserver du bois mort au sol pour tamponner ces pertes de biodiversité.

Les scientifiques ont comparé, dans les mêmes parcelles forestières, les données récoltées sur ces communautés d’amphibiens en 1967-1968 et en 2016-2017. Leurs résultats montrent que, 50 ans plus tard, les amphibiens sont quatre fois moins abondants qu’en 1967-1968. Leur biomasse a diminué de 15,5 à 3,8 kg/ha et la composition en espèces a également changé, en raison notamment de plusieurs conversions d’habitats aquatiques dans la région (drainage, endiguement…).

Les données récoltées en 2016-2017 ont aussi été analysées à la lumière du mode de gestion pratiqué dans les placettes et de leur contenu en bois mort. Ainsi, les placettes de vieilles forêts avec beaucoup de bois mort au sol (± 140 m3/ha) contiennent en moyenne deux fois plus d’anoures que celles avec peu de bois mort (± 8 m3/ha). Ces résultats soulignent l’importance de préserver des peuplements de vieux arbres à forte teneur en bois mort pour tamponner le déclin des populations d’amphibiens forestiers.

Quel impact a réellement la pollution lumineuse sur la faune et la flore ? Si la réponse était toujours incertaine jusqu’à il y a peu, Natagora et différents partenaires ont apporté des pistes de réponse grâce au projet Smart Light-Hub, une étude pour y voir plus clair.

S’il paraissait juste auparavant de penser qu’un éclairage plus chaud (jaune, environ 2200 K) permettait d’atténuer les perturbations, il n’en est en fait rien. L’impact est égal à un éclairage LED classique blanc et la biodiversité est grandement perturbée. Les insectes y sont particulièrement sensibles, mais également les oiseaux, les chauves-souris ou les végétaux, tant par la perturbation du cycle jour-nuit que par la prédation, rendue plus facile.

Les solutions réelles sont d’éteindre les sources lumineuses complètement, ou opter pour des systèmes intelligents qui s’allument uniquement lorsqu’une présence humaine est détectée. Cette solution est également plus économique et meilleure pour l’environnement.

Si la fouine a mauvaise réputation auprès des éleveurs de poules, on oublie souvent qu’une bonne partie de son alimentation est composée de rats, souris, campagnols et autres rongeurs, ce qui permet de réguler leurs populations.

Animal territorial, tout territoire laissé libre est rapidement réoccupé par un nouvel individu. La destruction d’une fouine n’a donc en général qu’un impact très temporaire et on a tout intérêt à apprendre à vivre avec elle. Si la fouine trouve parfois refuge dans une habitation, les dégâts restent relativement limités et les désagréments (bruits, odeurs) ont lieu principalement à la période d’accouplement, en juillet-août et lors de la période d’élevage des jeunes au début de l’été. Au vu de son mode de vie solitaire, aucun risque de voir une colonie s’installer.

Si vraiment la cohabitation pose problème, le mieux est de déranger l’animal pour lui donner envie de déménager, en créant par exemple des perturbations (éclairage, odeurs fortes, bruits, passages réguliers…) de manière répétée mais variée pour éviter que la fouine ne s’y habitue. Évitez aussi de laisser traîner des aliments ou déchets alimentaires. Si vous avez repéré par où la fouine accède à votre habitat, vous pouvez en obturer l’accès, mais en vous assurant que l’animal est sorti, donc après le crépuscule et à la fin de l’été ou à l’automne, quand les jeunes ont abandonné leur gîte. Les poulaillers sont à protéger avec un grillage à maille inférieure à 5 cm, légèrement enterré dans le sol et dont la partie supérieure est courbée vers l’extérieur pour l’empêcher de grimper. Comme ce sont surtout les œufs qui l’attirent, récoltez-les quotidiennement. Enfin, une bonne solution pourrait être d’accueillir « votre » fouine dans un gîte spécifique construit à l’extérieur de votre habitation.