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La revue de presse mensuelle et gratuite sur la forêt et la nature

Voici plus de 10 ans que le « Life moule perlière » (2002-2007) est terminé. Ce projet, qui visait la restauration de l’habitat et des populations de moule perlière dans quatre rivières wallonnes (la Rulles, la Vierre, la Sûre et l’Our), a porté ses fruits ! Pas question, toutefois, de les pêcher.
Dans les années ’50, des millions de moules perlières peuplaient encore nos ruisseaux ardennais et fagnards, alors qu’aujourd’hui on n’en dénombre plus qu’environ 2000. C’est dire si l’espèce s’est raréfiée ! En cause : la recherche des perles au 19ᵉ siècle, la pollution des cours d’eau, le piétinement par le bétail en rivière, l’enrésinement et le colmatage des rivières. Malgré cela, la population wallonne restait la plus importante à l’ouest du Rhin.
Aujourd’hui, grâce aux actions menées par le Life, 80 moules de moins de 15 ans ont pu être identifiées dans la Rulles. Après des dizaines d’années sans reproduction chez nous, c’est une réussite ! L’amélioration de la qualité de l’eau, la création de réserves naturelles, la plantation de feuillus en bord de rivière et l’interdiction de l’abreuvage du bétail directement dans le lit des rivières y sont pour beaucoup. La route est encore longue pour maintenir une population importante, mais la voie est bel et bien lancée.
Bodeux J.-L. Nos rarissimes moules perlières valent bien un panda. Le Soir, 29/11/18.

Le projet franco-suisse FORMICABLE, lancé en 2016, vise à mutualiser les compétences des deux pays sur la technique du débardage par câble aérien afin de développer l’emploi dans cette filière, de maintenir les savoir-faire, et de les diffuser. Un premier colloque de restitution a eu lieu en juin 2017 et fait l’objet de trois fiches techniques du FCBA. Les deux premières font l’état des lieux du secteur, la troisième synthétise les recommandations. Parmi celles-ci figurent :
Augmenter l’offre de chantiers. L’état des lieux montre que l’offre de chantiers est faible dans les zones faciles d’accès, préférentiellement exploitées par débardeuse. Le débardage par câble est plus coûteux et la qualité des bois ne permet pas toujours de compenser la différence de coût. Pourtant, le débardage par câble revêt de nombreux avantages :
Il est donc nécessaire de sensibiliser les propriétaires sur ces atouts et de renforcer le système d’aides au débardage par câble aérien.
Optimiser les interfaces entre les acteurs de la récolte. L’état des lieux montre clairement un point fort dans l’organisation des acteurs en Suisse : une synergie étroite entre forêt publique et forêt privée par l’existence d’un organisme commun de gestion forestière, le Service Forestier, qui s’adresse aux deux types de propriétaire.
Une meilleur coopération public/privé permet en effet d’optimiser l’organisation des chantiers via notamment une massification (chantiers de plus grandes tailles), une meilleure planification des travaux (dans le temps), une contractualisation dans la durée avec les entrepreneurs de travaux forestiers.
Développer la performance des entreprises. Notamment en accompagnant leur structuration, en diversifiant le parc matériel, en formant le personnel et en mettant à disposition des professionnels de nouveaux outils pédagogiques.
Grulois S., Magaud P. (2018). « État des lieux du débardage par câble aérien » (1ère et 2ème parties) et « Des recommandations pour favoriser l’utilisation du débardage par câble aérien en France et en Suisse Romande ». FCBA Info n° 18.

De plus en plus de recherches montrent que la perte de biodiversité liée aux activités humaines découle d’une diminution de trois types d’interactions :
Les conséquences structurelles et fonctionnelles de ces pertes d’interactions sont encore peu comprises et peu étudiées en conditions réelles.
Pendant 5 ans, des chercheurs ont opéré une diminution progressive des différentes classes de vertébrés et invertébrés, un scénario réaliste de diminution de la faune induite par l’homme. Cette réduction impacte la force des relations entre communautés vivant sur et sous terre et leur environnement, ce qui se traduit dans le fonctionnement de l’écosystème des prairies.
La disparition de tous les vertébrés conduit à de meilleures interactions au sein de l’écosystème alors que la perte des invertébrés amène à des écosystèmes qui interagissent peu. Les résultats mettent en évidence l’importance des communautés d’invertébrés pour maintenir les relations entre écosystèmes et leur fonctionnement dans un monde de moins en moins favorable à leur développement.
A.C. Risch, R. Ochoa-Hueso, W.H. van der Putten, J.K. Bump, M.D. Busse, B. Frey, D.J. Gwiazdowicz, D.S. Page-Dumroese, M.L. Vandegehuchte, S. Zimmermann, M. Schütz (2018). Size-dependent loss of aboveground animals differentially affects grassland ecosystem coupling and functions. Nature Communications 9. DOI: 10.1038/s41467-018-06105-4.

« Des scientifiques ont découvert que certaines espèces peuvent évoluer à une vitesse surprenante quand de très anciennes variantes génétiques, autrefois utiles, se « réveillent » sous la pression sélective ».
Généralement, l’évolution des espèces se déroule extrêmement lentement faisant craindre, dans ce contexte de changements climatiques très rapides, que certaines d’entre elles s’éteignent avant d’avoir réussi à s’adapter.
Pourtant, certaines d’entre elles, et c’est le cas du petit carabe Pogonus chalceus, s’adaptent à une vitesse ultra rapide en mobilisant des gênes, apparus par exemple lors de la dernière glaciation (200 000 ans), dans un contexte où des conditions environnementales rudes ont contraint ces insectes à s’adapter. Les gènes dormants, réveillés par de brusques changements des conditions climatiques, quelques centaines de milliers d’années plus tard, permettent à la sélection naturelle de mener très rapidement une population à s’adapter à ces nouvelles conditions environnementales.
« Tout être vivant hérite d’une grande boîte à outils qui passe de génération en génération. Celle-ci contient nombre de vieux outils, qui ont été fort utiles à une certaine époque et ne le sont plus aujourd’hui. Mais, ils peuvent le redevenir et même être d’un intérêt vital. »
R. Verbeke. Institut royal des Sciences Naturelles de Belgique, 04/12/18.
S. M. Van Belleghem , C. Vangestel, K. De Wolf, Z. De Corte, M. Möst, P. Rastas, L. De Meester, F. Hendrickx (2018). Evolution at two time frames: Polymorphisms from an ancient singular divergence event fuel contemporary parallel evolution. Plos Genetics, Doi : 10.1371/journal.pgen.1007796.

Une augmentation des dépérissements forestiers a été observée ces dernières décennies en Europe et le lien entre ces dépérissements et les changements climatiques est encore mal connu. Cependant, les nombreuses études scientifiques sur les mécanismes fonctionnels mis à l’œuvre lors d’un événement de dépérissement ont permis de dégager plusieurs hypothèses :
Cette dernière hypothèse a été étudiée dans le cadre d’un travail de thèse à l’Université de Lorraine. L’essence d’étude, le hêtre commun, fait l’objet d’un risque potentiel face à ces changements climatiques globaux par, notamment, une baisse de la disponibilité en azote du sol et une augmentation des événements de sécheresse. L’objectif de l’étude était de définir comment les métabolismes azoté et carboné pouvaient être impactés par des défoliations annuelles successives ou une sécheresse longue et intense (30 mois).
L’étude a permis de montrer que :
Ces résultats soulignent le caractère résistant du hêtre face à une contrainte, via des ajustements des métabolismes internes, mais cette résistance pourrait s’amenuiser si la contrainte est plus longue et plus récurrente.
Annonce de la soutenance de thèse de Pierre-Antoine Chuste, Université de Lorraine : Étude de la sensibilité du hêtre lorrain à un événement climatique extrême – Quels rôles des métabolismes carboné et azoté dans la mort des arbres ?

Les populations d’ongulés sauvages augmentent en densité et élargissent leur aire de répartition, ce n’est pas un scoop. Cette croissance impacte la régénération forestière, cela a déjà été démontré également, mais généralement sur des périodes de moins de 5 ans. L’originalité de cette étude, c’est le long terme.
Un dispositif d’enclos-exclos a été suivi pendant 33 ans afin d’estimer l’impact des ongulés sur la forêt de Veluwe, aux Pays-bas. La densité d’ongulés y est considérée comme modérée (13,6 ongulés/km², cerf, chevreuil, sanglier et daim confondus).
L’étude révèle que dans les zones clôturées comparativement aux zones non clôturées :
Ainsi, la structure forestière, sa composition et la couche de litière sont impactées de façon significative par la présence d’ongulés.
Par ailleurs, la forêt tempérée évolue normalement depuis les essences de lumière vers les essences d’ombre. Les ongulés auraient tendance à ralentir ces successions naturelles en faveur des essences de lumière.
Ramireza J.I. et al. (2019). Long-term effects of wild ungulates on the structure, composition and succession of temperate forests. Forest Ecology and Management 432: 478-488. Doi : 10.1016/j.foreco.2018.09.049.

En Wallonie, le label de certification des forêts généralement adopté par les propriétaires est le PEFC. Il existe un autre label porté par le WWF, qui promeut la gestion durable des forêts : le FSC.
Les communes de Bièvre et Vresse-sur-Semois sont déjà labellisées PEFC. Elles souhaitent obtenir également le label FSC pour leur 15 000 ha de forêt. Ce deuxième label permettrait aux communes de vendre leur bois plus cher.
Antoine Peret, journaliste – Matele.be Les forêts de Bièvre et Vresse bientôt reconnues par l’organisation mondiale WWF. 31/10/18.

Pour compenser ses émissions de CO₂, la Chine (notamment) concentre ses efforts sur le reboisement de zones défrichées. Si cette pratique peut paraître bénéfique à première vue, reboiser en monoculture (forêts d’une seule espèce) n’a qu’un très faible impact.
Une récente étude menée dans les forêts subtropicales du Sud-Est de la Chine s’est ainsi concentrée sur les flux et les stocks de carbone dans des forêts peu diversifiées d’une part, et des forêts riches en espèces d’autre part. L’âge des arbres a également été pris en compte dans l’analyse.
Les résultats sont clairs :
Liu X. et al. (2018). Tree species richness increases ecosystem carbon storage in subtropical forests. Royal Society B n°285. Doi: 10.1098/rspb.2018.1240.

« Ossi Saarinen, un photographe finlandais, a décidé de montrer un autre aspect de la Finlande qui est souvent considéré comme le pays du froid et de la noirceur. Il arrive à transmettre des émotions à travers ses photos de la nature féerique finlandaise. »
Ossi Saarinen, Foozine