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Replanter c’est bien, mais en tenant compte des associations positives, c’est mieux !

Les feuilles des arbres sont composées de petits pores appelés stomates qui peuvent s’ouvrir et se fermer. Les arbres perdent de l’eau par leurs stomates – processus de transpiration – et absorbent du CO₂ pour se nourrir grâce au processus de photosynthèse.
Les arbres, en forêt, ont tous des voisins, de même essence ou non, et plus ou moins espacés les uns des autres. Mais que se passe-t-il lorsque les choses se compliquent ? Si une sécheresse survient par exemple, qui seront les gagnants et les perdants ?
Les espèces d’arbres ont mis au point, au fur et à mesure de leur évolution, différentes stratégies pour faire face à ces stress. À l’occasion d’une sécheresse, certaines essences sont dites conservatrices et ferment leurs stomates rapidement pour limiter la perte en eau, limitant par la même occasion l’absorption de CO₂. D’autres en revanche, mettent en place une stratégie beaucoup plus risquée en ne fermant leurs stomates qu’en dernier recours, risquant la cavitation (rupture du flux d’eau dans l’arbre qui peut entraîner la mort de ce dernier). Concrètement, les deux stratégies comportent des avantages et des désavantages.
La résilience et la stabilité des forêts résident justement dans la variabilité des stratégies mises en place par les différentes essences qui la composent, ce qui induit une différence de vulnérabilité face aux aléas auxquels les arbres sont soumis. La performance des stratégies dépend de plusieurs facteurs et notamment : la longueur de l’aléa, son intensité ou encore sa fréquence mais également du « comportement » des arbres voisins.
Grâce aux cernes, les chercheurs sont en mesure de déterminer comment chaque arbre réagit à un aléa mais également de voir quelle est l’influence des arbres voisins sur la croissance de l’arbre étudié. Ces études permettent d’ailleurs de mettre le doigt sur une des raisons qui expliquent que même au sein d’une même espèce, les arbres réagissent différemment. Pourquoi certaines espèces réagissent mieux selon les essences voisines et quelles sont les associations les plus performantes est extrêmement compliqué à appréhender et loin d’être entièrement compris.
Par exemple, certains arbres sont « équipés » de racines pivotantes qui leur permettent de s’enraciner profondément ; d’autres au contraire ont un système racinaire fasciculé qui se limite aux premiers horizons du sol. Deux arbres voisins vont être directement en compétition pour l’eau, mais si ces deux arbres ne prospectent pas l’eau au même endroit, alors cette compétition est retardée.
Être capable de déterminer quelles associations d’arbres sont les plus performantes est primordiale. La reforestation massive, encouragée par de nombreux scientifiques pour limiter entre autres les émissions de gaz à effet de serre doit être réfléchie en ce sens. Avec des associations opportunes d’essences, les forêts seront plus résilientes vis-à-vis des sécheresses, des parasites et des maladies.
Ovenden T. The Conversation. 10/07/19.

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