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Quand le chercheur devient chevreuil ou comment comprendre les conséquences de l’abroutissement

L’herbivorie des cervidés est sans cesse au cœur du débat forestier pour l’impact démesuré qu’elle provoque sur la régénération des peuplements (naturelle ou artificielle). Sans un certain équilibre faune-flore, les échecs de régénérations sont constants et mènent parfois à une modification significative de la diversité floristique, surtout au niveau ligneux.

L’évaluation de la pression de la faune se fait couramment et avec efficacité à l’aide de dispositifs d’enclos-exclos. Ils permettent d’évaluer la pression sur un grand éventail d’espèces végétales, le piétinement, la fertilisation par les fèces… en plus de l’abroutissement. Une nouvelle méthode vient s’y ajouter : la simulation d’abroutissement. Elle est facile et rapide puisqu’elle se soustrait de l’effet naturel aléatoire des dégâts dû à l’alimentation des cervidés mais se concentre sur un seul dégât. Dans des conditions contrôlées en forêt (par clôtures), l’abroutissement est répliqué artificiellement (coupe et application de salive) et permet ainsi d’évaluer la réaction des semis à la suite de la prédation (survie, croissance, modifications phénologiques, etc.).

Dans un dispositif en chênes sessiles et pédonculés, il a ainsi pu être montré que l’abroutissement du chevreuil a mené à doubler la mortalité des semis par rapport à un contrôle (dans les mêmes conditions de vie). La période principale d’abroutissement s’étend de la fin de l’hiver au début du printemps et les semis de plus de 1 an sont les plus touchés car ils ne bénéficient plus des réserves du gland et sont fortement en concurrence pour les ressources.

Les espèces soumises à des abroutissements peuvent réagir soit par tolérance soit par résistance (développement d’épines, augmentation des tannins). Dans le cas des chênes, la stratégie serait plutôt la première en stimulant l’allocation des ressources dans la croissance pour quitter au plus vite les stades soumis à l’herbivorie.

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