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Prémisses d’une adaptation biologique de la forêt aux sécheresses ?

En 2022, une sécheresse particulièrement longue, de mi-mai à fin août, a mis à mal les arbres dans la région de Neuchâtel en Suisse. Seuls 6 épisodes de faibles pluies ont humidifié le sol le temps de quelques heures. En septembre, ces arbres ont perdu leurs feuilles roussies du mois d’août, alors que des pluies plus régulières arrosaient abondamment les sols. Lors de l’automne qui a suivi, le Jardin Botanique de Neuchâtel a alors observé une deuxième feuillaison chez différentes espèces d’arbres, dont notamment le tilleul à petites feuilles. Comment appréhender cette réaction, réflexe de la dernière chance ou adaptation de la période de végétation pour le futur ?

Plusieurs essences ont profité de ce climat pluvieux pour effectuer une seconde feuillaison pouvant atteindre 75 % du volume de feuillage printanier. Celle-ci s’est étendue de fin septembre à mi-décembre, pour se terminer le lendemain d’une nuit de gel à -6 °C qui a précipité en un jour la chute de toutes les feuilles de ces individus. Peut-on envisager un nouveau modèle phénologique pour le futur ?

Parmi les adaptations des plantes à la sécheresse estivale, celle de l’arbousier (Arbutus unedo) qui fleurit en automne ainsi que la double feuillaison de la sauge de Jérusalem (Phlomis fruticosa) sont bien connues. Un scénario selon lequel la période de végétation se diviserait en deux parties (printemps et automne), avec une période de repos estival afin que la plante limite son stress hydrique, serait alors possible.

Quoi qu’il en soit, cette observation nécessitera un suivi sur plusieurs années afin de comprendre s’il s’agit d’une ultime tentative de survie qui aura affaibli les arbres ou d’une adaptation vers une meilleure résistance des arbres aux sécheresses futures.

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