Pour compenser leurs émissions de gaz à effet de serre, de nombreuses entreprises ont recours à la plantation d’arbres ou l’achat de certificats de CO₂. Efficace ou fausse bonne idée ?
Une étude internationale commandée par le WWF s’est penchée sur la question. Pour y répondre, les chercheurs ont examiné plusieurs entreprises françaises, britanniques et suisses du Fortune Global 500, rassemblant les sociétés mondiales au chiffre d’affaires le plus important. Leur engagement pour la forêt a été décrypté.
Il s’avère que la contribution de ces sociétés à la protection du climat présente des lacunes. Ces entreprises ont principalement planté des arbres en Chine, en Indonésie, à Madagascar, en Malaisie, en Australie et au Canada. Elles plantent également dans les pays de leurs sites d’activité principaux ou secondaires. De nombreux partenaires sont généralement impliqués dans ces plantations : agriculteurs locaux, écoles ou organisations à but lucratif ou non.
Bien qu’au cours de ces 22 dernières années, 98 % des grandes entreprises en France, en Grande-Bretagne et en Suisse aient planté à elles seules plus de 500 millions d’arbres, la lumière reste à faire sur le fait de savoir qui s’occupe des jeunes plantations par la suite.
Une enquête menée en parallèle par Zeit, The Guardian et SourceMaterial a également apporté son lot de révélations en ce qui concerne l’achat de certificats de CO₂ par les sociétés. Seule l’organisation Verra, leader mondial de certification, a été investiguée. En réalité, 90 % des certificats ne permettent pas d’économiser du gaz carbonique. Pire, certains auraient été délivrés sans contrôle subséquent de la protection des forêts.
De gros efforts restent donc à faire par les entreprises, efforts qui devraient aussi se concentrer sur une meilleure protection des forêts déjà existantes.