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Maintenir les arbres morts après une perturbation pour maintenir les communautés fongiques du sol

Certaines perturbations à la surface des forêts, comme les chablis ou les attaques de scolytes, peuvent aussi avoir des répercussions sous nos pieds, notamment sur les communautés de champignons du sol. En conséquence, c’est leur rôle dans la décomposition de la matière organique, ainsi que les dynamiques du carbone et de l’azote du sol, qui peuvent être impactés. C’est l’objet d’une étude menée récemment sur une vingtaine de placettes dans le parc national de la forêt bavaroise, qui a subi de violentes tempêtes en 2007, suivies de plusieurs épidémies de scolytes.

Parmi les placettes ayant subi ces perturbations, la moitié ont fait l’objet d’une coupe sanitaire visant à évacuer les arbres affaiblis ou tombés, alors que l’autre moitié a conservé ces arbres, laissant sur place de grandes quantités de bois mort. Après examen, les chercheurs notent qu’en général, une diminution du volume d’arbres entraîne aussi une diminution de la biomasse fongique. L’abondance relative en ectomycorhizes passe ainsi de 67 % dans les peuplements intacts à 28 % dans les placettes passées en coupe sanitaire, sans doute à cause de la forte réduction en arbres-hôtes matures après les perturbations.

Bien que les abondances relatives de chaque type de champignon soient similaires dans les deux types de placettes, certains groupes sont tout de même corrélés à des quantités de bois mort et d’arbres sur pied plus élevées. Non seulement on observe des changements dans les communautés de champignons après une perturbation, mais les chercheurs ont également observé une diminution de 30 à 80 % de l’activité enzymatique de dégradation de la matière organique dans ce cas. Ils soulignent toutefois qu’une activité enzymatique réduite peut favoriser la récupération des stocks de carbone et d’azote du sol après une perturbation.

En conclusion, il apparaît clairement qu’une diminution de la quantité de biomasse ligneuse en forêt après une perturbation a des effets notables sur le fonctionnement des sols. Afin de conserver les communautés fongiques et maintenir les processus de décomposition en place, les chercheurs encouragent le maintien des arbres survivants à la perturbation et des arbres morts.

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