Le Parc national de l’Entre-Sambre-et-Meuse aimerait augmenter la résilience de ses forêts grâce à une approche plus naturelle, axée sur la biodiversité. La charte forestière du Parc national est d’ailleurs basée sur deux paramètres révélateurs de diversité biologique : les arbres-habitats et le bois mort.
D’une part, lorsqu’on parle d’arbres-habitats, il s’agit d’arbres qui offrent au moins un dendromicrohabitat. En effet, ce sont des singularités morphologiques des arbres qui permettent à de multiples espèces de bénéficier d’un abri (une fissure dans le bois par exemple). D’autre part, le bois mort possède de multiples vertus : de la multiplication d’auxiliaires contre les ravageurs (les scolytes par exemple), à la régénération des forêts en ajoutant des nutriments dans le sol lors de sa décomposition ou bien encore à une meilleure résistance face aux sécheresses (rétention d’eau dans les sous-bois), il renforce la résilience des forêts face aux changements climatiques.
Il est cependant important de savoir qu’il existe plusieurs niveaux de gestion au sein de la charte forestière du Parc national ESEM. En effet, une partie (niveau 3) est certifiée PEFC et respecte uniquement les normes des forêts publiques wallonnes. Ensuite, dans la majeure partie de la forêt du Parc national (niveau 2), les gestionnaires doivent préserver davantage d’arbres-habitats (objectif : maintenir 5 arbres par hectare) et conserver plus de bois mort sur pied et au sol (objectif : 20 m³ de bois mort par hectare).
Enfin, une partie non négligeable bénéficie du statut de réserve biologique intégrale (RBI) : pas moins de 1700 hectares sont donc « laissés » en libre évolution sans aucune exploitation humaine ! Car si l’exploitation humaine et ses apports économiques jouent un rôle dans l’avenir de nos territoires, notamment grâce aux filières du bois-énergie et du bois-matériau, il est essentiel que leur évolution ne compromette pas les écosystèmes forestiers et leur rôle dans la transition écologique à venir.