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Forêt boréale : quand ne pas gérer est économiquement viable

Cette étude menée en Suède avait pour objectif d’évaluer la production de bois et la rentabilité dans des peuplements mélangés régénérés spontanément et ayant précédemment fait l’objet d’une coupe à blanc. Deux sites ont été étudiés, évoluant sur des sols mésiques de till glaciaire. Les peuplements en question sont dominés par le bouleau verruqueux et le bouleau pubescent, en mélange avec l’épicéa commun.

Trois stratégies de gestion différentes ont été testées, permettant soit d’obtenir un peuplement pur d’épicéas, soit un peuplement pur de bouleaux soit un mélange épicéas-bouleaux. Des éclaircies des arbres de petites dimensions sont pratiquées dans les trois cas. Une parcelle témoin, où aucune éclaircie n’est réalisée, est également étudiée.

Les principaux résultats montrent que, pour ce peuplement de 42 ans, le témoin non éclairci a produit le volume total le plus élevé. À des taux d’intérêt de 2 % ou plus, une forêt non gérée était donc une stratégie économiquement viable, même comparée à une stratégie de gestion intensive avec une essence marchande privilégiée. En effet, dans ce contexte, les coûts initiaux élevés et les longues rotations en gestion intensive sont difficiles à surmonter. À un taux d’intérêt plus faible (1 %) toutefois, une gestion intensive avec plantation artificielle peut être un meilleur choix du point de vue économique.

Cette étude montre également que lorsque la régénération spontanée est réussie et dense, le premier dégagement de la concurrence peut avoir un impact important sur le développement des futurs arbres de récolte et sur le mélange d’espèces. L’effet de ce dégagement était négatif sur la production totale de tiges, sauf dans le cas de futures cultures d’épicéas, où son impact était, ici, positif. Finalement, la stratégie de gestion visant un mélange épicéas-bouleaux a fourni la plus grande extraction de biomasse (biocarburant, bois de trituration et bois d’œuvre combinés) au cours d’une période de rotation.

Les auteurs concluent que même si les pratiques de régénération artificielle en forêt boréale ont pu se révéler efficaces, la régénération spontanée est une réelle opportunité de combiner la production et la biodiversité sur la même coupe à blanc, en laissant différentes essences pendant l’éclaircie précommerciale pour créer, in fine, un peuplement mixte.

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