Search
Generic filters
Formation
Revue Forêt.Nature
Forêt.Mail
Bibliotheque

Forêt.Mail

Étancher sa soif ou garder les pieds au frais, chacun sa stratégie quand il fait chaud !

Des semis de pin sylvestre, d’épicéa, de chêne pédonculé et de hêtre élevés en serre ont été soumis à différents niveaux de stress hydriques afin de tester l’impact de la sécheresse sur leur activité photosynthétique et leur niveau d’absorption de l’eau du sol.

Au cours de l’expérience, les semis de pin sylvestre et d’épicéa ont limité leur absorption d’eau et arrêté leur photosynthèse pour des teneur en eau dans le sol encore relativement élevée, alors que les semis de chêne et de hêtre ont consommé plus rapidement l’eau du sol mais continué à réaliser la photosynthèse jusqu’à un niveau de stress sévère de sécheresse. La croissance juvénile rapide des feuillus est une stratégie qui leur permet d’être plus compétitifs vis-à-vis de la concurrence herbacée, arbustive et arborescente. Dans l’expérience, elle a cependant induit une plus grande consommation d’eau et une souffrance plus précoce de la sécheresse par rapport aux semis résineux, plus économes en eau.

L’étude met en évidence l’adoption de stratégies différentes d’utilisation de l’eau du sol au stade juvénile pour les quatres essences étudiées. Le pin sylvestre économise l’eau tout en continuant à réaliser la photosynthèse jusqu’à des niveaux assez faibles d’eau dans le sol, ce qui donne à ses semis plus de chance de s’en sortir en cas de sécheresse. Le chêne est le plus grand consommateur d’eau mais arrête de réaliser la photosynthèse seulement pour des conditions de sécheresse sévère. Sa forte consommation d’eau pourrait être attribuée au maintien de sa transpiration élevée (ouverture des stomates et photosynthèse) en conditions de sécheresse modérées. Le hêtre montre un comportement intermédiaire en consommant moins d’eau que le chêne mais en arrêtant plus vite sa photosynthèse quand le sol s’assèche.

Les résineux ont ainsi opté pour une stratégie d’évitement du stress hydrique alors que les feuillus ont montré une certaine tolérance à la sécheresse optant pour une utilisation efficace de l’eau disponible.

Le comportement du chêne et du hêtre en ferait de meilleurs candidats dans le cadre des changements climatiques mais le pin sylvestre présente également des atouts. Ces résultats demandent maintenant à être confirmés en conditions naturelles et sur de plus longues périodes de temps.

Ne ratez aucun numéro du Forêt.Mail, abonnez-vous gratuitement