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En mélange avec le pin ou le douglas, le semis du chêne sessile s’en sort mieux !

En introduisant dans un modèle mathématique les variables environnementales connues pour influencer la régénération naturelle du chêne sessile, des chercheurs ont pu estimer  l’effet du mélange du chêne avec une autre essence sur sa régénération, indépendamment des conditions du milieu.

Quatre  essences résineuses (le pin de corse, le pin sylvestre, le pin maritime et le douglas) et une essence feuillue (le châtaignier) ont montré un effet positif du mélange sur la régénération naturelle  du chêne.  En effet, dans ces mélanges, la proportion de chênes dans la régénération était supérieure à celle qu’on  aurait pu attendre compte tenu de la proportion de chênes dans le peuplement. L’impact du mélange était donc positif. Aucune des essences étudiées n’a par contre impacté négativement la régénération du chêne. Dans les mélanges avec des essences résineuses, l’effet positif observé était fortement corrélé au niveau de tolérance à l’ombre de l’essence en mélange. Cette corrélation n’a par contre pas été observée dans les mélanges avec des feuillus. L’effet positif du mélange avec des essences résineuses intolérantes à l’ombre est expliqué par leur plus grande perméabilité à la lumière liée à une architecture de couronne moins optimisée  que celle des essences tolérantes à l’ombre. Leur sous étage est donc plus lumineux et la distribution de la lumière plus hétérogène. Chez les feuillus, l’effet non significatif de ce facteur pourrait être lié à la plus grande plasticité du développement de leur couronne, comblant plus facilement les vides dans la canopée.

On sait aujourd’hui que les peuplements mélangés présentent de nombreux avantages, comme une productivité significativement plus élevée sur les sites moins productifs et une plus grande résilience face aux changements globaux. Assurer le renouvellement d’un peuplement mélangé peut cependant se révéler un vrai challenge en raison des différences de tolérance à l’ombrage et d’exigences environnementales des espèces constituant le mélange. Cette étude montre que le mélange peut avoir un effet positif sur la régénération. Elle vient compléter le vaste et passionnant champ de recherche sur la régénération des peuplements mélangés à couvert continu.

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