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La revue de presse mensuelle et gratuite sur la forêt et la nature

Lancé en 2024 dans le cadre du plan d’investissement « France 2030 », le programme de recherche interdisciplinaire « Résilience des forêts : Forestt » vise à préserver l’avenir des forêts en accompagnant la transition socio-écologique des systèmes forestiers en zones tempérées et tropicales. Piloté par l’INRAE pour une période de 7 ans, ce programme ambitieux et collaboratif reconnaît l’interdépendance entre les systèmes sociaux et écologiques et la nécessité d’intégrer toutes les parties prenantes. Grâce à 5 projets ciblés, ce large programme vise également à renforcer les capacités de formation (initiale et continue) et d’expérimenter des trajectoires de gestion adaptative, de restauration et de conservation des forêts. Enfin, « Forestt » devrait permettre de donner une place plus large à la forêt dans les stratégies nationales françaises et de répondre aux enjeux plus globaux de planification écologique.

Pour aller plus loin : enseignementsup-recherche.gouv.fr

Les météorologues et les climatologues se basent habituellement sur une période de 30 ans pour analyser le climat mais celui-ci change trop brutalement pour que cette méthode soit aujourd’hui considérée comme fiable. En effet, les données récoltées durant la dernière période d’observations ne reflètent plus l’ensemble des possibilités du climat dans lequel nous vivons. Il est donc difficile de prévoir ce que nous pourrions affronter dans le futur.

Des modèles de prévisions sont utilisés afin d’obtenir un éventail de résultats possibles mais il s’agit plutôt de nous indiquer quel type de conditions extrêmes nous pourrions rencontrer.

L’impensable est désormais possible. Les températures mondiales sont d’ailleurs toujours en hausse et ne cessent d’augmenter. Par conséquent, les météorologues et climatologues préviennent : il est fondamental de rester vigilant face aux signaux d’alerte climatique ! Certaines catastrophes naturelles ont déjà été évitées mais le pire pourrait être à venir.

Les lisières forestières sont des habitats dynamiques, jouant un rôle particulièrement important pour l’accueil de la biodiversité. De nombreuses lisières ont été figées dans leurs progressions naturelles par les limites anthropiques, limitant ainsi leur étendue et leur potentiel écologique. Quelques actes de gestion simples permettent pourtant de rendre ce milieu accueillant pour une biodiversité riche, en structurant et en diversifiant la lisière.

L’asbl Forêt.Nature a conçu et installé deux dispositifs de formation pour favoriser l’aménagement et l’entretien de lisières forestières structurées et mélangées. L’un est situé en Ardenne et l’autre dans le Condroz. Ces lisièroscopes permettent de s’exercer au martelage spécifique de ce milieu et de mieux comprendre les enjeux liés aux lisières.

La lutte contre l’érosion des sols forestiers est au sommaire du nouveau Rendez-Vous techniques de l’ONF.

« L’érosion des sols forestiers est un enjeu majeur de la gestion durable des forêts. Elle peut s’intensifier sur la desserte forestière, sur les cloisonnements, lors de fortes coupes de bois, après des incendies ou encore sur les sentiers fréquentés par le public. Quand on sait qu’il faut entre 100 et 1 000 ans pour former 1 cm de sol, on peut considérer que les pertes sont irrémédiables à l’échelle du peuplement. »

Le numéro 79 des Rendez-vous techniques aborde ces questions sous l’angle, entre autres, des mécanismes de l’érosion des sols, des situations les plus problématiques en forêt et des outils dont les forestiers disposent pour gérer ces situations.

Le méthane est un des gaz à effet de serre le plus rejeté dans l’atmosphère par l’activité humaine. Les arbres en émettent également un peu et plusieurs études ayant analysé ces flux dans des écosystèmes forestiers généralement froids ou humides ont montré un bilan positif, soit une émission nette de méthane dans l’atmosphère.

Nous savions déjà que des bactéries présentes sur l’écorce des arbres sont capables d’intercepter ce gaz comme source d’énergie (méthanotrophie). De nouveaux résultats issus d’une étude menée dans différents types de forêts (tropicales, tempérées et boréales) viennent d’être publiés, et montrent que les arbres absorbent du méthane à grande échelle. Voici quelques points clés de cette étude:

  • Certains écosystèmes forestiers non immergés ont des bilans négatifs au niveau des flux de méthane, soit une captation nette du gaz (puits de méthane).
  • En étalant au sol la surface d’écorce des troncs de tous les arbres de la Terre, on pourrait couvrir l’équivalent de la surface terrestre, ce qui en fait un puits de méthane majeur.
  • La capacité d’absorption de méthane augmente avec la surface des troncs, donc l’âge des arbres.
  • Les biomes tropicaux et subtropicaux contribuent le plus à cette captation du méthane car la chaleur favorise l’activité des bactéries méthanotrophes.

La revue Nature a récemment publié l’appel de deux chercheurs de l’EFI et de l’INRAE à réorienter les efforts de conservation de la biodiversité vers une meilleure prise en compte de la diversité génétique.

Dans l’article « Conserver la diversité génétique pour conserver la biodiversité », les chercheurs soulignent l’importance de la diversité génétique qui permet, dans le cas de changements tels que le réchauffement climatique, d’éviter la disparition de populations ou d’espèces via la sélection naturelle.

Ils dressent ensuite le constat que moins de 10 % des zones protégées ont un objectif de préservation de la diversité génétique.

Enfin, ils expliquent que la prise en compte de la diversité génétique implique :

  • De revoir notre vision de la nature et de la biodiversité à des perspectives plus larges dans lesquelles la nature a le droit intrinsèque d’exister et ne se limite pas à offrir des services à l’homme.
  • De se concentrer moins sur ce qui a été (et ce qui est) que sur ce qui est, sera ou pourrait être.

Les tourbières jouent un rôle important dans la lutte contre le réchauffement climatique. 30 % du carbone mondial stocké dans les sols se trouve dans les tourbières. Cet habitat ne représente pourtant que 3 % des terres émergées de la planète. Les tourbières sont le puits de carbone le plus efficace au monde, nettement plus que l’ensemble des forêts de la planète.

Un nouveau projet LIFE dans le Jura et le Doubs, qui s’étale de 2022 à 2029, a pour objectif d’éviter la libération du carbone piégé dans la tourbe depuis des millénaires. Ce projet fait suite à un projet LIFE dont l’objectif était focalisé sur la biodiversité. De 2014 à 2022, 55 sites ont déjà été réhabilités.

Le dernier numéro de la revue Forêt & Innovation consacre un dossier complet à l’Indice de Biodiversité Potentielle (IBP), faisant le bilan après 15 années d’évolution et d’utilisation de cet outil pratique. Pour rappel, le but de l’IBP est d’évaluer le potentiel d’accueil d’un peuplement forestier pour les différentes espèces liées aux arbres et à la forêt, sur base de la notation de dix facteurs clés.

Son utilisation simple et rapide pour les gestionnaires permet une meilleure intégration de la biodiversité en gestion forestière courante.

Aujourd’hui, l’IBP fait l’objet de partenariats dans 16 pays d’Europe et du Bassin méditerranéen, avec une nouvelle version harmonisée au niveau international. Parmi les évolutions récentes, une méthode de notation à l’échelle de l’arbre a été imaginée, utilisable pour tous les types de peuplements et de gestions. Celle-ci permet d’évaluer rapidement l’intérêt d’un arbre spécifique pour l’accueil de la biodiversité.

La pertinence de l’IBP a également été évaluée au travers d’études scientifiques de calibration. Ces dernières montrent que cet outil pédagogique se révèle être un indicateur indirect assez pertinent pour évaluer les variations de richesse spécifique ou de composition en espèces et ce, pour un large panel de groupes taxonomiques. Parmi les groupes les mieux corrélés aux scores ou aux éléments comptés dans l’IBP, on trouve plusieurs taxons dépendants des compartiments végétation (punaises, hétérocères), bois morts (coléoptères saproxyliques, polypores) ou sols (flore, carabes) de l’écosystème forestier.

Un nouvel outil innovant a vu le jour grâce au projet Sufosat. Il permet, grâce aux images radar satellites de la mission Copernicus Sentinel-1, de suivre les coupes rases ayant été réalisées en France avec un niveau de précision spatial et temporelle impressionnant. Les données sont disponibles depuis 2018 jusqu’à aujourd’hui et permettent de mettre en évidence les nouvelles coupes effectuées tous les 15 jours. Cette technologie est complémentaire aux données fournies par l’inventaire forestier national de l’IGN.

Grâce à ces données, plusieurs éléments marquants sont déjà mis en avant en France métropolitaine, notamment :

  • Il y a sept fois plus de coupes rases en forêt privée qu’en forêt publique.
  • La moitié des coupes rases font moins de 0,45 hectare.

Au printemps dernier, le CRA-W a distribué 6 524 pièges à des apiculteurs Wallons afin d’évaluer leur efficacité et surtout leur sélectivité en conditions naturelles. Le piégeage des fondatrices au printemps semble en effet être une technique prometteuse dans la lutte contre cette espèce invasive désormais bien implantée chez nous. Restait à trouver le bon piège. Le modèle utilisé a été perfectionné par l’équipe du CRA-W en jouant sur le calibre des trous d’entrée et de sortie. 48 % des pièges ont permis de capturer plus de 815 fondatrices de frelon asiatique et 67 % des insectes capturés étaient des fondatrices de frelon asiatique, ce qui est un taux très satisfaisant. L’appât constitué de grenadine pourrait être complété d’un répulsif pour éloigner les abeilles qui avaient tendance à piller les pièges les rendant rapidement moins attractifs. Une nouvelle campagne est prévue en 2025 afin de déterminer la densité optimale de pièges à déployer autour d’un rucher.