Search
Generic filters
Formation
Revue Forêt.Nature
Forêt.Mail
Bibliotheque

Sommaire

Numéro 74

Forêt.Nature, la revue technique consacrée à la gestion résiliente des espaces forestiers et naturels

4 numéros par an, ± 80 pages au format A4, couleur.

Des contenus adaptés aux préoccupations larges des gestionnaires forestiers et des espaces naturels

Sommaire

Numéro 74

Licoppe A.

Licoppe A. [2005]. Réflexion sur le rôle du cerf dans des programmes de conservation de la nature. Forêt Wallonne 74 : 32-37.

L’auteur mène ici une réflexion sur le rôle positif, neutre ou négatif que pourrait jouer l’espèce cerf dans les programmes Natura 2000 ou autres. Plus largement, il s’interroge sur les réactions comportementales du cerf face à des perturbations parfois importantes de son milieu. Dans le cadre précis de la restauration d’une zone de tourbière en Hautes-Fagnes, l’aménagement risque de provoquer une désertion des animaux aux détriments des peuplements forestiers de production voisins ou, au contraire, va amener une concentration des cerfs sur le territoire en question et mettre ainsi en péril les efforts consentis pour restaurer l’équilibre naturel. Il conviendrait alors de prendre en considération un maximum d’éléments afin d’éventuellement introduire des mesures particulières de contrôle des populations.

Henin J.-M.

Henin J.-M. [2005]. Petite note sur les scolytides de Belgique ou hommage aux « scolytologues amateurs ». Forêt Wallonne 74 : 3-9.

À la lumière des résultats du piégeage de masse réalisé dans le cadre de la maladie du hêtre en Région wallonne, on s’est rendu compte des lacunes qui existaient dans les connaissances écologiques et la distribution de plusieurs espèces de scolyte en Belgique. À ce jour, 78 scolytides ont été officiellement enregistrés dans notre pays. Ce chiffre n’est bien entendu pas définitif et l’apparition récente d’autres espèces d’insecte suite au réchauffement climatique pourrait bien s’étendre aux scolytes. L’importance des observations des entomologistes amateurs prend alors tout son sens. Ceux-ci apparaissent comme des collecteurs et des sources d’informations incontournables. L’auteur conclut en invitant les rares entomologistes amateurs qui s’intéressent aux scolytes à faire enregistrer leurs observations dans un but de conservation de la nature ou comme outil pour les gestionnaires forestiers qui doivent tenir compte de la présence des quelques scolytes nuisibles à la production forestière.

Heyninck C., François J.-R.

Heyninck C., François J.-R. [2005]. Le franchissement temporaire des cours d’eau lors d’exploitations forestières. Forêt Wallonne 74 : 24-31.

La traversée sauvage d’un cours d’eau par des engins d’exploitation induit des dégâts parfois irréversibles au milieu. La nécessité d’aménager le passage est donc primordiale. L’article se base essentiellement sur une série d’expérimentations menées par l’AFOCEL en France et sur un essai de traversée en Gaume à l’aide d’un kit de tuyaux en PEHD. Les exemples français sont le pont de bois, les rampes métalliques, un système appelé ECO-MATTE, mais qui concerne surtout la mise en place d’un « sentier » de rondins, et les tuyaux en PEHD. Les conditions de mise en place de ce dernier système jouent fortement sur l’efficacité du dispositif.

Motte G.

Motte G. [2005]. Moule perlière et exploitation forestière : un couple à réinventer. Forêt Wallonne 74 : 17-23.

La moule perlière est une espèce en voie de disparition dans nos cours d’eau. Ses nombreuses exigences écologiques réparties tout au long des différents stades de son développement en font une espèce particulièrement sensible aux perturbations du milieu. Souvent présente dans les massifs forestiers, la moule y retrouve des conditions de vie acceptables : zones d’ombre, qualité de l’eau généralement bonne, risque d’eutrophisation faible et aussi zones de frai pour la truite fario, son unique poisson hôte. Néanmoins, certaines pratiques sylvicoles et d’exploitation forestière peuvent mettre en péril les populations : résineux en bordure de berge, traversées et rémanents laissés dans les cours d’eau, pollution des eaux via les hydrocarbures et les produits de décomposition, absence de végétation herbacée sous les peuplements, etc. Les améliorations doivent viser en priorité les fonds de vallée mais également l’ensemble des bassins versants – les éléments nocifs (pollution ou turbidité) se retrouvant rapidement dans le cours d’eau principal. Elles portent essentiellement sur les traversées de cours d’eau à éviter ou à aménager, sur la proscription des installations de drainage et les mises à blanc.

Motte G.

Motte G. [2005]. Biologie et statut de la moule perlière en Wallonie. Forêt Wallonne 74 : 10-16.

Autrefois le mollusque le plus fréquent dans les cours d’eau européens, la moule perlière a vu ses effectifs diminuer de plus de 90 % en un siècle et sa population se réduire à une peau de chagrin. En région wallonne, on estime à moins de 3 000 le nombre d’individus peuplant les rivières, répartis exclusivement en Ardenne. Les causes de ce déclin tiennent en quatre points : destruction volontaire des individus pour la recherche des perles. Ce point n’a plus lieu d’être étant donné que seule une moule sur plusieurs milliers développe une perle. Vu le faible nombre d’individus restant, la probabilité d’en trouver une est quasi nulle ; destruction involontaire des individus ou des sites, soit par écrasement par les machines ou le bétail, soit en déstabilisant le substrat. Ce sont surtout les jeunes moules qui sont sensibles à la turbidité de l’eau ; mauvaise qualité de l’eau. Vu le nombre de stades différents que la moule doit passer pour atteindre l’âge adulte, et les exigences écologiques variées de chacun d’eux, la qualité de l’eau revêt une importance toute particulière pour l’espèce ; faible densité et structure d’âge déséquilibrée de la population de truite fario. Seul hôte du stade larvaire, les variations dans les populations de truite influencent directement la reproduction des moules. « La restauration et la protection de l’habitat de vie de la moule perlière impliquent aussi bien les gestionnaires des cours d’eau, responsables de la qualité de l’eau, que les gestionnaires des espaces agricoles et forestiers. Seules l’information, la concertation de ces différents acteurs et la prise en compte des exigences de l’espèce comme facteur de décision au quotidien permettront de relever le défi. »

Licoppe A.

Licoppe A. [2005]. Le rôle du couvert d’épicéa en tant que remise pour le cerf. Forêt Wallonne 74 : 46-53.

La restauration des tourbières en Hautes-Fagnes passe par un vaste programme de désenrésinement. Le suivi par collier GPS de plusieurs cerfs et biches dans le massif concerné montre l’importance des jeunes peuplements d’épicéa comme remise. La qualité de couvert qu’offre l’épicéa explique la place importante que celui-ci prend dans le domaine vital des cervidés suivis. Afin d’éviter un décantonnement des animaux qui serait préjudiciable aux hêtraies voisines elles-mêmes en cours de rajeunissement, il faudra prévoir de laisser des surfaces de remise. Des îlots de résineux seront ainsi conservés jusqu’à ce que la régénération naturelle en feuillus soit suffisante pour jouer le rôle de remise.

Licoppe A.

Licoppe A. [2005]. Cohabitation du cerf et du mouton dans le cadre de la gestion des milieux ouverts. Forêt Wallonne 74 : 38-45.

Dans le programme de restauration des tourbières en Hautes-Fagnes, l’utilisation d’un troupeau de mouton pour une gestion par pâturage amène à se poser la question de l’impact de la présence de ce troupeau sur les populations de cerf. Si a priori, une certaine concurrence alimentaire pourrait être attendue, on constate que ce n’est pas tout à fait le cas. On retrouve par exemple, dans l’analyse des contenus stomacaux des cervidés, une forte proportion d’éléments peu digestes et à faible valeur alimentaire mais qui joueraient néanmoins un rôle de lest digestif et d’apport de sels minéraux indispensable. En matière de concurrence spatio-temporelle, on remarque que, en parcours libre, cerfs et moutons conservent une distance au moins égale à 30 mètres. Ils utilisent les mêmes places de végétation mais à des moments différents. Dans le cadre précis des Hautes-Fagnes, la concurrence n’est pas à craindre, d’autant plus que les moutons ne seront pas en parcours libre.