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Une fois le puits sec, on découvre la valeur de l’eau

L’eau est essentielle pour toutes les créatures vivantes. L’être humain l’utilise d’ailleurs très largement pour cultiver sa nourriture, faire fonctionner les industries ou même tirer sa chasse ! La majorité de l’eau utilisée est extraite des nappes souterraines et, à l’avenir, ces captages ne devraient faire qu’augmenter, notamment en raison des sécheresses. Une étude récente a montré que l’extraction d’eau souterraine pouvait causer de sérieux problèmes pour les forêts qui poussent juste au-dessus.

En effet, les forêts situées au-dessus des captages sont généralement développées sur sols humides. Elles ont une biodiversité spécifique et fournissent des services écosystémiques uniques comme la filtration de l’eau, la régulation des pics de crue et bien d’autres encore. Par conséquent, elles jouent un rôle essentiel.

Les captages situés sous les forêts impactent pourtant la croissance des chênes pédonculés. Dans ce contexte, une étude récente a étudié trois peuplements différents : le premier a accès à l’eau souterraine, le deuxième est situé sur un captage servant à l’industrie et l’irrigation depuis des décennies et enfin, le troisième n’a jamais eu accès à l’eau souterraine.

Une équipe de recherche a analysé les cernes de croissance et l’anatomie du bois pour reconstruire les performances de croissance des chênes durant les périodes de sécheresse et les périodes propices à la croissance. Les cernes montrent à quelle vitesse les arbres grandissent en une année alors que l’anatomie du bois montre comment ils le font. En effet, le type de cellule et leurs caractéristiques dépendent fortement des conditions climatiques dans lesquelles les arbres ont poussé.

La croissance des arbres et l’anatomie du bois dépendent fortement de l’humidité du sol pour tous les sites étudiés, particulièrement durant l’été. Le captage des eaux souterraines combiné aux sécheresses extrêmes, mènent à des arbres moins vigoureux mais également à une diminution de la productivité et des fonctions hydrauliques par rapport aux zones sans extraction d’eau. Les différences sont plus marquées durant les années climatiques normales que durant les sécheresses. Plus important, les arbres avec un accès à l’eau souterraine montrent un rétablissement complet et rapide. Les arbres sans accès à l’eau ne sont pas capables de se remettre de la sécheresse et sont à haut risque de mortalité.

Les résultats de l’étude démontrent que l’accès à l’eau souterraine maintient les fonctions et la résilience à la sécheresse des arbres. Il représente un enjeu majeur pour la santé des forêts dans le contexte de changements climatiques.

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