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Pourquoi les arbres sont-ils les champions de l’évolution ?

Il y a 4 ans, une petite révolution venait secouer la vision que nous avions de l’arbre et de sa génétique. En effet, l’équipe de Christophe Plomion de l’INRAE démontrait en 2018, grâce à ses travaux de séquençage de l’ADN d’un chêne centenaire, l’existence d’une mosaïque génétique au sein d’un même individu. Cette découverte, déjà pressentie en 1979 par James White, nous apprenait que ce chêne présentait de nombreuses mutations génétiques au sein de son tronc mais aussi de ses branches et que celles-ci étaient, dans près de 50 % des cas, présentes dans ses fruits !

À la suite de cette expérience, de nombreuses autres sont menées un peu partout dans le monde. Ainsi, des chercheurs chinois étudient un pêcher d’une vingtaine d’années et démontrent que ses racines mutent huit fois plus vite que ses branches. En 2020, c’est le phénomène d’épigénétique qui est mis en lumière car on découvre qu’il se superpose à la mosaïque génétique. Les épimutations sont des modifications chimiques de la molécule d’ADN susceptibles de moduler l’expression des gènes voisins. Capables de compartimenter, les arbres sont donc susceptibles de favoriser les mutations et épimutations qui leurs sont favorables et de les transmettre à leurs descendants. La sélection naturelle ne s’opère plus non seulement à l’échelle de l’individu, mais bien à l’échelle de l’organisme lui-même. La notion d’individu pourrait pratiquement être remise en cause car chaque branche est en réalité une colonie et chaque bourgeon peut présenter des caractéristiques qui lui sont propres.

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