Les événements climatiques extrêmes comme les sécheresses, les vagues de chaleur et les gelées printanières (tardives) sont rares, mais exercent un rôle primordial et façonnent la distribution des essences forestières. La fréquence de ces événements extrêmes devrait s’intensifier avec le changement climatique, menaçant la pérennité des forêts tempérées d’Europe. La résistance de cinq essences a été testée en analysant 2844 cernes de croissance de 1930 à 2016 sur plus de cent sites expérimentaux suisses. Ces sites sont situés entre 400 et 2200 m d’altitude.
Il apparaît que le chêne et le hêtre sont sensibles aux gelées tardives qui réduisent fortement la croissance durant l’année en cours. Les arbres sont toutefois résilients et la croissance revient à la normale dans les 2 ans. La croissance de l’épicéa et du mélèze est quant à elle drastiquement et durablement réduite par les sécheresses printanières. Ces espèces sont les moins résistantes et résilientes aux sécheresses parmi les cinq essences testées. Le chêne, le sapin pectiné et, dans une moindre mesure, le hêtre font preuve d’une plus grand résistance et résilience face aux sécheresses printanières et semblent mieux adaptées au climat futur.
Cette étude permet de faire une solide comparaison de la croissance des essences face aux gelées tardives et à la sécheresse printanière. L’étude réalisée au travers d’un large gradient climatique fournit des preuves saisissantes que la croissance des principales essences européennes sera certainement limitée par les changements climatiques.
Vitasse Y., Bottero A., Cailleret M., Bigler C., Fonti P., Gessler A., Lévesque M., Rohner B., Weber P., Rigling A., Wohlgemuth T. (2019). Contasting resistance and resilience to extreme drought and late spring frost in five major European tree species. Global change biology 25-11.
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