L’arbre, pendant sa croissance, développe naturellement de nombreux processus pour lutter contre les aléas auxquels il est soumis. On peut citer sa composition chimique : de la cellulose pour assurer sa résistance à la traction, de la lignine pour rendre les parois de ses cellules résistantes à la compression ou encore des extractibles (molécules imprégnant le bois comme le tanin) qui lui confère une résistance aux champignons et aux insectes.
Le Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche (EMPA), en Suisse, a choisi d’imiter les mécanismes de formation du bois. « L’idée de base de tous nos travaux, c’est de conserver la structure hiérarchique du bois, mais d’en compenser certaines faiblesses ou de générer certaines fonctionnalités. »
Le labo a plusieurs projets sur le feu : augmenter l’hydrophobie des parois cellulaires du bois afin de le rendre plus stable (moins de retraits ou de gonflements), notamment lorsqu’il est soumis à des changements du taux d’humidité importants ; diminuer la combustibilité du bois pour permettre une application encore plus large du bois dans la construction ; traiter le bois pour le rendre plus résistant aux rayons UV. « On pourrait créer un filtre à partir de bois, on est également en mesure de rendre le bois magnétisable », ajoute le directeur du groupe de recherches, I. Burgert.
Toutes ces innovations seront installées grandeur nature dans des unités d’habitation du NEST (immeuble dédié) afin d’être testées dans des conditions d’utilisations quotidiennes. Un lavabo et une paroi de douche en bois, une porte avec une couche de chaux appliquée entre les couches de placages pour la rendre plus résistante au feu ou encore des poignées en bois supprimant les germes grâce à l’effet désinfectant de l’iode incorporé.
A. von Ascheraden (2017). Optimiser en s’inspirant de l’arbre vivant. La Forêt 1/2017 : 17-19 (photo : Vovan-Fotolia).
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