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La dérive sociale des arbres : le cas du hêtre dans le sud de l’Allemagne

De nombreuses études scientifiques utilisent l’évolution des cernes de croissance des arbres pour détecter les tendances de croissance causées par les phénomènes météorologiques extrêmes et le changement climatique. Ces études sont principalement basées sur des mesures rétrospectives de la croissance par le biais de carottages ou d’analyses de souches. Cependant, étant donné l’effet multiple des facteurs extérieurs (mesures sylvicoles, attaques de pathogènes, climat), ces analyses peuvent s’avérer insuffisantes.

La détection des perturbations de la croissance s’améliore avec la continuité des mesures sur des parcelles expérimentales à long terme, par exemple en utilisant des inventaires répétés. Idéalement, les données devraient être obtenues sur toute la durée de vie de l’arbre, soit 100 à 200 ans. Cependant, de telles données sont très rares.

Une étude s’est servie de données d’inventaires disponibles depuis plus de 100 ans dans une forêt du sud de l’Allemagne, pour montrer les changements à long terme dans le « classement social » des arbres et le lien avec les tendances de croissance, la dynamique des peuplements et la gestion sylvicole.

D’après les résultats de l’étude, des mouvements importants dans le classement social des arbres sont mis en évidence sur le long terme. Ces mouvements, ou « dérives sociales » des arbres pendant le développement du peuplement, résultent en partie de la dépendance de la croissance des arbres à leur taille et statut social. En particulier pour le hêtre, l’étude révèle que la dérive sociale des arbres est importante au cours de la période d’étude de 106 ans et que les éclaircies peuvent considérablement briser l’ordre et le classement social. Le potentiel élevé de dérive sociale qui a été révélé dans cette étude est soutenu par la tolérance à l’ombrage et la plasticité morphologique du hêtre. Par exemple, la combinaison d’individus à croissance précoce et de retardataires, causée par la dérive sociale, peut entraîner une croissance stable, continue et prolongée du peuplement. La capacité de modifier le statut social, même dans des phases de développement du peuplement assez tardives, permet de disposer d’une réserve d’arbres cibles et d’une certaine souplesse dans le calendrier des récoltes.

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