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En Flandre : 924 territoires possibles pour le castor

auEn Flandre, comme ailleurs en Europe, le castor recolonise son aire d’origine devenu au fil du temps largement dominée par l’homme. Les risques de conflits entre ses principales activités (alimentation, terrier, endiguement) et les infrastructures humaines ou l’agriculture, ou même la forêt, sont réels. Mieux comprendre comment le castor choisit son habitat et localiser les sites potentiels, pourraient prévenir les conflits et améliorer la cohabitation.
Pour cette étude, des chercheurs de l’Université d’Anvers et de Natuurpunt ont rassemblé près de 2000 données issues de 71 territoires actuellement occupés par des castors qui leur ont permis de mettre en évidence ses exigences en termes d’habitat. Plusieurs critères-clefs sont mis en avant : distance par rapport à l’eau, présence de bouquets de saule, de végétation des milieux humides et de peupliers. Ensuite, à l’aide de cartes précises de la végétation et de l’utilisation des terres, ils ont pu identifier 924 territoires potentiels pour l’installation du rongeur. Ce chiffre semble énorme à l’échelle d’une zone aussi densément urbanisée que la Flandre, mais il ne dit pas que les territoires sont exempts de risques de conflits.
Il résulte donc que 12 ans après sa réintroduction, l’espèce a toujours un grand potentiel d’expansion, tant en termes d’aire de répartition que de densité.
Au-delà du constat, ces résultats peuvent aussi servir d’outil de gestion pour l’évaluation du risque et la prévention des conflits. Les territoires propices à l’installation du castor devraient être particulièrement surveillés et les riverains correctement informés. En zone forestière, il est possible de protéger individuellement les arbres. On peut également, aux endroits sensibles, renforcer les berges à l’aide d’un treillis métallique pour empêcher le creusement de terrier. On peut encore enlever les bouquets de saules le long des canaux et des cours d’eau, où les dommages causés par le creusement pourraient avoir des effets majeurs sur la sécurité structurelle des berges. Les endroits sensibles à la construction de barrage peuvent être surveillés plus fréquemment et éventuellement approfondis ou, lorsque les barrages sont déjà construits, un dispositif d’écoulement (tuyau dans le barrage) peut être déployé pour abaisser l’eau à une profondeur acceptable pour les castors et les humains.
En prévenant ou en résolvant rapidement les conflits entre humain et faune, une coexistence pacifique pourrait être atteinte.
Swinnen K.R.R., Strubbe D., Matthysen E., Leirs H. (2017). Reintroduced Eurasian beavers (Castor fiber): colonization and range expansion across human dominated landscapes. Biodiversity Conservation : DOI 10.1007/s10531-017-1333-9.

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