Au-delà des accroissements obtenus en sylviculture dynamique, les mélèzes offrent surtout une belle opportunité de diversifier les peuplements dans la perspective des changements climatiques et pour pallier les problèmes sanitaires des autres résineux. Grâce au financement sur le long terme du Plan quinquennal de recherches et vulgarisation forestière, un bilan de vingt-cinq années d’expériences sylvicoles a pu être mené.
Durant l’hiver 1998-1999, plusieurs parcelles expérimentales de sylvicultures très dynamiques ont été installées dans de jeunes mélézières en Wallonie. Trois modalités de traitement différentes et plus intensives y ont été testées, en reflet des recommandations sylvicoles du guide sur le mélèze en Wallonie. Le suivi individuel des arbres dans les parcelles a permis de retracer l’évolution de différents paramètres dendrométriques au cours de ces vingt-cinq dernières années, dont la croissance en grosseur, la production en volume et la stabilité des peuplements. Une analyse dendrométrique comparative au cas par cas des modalités sylvicoles testées a permis d’identifier des tendances pour des stations de bonne productivité. Les modalités testées produisent des arbres plus gros plus rapidement par rapport à la placette témoin, représentative de la sylviculture conventionnelle, permettant ainsi de raccourcir la révolution et donc la durée d’exposition des arbres aux aléas sanitaires et climatiques. Elles produisent aussi des arbres plus trapus résistant mieux au vent ou aux neiges lourdes. Cependant aucune des modalités ne se différencie nettement des autres pour les arbres dominants. Une limite semble toutefois être atteinte dans l’effet de l’intensité des coupes sur la production en volume du peuplement, où des coupes descendant en dessous d’une surface terrière de 18 m²/ha mèneraient vers une perte de production. Ces résultats ouvrent des pistes de réflexions pour la construction d’un guide sylvicole actualisé qui abordera aussi la sylviculture des mélanges comportant du mélèze.