En interrogeant notre perception de la nature, on pense tout d’abord à son paysage riche en couleurs, à son odeur sous la pluie ou au soleil sur notre peau. Mais comment écoute-t-on la nature ? Quelle place a l’ouïe dans notre relation avec notre environnement naturel ?
Cela fait déjà près de 50 ans que des travaux sont menés dans le champ de recherche alliant science cognitive et écologie, avec l’étude des « paysages sonores ». En enregistrant des environnements différents, une clairière, un maquis, une forêt avec un ruisseau et une prairie, les chercheurs ont souhaité savoir si les informations sonores de ces environnements étaient perceptibles par le cerveau humain, pour qu’il identifie simplement par l’ouïe les caractéristiques du milieu.
Les résultats des simulations sont limpides : la classification de l’habitat, du moment de la journée ou même de la saison sont largement supérieurs à la performance due au hasard. Il serait donc possible d’entendre le vivant, d’en déterminer des caractéristiques, même pour des personnes vivant en ville et peu exposés à ce type de sons quotidiennement.
Cela soutient l’hypothèse que l’accès à des espaces bioclimatiques diversifiés est une nécessité pour le bien-être et la qualité de vie, et que leurs transformations par des activités humaines ont un impact sur ceux-ci.